
Face au terrorisme et aux décisions politiques violentes, susceptibles de le cautionner ou de le « justifier », les indignations et les condamnations sont légitimes. Mais celles-ci ne doivent pas faire l’économie de la compréhension de tels actes.
En effet, les réactions d’indignation sont spontanées, émotives et irréfléchies ; elles empêchent toute possibilité d’évaluation lucide et raisonnable d’un acte ou d’une décision politique.
Or, la politique a une dimension rationnelle- certains disent cynique-, caractéristique de sa spécificité par rapport aux approches morales, éthiques, patriotiques ou nationalistes…Du reste, nous ne méconnaissons pas les difficultés qu’il y aurait à surmonter ces déterminants, bien souvent inconscients.
Dès lors, il n’est pas étonnant que la dernière décision de Trump d’installer la représentation diplomatique de son pays à Jérusalem, ville au statut international, mais occupée par Israël, soit diversement appréciée.
Ainsi, il n’est pas démontré que ceux qui ont, aux noms de l’arabité, de l’islam ou de la solidarité du Tiers-Monde, condamné cette décision aient raison contre ceux qui s’efforcent d’abord d’analyser les conséquences éventuelles de cet événement sur un vieux problème qui est resté longtemps sans la moindre esquisse de solution.
Pour ma part, cette décision aura au moins l’avantage de mettre en évidence des vérités connues mais généralement niées.
D’abord elle va clarifier la politique de certains régimes de pays arabes qui prétendaient que la raison de leur existence est de restituer aux arabes leur souveraineté, à travers la libération de la Palestine. A cet égard, les réactions officielles sont tellement molles qu’on est obligé d’en déduire autre chose que ce qu’ils disent.
Ensuite, elle pourra être l’annonce d’une nouvelle approche pour la résolution de ce problème que la peur, l’hypocrisie, la lâcheté et le statu quo, ont davantage compliqué que réellement cherché à résoudre.
Il est ainsi clair que la survie de certains régimes arabes, les pays du Golfe, notamment, est liée à la protection américaine (et du même coup à l’acceptation d’Israël). Quant aux autres Etats, ceux de Syrie, d’Irak, d’Egypte…, sans le soutien de puissances étrangères, ils disparaitraient dans le chaos de l’anarchie entretenue par la violence islamiste ou confessionnelle.
R’chid Mohamed
Facebook – Le 10 décembre 2017
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com