Zimbabwe : Emmerson Mnangagwa, la revanche de l’homme de l’ombre

Les Zimbabwéens, qui le connaissent bien, lui ont donné un surnom : « le crocodile ». Rapide, discret, d'un caractère impitoyable.

Après la démission de Robert Mugabe, son ancien vice-président Emmerson Mnangagwa s'apprête à être investi président, ce vendredi 24 novembre.

Emmerson Mnangagwa, qui devrait être investi président ce vendredi, est originaire du sud-ouest du Zimbabwe, du district de Zvishavana.

Il a été l'un de ces combattants de la liberté qui ont lutté contre le pouvoir de la minorité blanche dès les années 1960. Cela lui a d'ailleurs valu dix ans de prison. Mais aussi des liens forts avec les actuels cadres de l'armée, qui ont joué un rôle dans la chute de Robert Mugabe.

Cette arrivée à la présidence représente pour lui une revanche et l'aboutissement d'une lente ascension. Emmerson Mnangagwa a longtemps été dans l'ombre de Robert Mugabe, dont il était l'un des proches collaborateurs et aussi un exécutant de certaines basses œuvres.

En 1983 par exemple, quand il était chef de la sécurité nationale, il a supervisé la répression qui s'est mise en place dans les provinces du Matabeleland et des Midlands. Les organisations de défense des droits de l'homme estiment que ces violences ont fait environ 20 000 morts chez les populations Ndebele.

Ambition contrariée

L'ambition du nouvel homme fort d'Harare a été contrariée à un moment donné. En 2004, il a été accusé d'intriguer pour obtenir le poste de vice-président. Il a été rétrogradé au sein de la Zanu-PF, le parti au pouvoir. Et c'est sa rivale de l'époque, Joice Mujuru, qui a finalement obtenu le poste.

Emmerson Mnangagwa parvient à rebondir. En 2008, il est chargé d'organiser l'élection présidentielle. Ses détracteurs disent alors qu'il pilote un système de fraude et de violences qui permet au président Mugabe de rester au pouvoir au Zimbabwe. Il reprend au passage une place importante dans l'appareil politique.

Mnangagwa occupe le poste stratégique de chef d'une structrure qui s'appelle le Commandement conjoint des opérations, et qui lui permet de nourrir ses contacts avec l'appareil sécuritaire. Par ailleurs, un câble diplomatique américain de 2008 révélé par Wikileaks le présente comme l'un des nantis du régime.

Il serait à la tête d'un « patrimoine extraordinaire » qu'il aurait amassé grâce à ses connexions avec la République démocratique du Congo, dont la majorité présidentielle a tenue à s'exprimer jeudi. Dans une brève déclaration, la famille politique du président Joseph Kabila a rendu hommage à Robert Mugabe.

Le porte-parole Alain-André Atundu rappelle que le désormais ancien président zimbabwéen a permis de sauver l'intégrité de la RDC par le passé. Et de demander au peuple du Zimbabwe de « garder l'héritage de liberté et d'indépendance » légué à son pays par Robert Mugabe.

 

 

Source : RFI

 

 

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