Le Calame : Les mauritaniens s’apprêtent à célébrer le 57e anniversaire de leur pays. La cérémonie officielle se déroulera à Kaédi, capitale régionale du Gorgol.
Quelle signification donnez-vous au choix de cette ville qui avait abrité la prière aux morts, organisée, le 25 mars 2009, consacrées aux victimes des exactions commises dans les casernes contre les militaires négro-mauritaniens, pendant les années 90 -91?
Bâ Mamadou Sidi : Tout d’abord, Je tiens à vous remercier d’avoir bien voulu m’accorder cette interview. Ce geste qui me va droit au cœur, confirme encore l’objectivité et l’indépendance de votre journal et me permet de clarifier la ligne politico-idéologique des Forces de Libérations Africaines de Mauritanie.
Le 28 novembre qui aurait dû être un jour de liesse, de joie, de fraternité nationale et de renforcement de l’unité nationale, est devenu un anniversaire de cauchemar, de traumatisme, de deuil et d’enfer pour tous les Négro-africains (Bamana, Fulbe, Soninko et Wolof) et surtout pour les veuves, orphelins, parents proches et amis des victimes qui ont été sauvagement assassinés durant cette période au seul motif d’être des Noirs.
Une provocation pernicieuse et sournoise avait déjà été faite par le système beydane en célébrant ce jour à Nouadhibou, pas loin d’Inal, où une bonne partie des massacres ont été perpétrés.
Cette année, le pouvoir en place a décidé de porter la provocation beaucoup plus loin en allant le célébrer à Kaédi, capitale du Gorgol, région de laquelle sont issus une bonne partie des victimes. Nous protestons contre ces festivités.
Concernant la prière du 25 mars 2009, pour les FLAM, c’est un non-sens dans la mesure où la seule reconnaissance des faits ne réside que dans la loi d’amnistie auto-votée en 1993 par ledit système.
Nous attendons du régime une reconnaissance des faits, la dénonciation des responsables, des explications, des actions en justice, des réparations et surtout des excuses officielles et solennelles.
Le pouvoir et ceux qui l’ont accompagné, notamment le COVIRE considèrent cette journée comme une journée de réconciliation nationale. La considérez-vous comme telle?
NON. Je ne considère plus ce 28 novembre comme une journée de réconciliation nationale mais plutôt comme une journée de fracture nationale. C’est un jour de deuil qui marque le sacrifice ultime de nos 28 martyrs qui vivront éternellement dans la mémoire collective des populations du Sud Mauritanien où qu’elles se trouvent.
Que pensez-vous justement de la gestion par le président Ould Abdel Aziz du dossier dit « passif humanitaire » et la décision de son gouvernement de le clore unilatéralement, il y a quelques années déjà ?
Une gestion désastreuse et injuste qui n’appelle aucun commentaire parce qu’elle n’est pas été faite dans l’intérêt des familles des victimes qui ne savent toujours pas où sont enterrés leurs proches et comment et pourquoi ceux-ci ont été froidement exécutés.
A l’occasion des festivités de l’indépendance, votre mouvement, les FLAM ont publié une pétition contre le choix de Kaédi, le considérant même comme une « provocation ». Pouvez-vous nous expliquer pourquoi et où vous en êtes avec cette initiative?
Cette pétition est bien à l’initiative des FLAM. C’est un rappel des crimes commis par le système beydane à l’encontre de la communauté négro-africaine.
Toutes les Mauritaniennes et tous les Mauritaniens soucieux réellement de la construction d’une véritable unité nationale doivent signer cette pétition.
Le choix de Kaédi pour abriter ces festivités est un acte de mépris de nos martyrs de ce jour funeste du 28 novembre 1990. Kaédi a payé le plus lourd tribut dans ces massacres du 28 novembre. Les criminels sont toujours libres et n’ont jamais été inquiétés par la justice.
Les organisations de défense des ayants droit des victimes, des veuves et rescapés militaires divergent sur la manière dont le dossier est géré; certains se disent satisfaits, d’autres estiment que ce dossier est mal ficelé. Ne portent-ils pas tous, une part de responsabilité sur le blocage dudit dossier? A votre avis, que faudrait-il faire pour que ce dossier cesse de crisper les rapports entre les communautés de notre pays ?
Dans le règlement de cet épineux dossier, seule la gestion unilatérale, partielle, partiale et non équitable par le gouvernement est à l’origine des échecs. Le régime n’a mis en avant que l’aspect pécuniaire (comme si seul l’argent pouvait régler le problème) en faisant fi des aspects moraux, psychologiques, sociaux et judiciaires. Le blocage ne se situe pas au niveau de ces organisations mais plutôt au niveau du régime raciste, génocidaire et esclavagiste qui ne montre réellement aucune volonté politique. Les parties n’ont pas été associées au choix des négociateurs et à l’objet des négociations.
Le régime doit d’abord annuler la loi de 1993 qui amnistie les bourreaux et mettre en place une commission « vérité et justice » sans essayer d’escamoter le problème. Ensuite le pardon par les ayants-droit suivra, s’ils y consentent.
Depuis 2016, le président Aziz a lancé un appel aux intellectuels mauritaniens pour la réécriture de l’histoire de la résistance contre la colonisation en Mauritanie, parce que estime-t-il, elle est dénaturée, aussi bien par les colons que par les mauritaniens eux-mêmes. Qu’en pensez-vous ? Et qu’attendez-vousde ce projet?
De quelle histoire parle-t-on ? De celle qui consiste à effacer toute trace de présence historique et actuelle du Négro-Africain en Mauritanie, celle-là est déjà entamée depuis par tous ses prédécesseurs, donc l’annonce est tout simplement un non-événement. Une réécriture de l’histoire dans la transparence implique l’ouverture des Archives nationales et la publication des documents classés secrets ou autres sans restriction. Nous considérons le président, bien en retard dans ses appels et ses rappels. La réécriture sur l’Histoire de la Mauritanie par et pour les Mauritaniennes et les Mauritaniens est un devoir, et un droit de citoyenneté.
Notre éminent historien, le professeur Ibrahima Abou Sall, membre fondateur des FLAM, fait un excellent travail dans ce domaine.
Mohamed Ould Abdel Aziz doit comprendre que l’histoire de la Mauritanie ne se limite pas à celle des émirats beydanes. Ce pays est issu d’une diversité historique. La Mauritanie, qui a été une création artificielle du colonialiste français, est issue de nations différentes qui étaient constituées dans des royaumes, une république et des émirats tribaux.
Le recensement biométrique continue de faire grincer des dents en Mauritanie. Ne pensez-vous pas qu’à l’heure où se développe le terrorisme, la Mauritanie devrait prendre cette décision ?
Le problème n’est pas la mise en place du recensement biométrique des Mauritaniens, mais la façon dont ce recensement est mené. Si tous les Mauritaniens, en règle générale, ont des difficultés pour se recenser du fait du manque de papiers d’état-civil pour certains (acte de mariage de parents, acte de décès et même acte de naissance), pour les Négro-mauritaniens c’est un parcours du combattant parce que la dimension discriminatoire s’y est invitée comme toujours. Cette façon discriminatoire a créé une situation d’apatride dans la communauté négro-mauritanienne à laquelle on met des bâtons dans les roues pour ne pas se recenser : des tracasseries administratives à la modification des noms sur les documents fournis, c’est un véritable calvaire que vivent les Bamana, les Fulbes, les Soninko, les wolof et les Haratines. On assiste à un véritable génocide biométrique après le génocide physique des années de braise 1987-1991
8°) – Les populations mauritaniennes de la rive droite du Fleuve Sénégal se plaignent de temps en temps de l’«expropriation »de leurs terres par l’état mauritanien et par ses pontes. Que pensez-vous de cette question ?
Ils ne se plaignent pas de temps en temps mais depuis toujours.
Le Beydane reste attaché à sa palmeraie, à ses chameaux. C’est son droit parce que ces biens constituent et symbolisent son histoire.
Les Négro-africains resteront toujours attachés à leurs Histoires socio-économiques respectives : fleuve et poisson, terres de cultures (waalo, jeeri), le bétail, qui constituent et symbolisent également leur histoire depuis des milliers d’années.
Pourquoi arracher nos terres pour les distribuer à des Beydanes et à de riches Arabes contre le gré des populations autochtones ?
Pourquoi ne pas mettre en place une réforme comprise et acceptée qui tiendrait compte des intérêts des autochtones, le but devant être l’élimination de la pauvreté et non la surexploitation pour l’exportation vers des contrées qui n’ont plus de terres cultivables
Est-ce qu’une telle politique est pratiquée dans le Nord du pays ?
En 2013, Les FLAM se sont redéployées au pays, après 23 ans d’exil, ceci conformément au congrès de 2010, pour mener le combat politique de l’intérieur. Et dans la foulée, elles tiennent leur premier congrès à Nouakchott et décident, à la majorité des congressistes du changement de nom. Les FLAM se muent alors en parti politique, les forces patriotiques du changement (FPC), ce que votre aile, restée en exil, conteste et décide, non seulement de conserver le nom des FLAM, mais également de poursuivre la lutte armée, avec un discours qualifié d’« incendiaire » par les observateurs et qui gêne même certains négro-mauritaniens. De quels moyens disposez-vous aujourd’hui pour livrer le combat et atteindre vos objectifs ?
Ooohh… ! Quel discours incendiaire qui gênerait certains Negro-Mauritaniens ?, Notre but n’est pas de faire plaisir au beydane ou de lui faire mal, mais de lutter contre l’exclusion des Noirs dans tous les secteurs clé de la vie nationale. S’agissant du congrès, qui a été convoqué et qui s’est tenu dans des conditions de violation flagrante des dispositions statutaires et règlementaires des Forces de Libération Africaines de Mauritanie, vous vous avancez beaucoup en disant « que les Flam à la majorité des congressistes ont décidé de…..».
Parlons-en de ces congressistes :
– un seul membre fondateur de l’organisation qui n’a même pas pu convaincre ses deux accompagnateurs lors du redéploiement d’assister au congrès : le vice-président et le porte-parole du mouvement à l’époque ;
– aucun membre du Comité permanent (sur 9) n’était présent ;
– 4 membres du bureau national absents ;
– 2 secrétaires généraux sur les quatre que comptent les FLAM absents ;
– plus de la moitié des délégués élus par leurs sections respectives n’ont pu être présents. Ils ont été remplacés au pied levé (sur décision prise sans aucun respect des statuts du mouvement) par des militants présents non désignés par leur section ;
– à tout cela ajoutez une salle pleine de nouveaux militants de la section mauritanienne qui n’avait pas encore tenu son assemblée générale constitutive.
C’est clair comme l’eau de roche que ce dit congrès n’avait pas atteint le quorum nécessaire pour se tenir. Nos anciens camarades s’étaient mis dans l’illégalité au regard de nos statuts et règlement. Nous avions, dès lors, restructuré les FLAM dans le cadre du comité permanent qui tire sa légitimité du précèdent congrès de notre organisation de mai 2011 et non 2010. Nous ne sommes pas une aile des FLAM. Nous sommes la légitimité historique et actuelle des forces de libération africaines de Mauritanie. Notre mouvement n’a jamais disparu et ne disparaîtra jamais face au combat contre le système beydane.
Pour nous, cette page est définitivement tournée. Cependant nous sommes toujours prêts à travailler avec tous partis ou autres regroupements sur la base de principes fondamentaux du droit et de la dignité de l’être humain.
Pouvez-vous expliquer pourquoi vous vous êtes opposés au changement de nom des FLAM alors que le principe de redéploiement avait été acquis et que la question devrait être tranchée lors d’un congrès à Nouakchott ?
Si le redéploiement avait été acquis, le changement de nom et la mutation en parti politique devaient effectivement être discutés lors d’un congrès à Nouakchott convoqué conformément à nos textes et non en violation flagrante de ceux-ci et en choisissant une date (fin du mois d’août) à laquelle les congressistes de droit et élus ne pouvaient être présents. Les FLAM sont un symbole qui signe la résistance des Noirs contre l’oppression nationale.
Les FLAM représentent pour nous ce que L’ANC représente pour l’Afrique du Sud. Nos Martyrs sont morts pour cet acronyme : FLAM. C’était les trahir que de jeter ce mot aux oubliettes parce qu’il fait peur à nos compatriotes beydanes (dixit l’ex-président des FLAM).
Avez-vous des contacts avec les FPC que président Samba Thiam, depuis le congrès de Nouakchott?
Le dialogue n’a jamais été rompu entre les militants des FLAM et ceux du FPC. Nous avons le même objectif : détruire le système beydane. Du côté des FLAM, j’ai toujours encouragé ces contacts. Nous continuerons toujours à faire appel à l’unité, car cette unité est indispensable dans la lutte si nous voulons gagner dans notre combat contre le système raciste anti-Noirs et esclavagiste qui nous opprime.
Qu’est-ce qui vous empêche de rentrer aujourd’hui au pays, pour mener, comme les FPC, le combat politique, comme tous les autres partis, même si, par ailleurs, le FPC n’est pas reconnu officiellement ?
Plusieurs scénarios avaient été envisagés lors du congrès de mai 2011 en France : création d’un parti politique, création d’une mouvance qui regrouperait plusieurs partis déjà sur place qui ont le même objectif ou tout simplement intégrer un parti déjà créé et reconnu pour le renforcer. La plus forte tendance allait vers les deux dernières propositions. Vous pouvez peut-être voir là la raison de la manœuvre qui a consisté à choisir une date qui empêchait le déplacement de certains militants qui pouvaient contrecarrer l’option finale prise. Pourquoi créer un énième parti qui disperserait nos forces sur le terrain dans un pays dont le régime, anti démocratique qui se base sur une constitution anti nationale et raciste, n’acceptera jamais les règles démocratiques.
Nous avions notre propre stratégie et notre propre tactique et sommes convaincus que les forces patriotiques doivent mener des luttes à l’intérieur mais aussi à l’extérieur pour démanteler le système beydane. Ceux qui pensent que ce système peut s’autodétruire et renier tous ses intérêts politique, économique administratif, culturel etc… se trompent lourdement. L’horizon est étroit pour les Noirs en Mauritanie.
Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d’avoir privilégié vos propres carrières et l’avenir de vos enfants au détriment du combat politique à l’intérieur du pays, pour lequel, nombre d’entre vous ont été contraints à l’exil à la fin des années 80?
Parce que nous avons choisi de continuer la lutte à l’extérieur principalement au moment où personne ne pouvait la faire à l’intérieur du pays dans les années 90 sans croupir en prison, aujourd’hui on nous taxe d’égoïstes et de privilégier nos carrières (si carrière il y a d’ailleurs) et l’avenir de nos enfants. Vous savez, l’exil n’est pas si doré qu’on le pense et on est toujours mieux chez soi. Ce choix nous a été imposé et nous l’avons accepté. Nous avons continué le combat là où d’autres ont baissé les bras et coulent des jours plus ou mieux tranquilles dans leur exil, et même au pays
Cette question, vous pouvez la poser aussi à ceux qui se sont redéployés en Mauritanie pour vous rendre compte des difficultés engendrés par ces retours après des années à l’extérieur : Une seule personne (le président des FPC) s’est redéployé au pays : une seule hirondelle ne peut pas faire le printemps. Tous les autres sont restés en France, USA ou ailleurs avec femme et enfants. Jugez la cohérence entre les discours et les faits têtus et indéniables.
En dehors de la toile, de la presse, les FLAM sont peu audibles à l’extérieur, contrairement à IRA Mauritanie, par exemple qui abat un important plaidoyer. On ne vous voit pas, ni à Bruxelles, ni à Genève, des tribunes essentielles pour plaider votre cause à l’étranger. Peut-on savoir pourquoi ?
Ne nous fions pas aux apparences. Les FLAM se portent bien et nous ne faisons pas la politique spectacle. Notre site flam-mauritanie.org est la vitrine de notre combat. On peut également parler de nos instances politiques en marche et qui sont au travail, de notre jeunesse en mouvement … etc. Nous ne faisons pas de comparaison entre les luttes que mènent certains alliés objectifs. Nous sommes nous-mêmes et agissons. Nous resterons toujours nous-mêmes et continuerons à agir. Les jugements de valeur ne nous intéressent pas.
Nous nous saisissons de toutes les occasions qui nous sont offertes pour mener des actions qui mettent à mal le système en place et cela, sans tambour, ni trompette : mobilisations et sensibilisations de l’opinion publique internationale, prise de contacts avec d’autres mouvements et organisations politiques afin d’internationaliser la question mauritanienne etc.
Lors du dernier dialogue politique, la question de l’unité nationale, malgré les débats qu’elle n’a pas manqué de susciter n’a pas fait l’objet d’une résolution au sein de l’accord politique du 20 octobre 2016. Quelle appréciation vous faites de cette question qui, comme celle relative à l’esclavage ou de ses séquelles, continue à crisper les rapports entre les communautés mauritaniennes ? Quelle solution préconisez-vous pour régler, ce qu’on appelle communément la question nationale ?
Quel dialogue ? Nous luttons depuis plus d’une quarantaine d’année pour la solution des questions nationale et sociale. Si les autorités mauritaniennes avaient respecté l’esprit du Manifeste du négro-mauritaniens opprimé de 1986 et surtout sa conclusion qui appelait à un dialogue de toutes nos communautés, on ne serait pas encore dans cette situation. Nous sommes prêts à un dialogue inclusif sur des points fondamentaux pour régler les problèmes de cohabitation et d’esclavage.
Que pensez-vous de l’état de l’opposition politique mauritanienne ? Avez-vous des contacts avec le FNDU, le RFD ?
Nous sommes disposés à discuter avec tous les partis politiques et nous gardons bien de juger de l’état de cette opposition qui s’oppose à un régime politique, celui de Mohamed Ould Abdel Aziz, et non à un système oppresseur qui marginalise toute une communauté. Je dirai juste que je ne l’ai jamais vu organiser une méga-manifestation contre le recensement biométrique raciste mis en place par le régime actuel.
Parmi les résolutions du dernier dialogue politique de 2016, il y a la création des conseils régionaux, une idée presque similaire à la proposition d’autonomie, avancée par les FPC. Qu’en pensez-vous ?
L’autonomie est une option politique des FLAM depuis plus de 30 ans. Il s’agit de l’autonomie de la Mauritanie du sud. Nous avions, à plusieurs occasions, expliqué les contours et les modalités pratiques de réalisation de cette option. Nous voulons prendre en charge notre économie, nos cultures, notre éducation dans le cadre de l’Etat unitaire mauritanien. Ceci nécessite impérieusement un changement constitutionnel. Les autres réformettes ne nous intéressent pas.
18°) L’été 2017 a été marqué, en Mauritanie par le feuilleton politico-judiciaire, dénommé, dossier« Bouamatou et consorts ». Quelle lecture vous faites de ce dossier ?
C’est une bataille entre cousin Aziz/ Bouamatou. Ils règleront leurs différends sous la tente. Nous déplorons seulement que ce conflit fassent des dégâts collatéraux et qu’Aziz en profite pour régler les comptes à tous ceux qui lui font de l’ombre. Nous exigeons la libération du sénateur Ould GHADDA et l’arrêt des poursuites contre toutes les personnes (sénateurs, journalistes…) « impliquées » dans le procès qualifié de « crimes transfrontaliers » par Aziz et sa soldatesque. Nous vous renouvelons notre soutien exprimé et vous remercions de tout ce que vous faites pour que vive la liberté de presse dans notre pays.
Mais je ne puis terminer cette interview sans m’indigner et dénoncer le scandale des marchés à esclaves en Lybie révélé par la chaîne américaine CNN. On ne peut pas ne pas faire le parallèle avec la Mauritanie où des Noirs sont encore tenus en esclavage au XXIème siècle sous le regard complice de la communauté sous-régionale africaine et internationale. Il est temps que ces actes honteux indignent le monde dit civilisé.
Propos recueillis par DL
Source : Le Calame
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