Les télévisions et radios privées de la Mauritanie traversent actuellement une crise financière sans précédent depuis leur démarrage pratiquement en 2013.
Près de 646 millions d'ouguiya d'arrièrés de taxes à payer avant novembre prochain pour les 6 télévisons et 150 millions d'ouguiya pour les 5 radios.C'est l'ensemble des médias privés qui se porte mal dont la survie dépend de la réactivité des professionnels de l'information et de la communication.Et en première ligne de l'Etat mauritanien .Pour les observateurs c'est toute la gestion de la concurrence qui est pointée du doigt ainsi que la responsabilité d'usage de fréquences de la Haute autorité de la Presse et de l'Audiovisuel (HAPA) qualifiée de monocolore.
La situation actuelle de l'audiovisuel privé n'est guère luisante depuis pratiquement son démarrage en 2013.Trois après les 6 télévisions et 5 radios privées sont presque au ralenti financièrement et au niveau des programmes.C'est à peine qu'elles peuvent s'acquitter de leurs taxes dues à la société de Télédiffusion de Mauritanie. L'ardoise commence à peser sur la gestion du personnel. Elle est estimée à 250 millions d'ouguiya pour Sahel TV et Al Wataniya, 216 millions d'ouguiya pour Al-Mourabitoune TV et 270 millions d'ouguiya pour Dava TV et Chinguett TV et enfin pour 30 millions d'ouguiya pour chacune des radios Sahel Média,Koboni, Radio Nouakchott Libre, Tenwir et Mauritanides.Certaines radios ont suspendu temporairement leurs programmes tandis que les autres arrivent à peine à payer les salaires de leur personnel.
Les télévisions supposées avoir les moyens de poursuivre l'aventure font face à des structurations de leur personnel et des programmes qui n'attirent pas beaucoup de télespectateurs.C'est le mode de gestion qui laisse à désirer le plus souvent et obéit à des critères subjectifs de recrutement.Ajouter à cela le manque de professionnalisation du secteur et de régie publicitaire.Avec l'avènement de la presse électronique la concurrence est rude et laisse peu de place aux petits médias.L'euphorie qui a gagné les professionnels des médias en 2013 semble viré au cauchemar.
Les autorités mauritaniennes ont jusqu'ici privilégié les nantis avec comme conséquence une HAPA monocolore qui manque d'indépendance et de compétences.Les observateurs attendent toujours le suivi des journées récentes de réflexion sur la réforme de ce secteur confronté à un lobbying qui ne veut pas lâcher le morceau au profit de professionnels attitrés.Ce sont les journalistes indépendants du secteur associatif qui doivent se frotter les mains et attendent tranquillement leur tour pour proposer une alternative à ces médias privés dont les programmes sont si peu diversifiés et posent d'énormes soucis à la cohabitation.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 27 octobre 2016)
Les opinions exprimées dans la rubrique Tribune n'engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com