Une étudiante des beaux-arts se promène en niqab dans les rues de Toulouse

Se promener dans les rues de Toulouse vêtue d'un niqab – pourtant interdit en France – pour observer les réactions des passants. C'est une performance qui pourrait passer pour de la provocation pour certains.

Pour Eilean Berny, qui a déambulé 30 mn vêtue de la sorte, samedi, c'est avant tout un sujet d'étude.

Elève de 22 ans en troisième année à l’École supérieure des beaux-arts de Toulouse, Eilean Berny dit s'être toujours intéressée au statut de la femme. "C'est un moyen d'illustrer une problématique actuelle dans le but de questionner". Particularité du niqab portée par la jeune fille : il était rouge, un peu transparent, en partie en dentelle. La jeune femme portait également des chaussures à talons hauts rouges et un legging qui laissait apparaître ses mollets. Une opposition que recherchait Eilean Berny entre l'image religieuse de la tenue et l'aspect plus "érotique" du voile porté samedi. "J'avais envie de confronter ces deux images de la femme : celle opprimée au Moyen-Orient et celle opprimée aussi en Occident où il y a une marchandisation du corps de la femme".

Sur une des photos prises, samedi, Eilean Berny pose d'ailleurs, de manière provocante devant une boutique de lingerie. "Je m'attendais à deux réactions possibles : soit virulentes, soit indifférentes. En fait, personne n'a été agressif et personne ne m'a arrêtée, même la police. J'ai eu quelques regards de travers, une jeune fille qui est venue me questionner sur ma démarche et une dame qui a dit "on voit ses mollets !". En fait, les gens ne savaient pas trop comment réagir", raconte Eilean Berny.

L'étudiante qui a parcouru la rue Saint-Rome, la place Esquirol, la place du Capitole et la rue d'Alsace-Lorraine tient à préciser qu'elle ne souhaite "en aucun cas porter atteinte à la religion musulmane". "J'espère que mon action ne sera pas interprétée comme étant une insulte. On peut voir dans mes autres projets plastiques que la culture orientale est une grande source d'inspiration pour moi. Je me sers seulement de ce vêtement comme d'un élément qui fait polémique actuellement afin d'attirer l'attention sur le statut banalisé du corps de la femme comme marchandise dans notre société occidentale", explique-t-elle.

SÉBASTIEN MARCELLE

 

Source : La Dépêche (France)

 

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