Interview à propos de tout : les révélations de Bodiel après sa rencontre avec Aziz…

Pendant une heure en français lors de l’entretien avec le journaliste de l’émission Politis sur Watania : monsieur Bodiel Ould Houmeid président du parti El Wiam y est allé franco comme d’habitude. Tout y passe et ça vaut le détour malgré l’ambiance soporifique.

 
D’abord Bodiel déforme la constitution au profit du premier ministre…
 
En plein dialogue, alors qu’on croyait monsieur Bodiel Ould  Houmeid maîtrisant ses dossiers, voilà qu’on l’entend dire d’invraisemblables approximations à propos de la constitution en vigueur. 
 
Déjà la prestation de Bodiel a mal commencé en avouant ne pas trop savoir exactement quels sont les articles verrouillant la constitution. (à partir 13min30S). Il parle de l’article 99 qui renvoie aux articles 26, 27, 28, je crois dit-il en hésitant et il oublie l’article principal celui où le chef de l’état jure au nom Dieu à savoir l’article 29 nouveau mais ce n’est rien par rapport à la suite…
 
Ensuite à partir de 19min en voulant expliquer pourquoi un vice-président n’aurait aucun sens dans le régime semi-présidentiel en vigueur en Mauritanie, Bodiel assure qu’en cas d’absence du chef de l’état qui n’est pas définitive, c’est le premier ministre qui assure l’intérim ! Ce qui est parfaitement faux ! tant que les mots auront un sens et des conséquences surtout un terme comme intérim ! ( Bodiel devait penser à l’épisode de la balle amie… )
 
L’intérim au sens constitutionnel signifie une sorte de « régence » que la constitution actuelle ne prévoit qu’au bénéfice du président du sénat et ce juste pour 3 mois à partir de  l’empêchement définitif constaté par le conseil conditionnel article 40 comme le rappelle Bodiel en cas d’empêchement définitif.
 
 
 
Mais dans quelle constitution monsieur Bodiel a-t-il lu qu’en cas d’empêchement non définitif c’est le premier ministre mauritanien qui assure l’intérim ? Il ne peut d’ailleurs pas assurer l’intérim du président de la république puisque  l’article 42 de la constitution en vigueur, l’unique article qui lui donne quelques pouvoirs, le met sous la tutelle du chef de l’état « Article 42 : Le Premier ministre définit, sous l'autorité du Président de la République, la politique du Gouvernement. Il répartit les tâches entre les ministres. Il dirige et coordonne l'action du Gouvernement. »
 
C’est bien la raison pour laquelle l’UPR dans ces dernières propositions d’obédience monarchique, propose de constitutionnaliser l’intérim du premier ministre pendant 60 jours renouvelable une fois et ce en cas de vacance provisoire. Terme inexistant dans la constitution actuelle.
 
 
Bodiel mélange tout pour ménager Aziz, cela dit il fait une remarque qui montre le degré d’incompétence des rédacteurs des propositions de l’UPR qui proposent qu’en cas de vacance du président de l’assemblée, après celle du chef de l’état, ça soit le président de la cour constitutionnelle qui assure l'intérim. Il serait ainsi juge et partie quand on connaît le rôle de la cour constitutionnelle censée remplacer le conseil constitutionnel, on mesure mieux les faiblesses des génies de l’UPR en la matière.
 
Bel exemple d'aberration quand on veut innover en touchant sur le feu à une constitution arrivage sans avoir le talent d’un Debré père.
 
Autre perle : Bodiel enchaîne en voulant expliquer le non-sens de mettre un PM pour diriger l’intérim après une vacance de pouvoir définitive, car il dit que si le PM se présente, étant à la tête de l’exécutif, il va utiliser toute l’administration contre les autres. Cela revient à avouer que le chef de l’état candidat en exercice utilise toute l’administration contre les autres.

Lire la suite

 

Vlane A.O.S.A.

 

Source : Chez Vlane (Le 16 octobre 2016)

 

Les opinions exprimées dans cette rubrique n'engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 
 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page