A l'approche des présidentielles de 2017, le gouvernement de Manuels Valls envisage un démantèlement de la « jungle » de Calais pour faire face à l'afflux des migrants.
Cette impuissance des pouvoirs publics à accueillir des étrangers sur son sol depuis déjà des années est considérée par les observateurs comme un bouc émissaire pour renvoyer une bonne partie de migrants en Angleterre ou chez eux.Sarkozy avait démenagé Sangatte et Hollande va démenager Calais, une continuité de la politique de l'autruche de l'Elysée qui suscite en France indignation au sein des organisations non gouvernementales et associations comme Survie.
Le démantèlement imminent de la »jungle » de Calais défraie la chronique depuis la rentrée scolaire le 1er septembre dernier.Une véritable course contre la montre pour le gouvernement de Manuel Valls de jouer plus vite que les violons pour calmer la population de Calais en colère contre ces migrants.
Ce sont les souffrances des riverains, la crise économique et le chômage qui sont plutôt mis en avant par les médias et non le difficile accueil des migrants de plus en plus nombreux et qui croupissent dans des bidonvilles depuis des mois.Ces étrangers servent aujourd'hui de bouc émissaire et ils sont pointés du doigt par la classe politique qui n'hésite pas à faire de l'amalgame entre réfugiés, migrants et sans papiers. A Calais il y a certes des Afghans, des Irakiens, des Syriens, des Soudanais, des Somaliens qui ont fui la guerre chez eux .
Il y a certainement des réfugiés économiques qui ont fui la misère de chez eux et certains ont risqué au péril de leur vie en empruntant des pirogues ou autres embarcations de fortune pour braver la mer direction l'Espagne. En refusant d'accueillir les réfugiés la France viole simplement le principe de l'asile politique.Au moment où les occupants de cette « jungle » de Calais vont déguerpir à Libreville ce sont deux amis de la Françafrique qui se disputent le pouvoir après des élections très contestées par l'opposition.
Le président réélu Ali Bongo et le président autoproclamé Jean Ping plongent le Gabon dans un chaos politique.Cette guerre des chefs suscite indignation au sein des organisations humanitaires et des associations comme Survie qui indexe la France derrière ce malaise post-électoral en soulignant dans sa déclaration que « les forces de sécurité au Gabon sont équipées et formées par la France que le conseiller à la sécurité est français.Des centaines de militaires français sur place.Ce sont des multinationales qui exploitent les ressources nationales et la fortune amassée par les Bongo de père en fils est en France ». Malgré les réticences de l'Elysée à reconnaître pour le moment la réélection de Bongo on s'acheminerait vers des négociations pour ramener la paix.
Dans cette perspective l'Union Africaine devra parer au plus pressé pour éviter les évènements de la Côte d'Ivoire en 2011.Cette situation chaotique à Libreville pourrait conduire des gabonnais à Calais.Ou ailleurs en France.Sarkozy avait déménagé Sangatte et Hollande va déménager Calais, une continuité de la politique de l'autruche de l'Elysée.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 7 septembre 2016)
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