Allemagne : Les mères volages obligées d’avouer le nom de leur amant

Une victoire pour les maris cocus : une loi allemande obligera les mères à avouer au conjoint contestant sa paternité le nom de l’amant avec lequel elles ont couché au moment de la conception d’un enfant.

Le texte, qui sera adopté ce mercredi en conseil de cabinet, fait l’unanimité politique: en tout cas, aucun parti n’a émis d’objection.

Aider les faux pères

Pour le ministre social-démocrate de la Justice, Heiko Maas, la loi doit "donner davantage de droits et de recours légaux aux faux pères". Ceux-ci pourront exiger des pères biologiques des frais d’entretien pour l’enfant sur une période de deux ans.

Pour ce faire, la mère devra, comme s’est exprimé pudiquement le ministre, avouer qui a "partagé sa couche au moment de la conception".

Le projet de loi ne précise pas quelles sanctions pourraient frapper une femme refusant de révéler l’identité du père biologique. La mère ne pourra garder le silence que s’il y a des "raisons très sérieuses" de ne pas l’identifier.

Manuela Schwesig, ministre social-démocrate de la Condition féminine, de la Famille et de la Jeunesse, d’habitude très sourcilleuse concernant les droits de la femme, n’a pas contredit son collègue. Il est difficile de régler juridiquement des situations familiales aussi compliquées, a-t-elle admis, mais "il fallait combler une lacune juridique".

En vérité, la situation ne changera guère dans les faits.

Déjà auparavant les femmes adultères avaient dû révéler l’identité de ceux avec lesquels elles avaient conçu des enfants. Mais, en 2015, la Cour constitutionnelle avait donné raison à une femme qui refusait de le faire, avançant qu’il fallait une loi expresse pour justifier une atteinte aussi grave aux droits de la femme.

Retour du pendule

La nouvelle loi s’inscrit dans une tendance de fond. Il y a un retour du pendule en faveur des hommes.

L’opinion prévaut que, trop longtemps, les tribunaux ont systématiquement privilégié les femmes divorcées ou séparées en leur confiant les enfants. Les journaux déplorent souvent le cas des enfants grandissant sans père.

Enfants de coucou

En allemand on appelle "Kuckuckskinder" (enfants de coucou) ceux issus de relations extraconjugales à l’insu du mari. Les femmes agissant de la sorte sont mal considérées parce que les Allemands ont une haute idée de la fidélité.

Parmi les 330 interventions sur le site de "Spiegel Online", les opinions sont partagées. "Ces femmes mentent au faux père, au père biologique et à l’enfant", dit l’un. Un autre avance : "Les femmes doivent, elles aussi, assumer leurs responsabilités." Un sceptique écrit : "Mais que se passe-t-il si la femme a oublié le nom du partenaire ? Peut-être qu’elle ne l’a jamais su. Le ministre veut-il, qu’avant de faire l’amour, il faille montrer sa carte d’identité ?" Un autre lui répondant que "le plus souvent, la femme sait exactement qui est le père". Autre question : "Qu’y a-t-il de si bouleversant si une femme met un enfant au monde après une aventure ?"

Marcel Linden

 

Source : La Libre.be (Belgique)

 

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