Mauritanie : un simulacre de tribunal spécial contre la corruption

Le gouvernement mauritanien vient de décider la création de pôles anti-corruption du parquet et d'instruction à l'issue du conseil des ministres cette semaine à Nouakchott.

Et parallèlement à cette mesure le gouvernement entend aussi organiser la protection des témoins, experts, dénonciateurs et victimes de la corruption.  Face au désastre économique actuel, ces mesures sont considérées par les observateurs comme une organisation d'un système pour la gabegie et la corruption symbolisé par la décision de Ould Aziz de désaisir l'IGE de l'affaire d'Etat de la SONIMEX et l'apparition d'autres scandales financiers comme celui des boutiques EMEL à Aïoun.

Ce n'est pas la Mauritanie qui est au bout du souffle mais le régime de Ould Aziz. Après 7 ans de gouvernance c'est maintenant que le gouvernement décide de créer des pôles anti-corruption du parquet et d'instruction.Une décision du conseil des ministres cette semaine à Nouakchott qui ne fait pas l'unanimité au sein de l'opinion publique qui vient de vivre un simulacre de procés des 13 militants anti-esclavagistes condamnés à de lourdes de peines.

Même si par ailleurs le gouvernement entend organiser la protection des témoins, experts, dénonciateurs et victimes de la corruption personne ne fait plus confiance dans un pays où c'est le premier magistrat qui ne respecte pas les lois par exemple c'est Ould Aziz lui-même qui vient de désaisir l'inspecteur général de l'Etat dans l'affaire grave de corruption de la SONIMEX. Les graves révélations touchent en effet des proches du régime au point que le premier ministre Ould Hademine n'a pas manqué de jouer sa partition.Pour les observateurs la création de ce tribunal spécial de lutte contre la corruption est un leurre.

En réalité cette prétendue instance est une manière pour le chef de l'exécutif de garder la main du judiciaire pour continuer à protéger le clan.Alors tous les textes qui organiseront ces projets iront dans le sens d'une tricherie.A regarder de près le nombre de scandales financiers depuis juillet 2009 les mauritaniens ont l'impression de vivre dans un régime qui organise la fraude.Le dernier scandale dans les boutiques EMELà Aïoun qui fait de ventes illicites de produits alimentaires destinés aux populations les plus démunies aux grands commerçants de la place est très significatif de l'état d'avancement de la gabegie en Mauritanie.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 21 août  2016)

 

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