Mauritanie : Chinguitty Bank au banc des accusés

La Chinguitty Banque ex-BALM ( Banque arabe et libyenne en Mauritanie) est depuis le 28 juillet dernier peu après le 27ème sommet arabe à Nouakchott dans le collimateur des enquêteurs pour son passé peu glorieux sur fond du plus grand scandale financier jamais enregistré dans l'histoire du pays.

Pendant une décennie de 70 à 80 des hommes d'affaires , notables, commerçants et hauts responsables politiques mauritaniens ont contracté des prêts qu'ils n'ont jamais remboursé selon Atlas Info . Ces délinquants financiers ont simulé un décès en bonne et due forme pour échapper au contrôle.L'éclairage de ce système de pillage bancaire inédit est dictée par les besoins pressants du président mauritanien à trouver des investisseurs libyens.

Tout le monde le savait depuis très longtemps dans les années 70 exactement après la création de Banque arabe et libyenne de l'homme de la rue au locataire du palais de Nouakchott sous le régime du père de la nation Mokhtar Ould Daddah. On savait qu'on pouvait avoir facilement un prêt mais surtout un gros prêt pour les amis proches du régime.Les notables , les commerçants et les hommes d'affaires se sont rués comme de l'or.Résultats au bout de la course, une banque en faillite . Explication .

Ces nouveaux fortunés ont pendant une décennie contracté de gros prêts sans jamais les rembourser après avoir simulé un décès en bonne et due forme pour échapper au remboursement voire même le fisc mauritanien selon Atlas Info. C'est le Fonds monétaire international qui interviendra dans un premier temps pour assainir la situation financière.La BALM fait place ainsi à la Chinguitty Bank avec d'autres investisseurs.Le tour est joué. Après des décennies de pillage c'est le président lui-même qui exige des enquêtes pour trouver les coupables.Il a été dicté par cette mesure par le représentant libyen lors du 27 ème sommet arabe à Nouakchott à propos d'éventuels investissements en Mauritanie.

En tout cas les autorités de Nouakchott auront attendu très longtemps avant de diligenter une enquête qui arrive subitement comme un cheveu dans une soupe. Hormis la raison de trouver des investisseurs libyens cette enquête répond à des besoins de lutte contre la gabegie et la corruption.Peut-être difficile pour ce cas parce que les délinquants financiers sont aujourd'hui de hauts responsables en activité ou de riches commerçants très connus ou notables intouchables et d'autres ne sont plus là aujourd'hui. Cette relance du président mauritanien répond également à une nécessité.Derrière cette manœuvre se cacherait un rapprochement avec la Libye pour trouver un autre allié pour soutenir le Polisario.La Libye s'était abstenue pour la motion de soutien au Maroc lors du 27 ème sommet de l'UA à Kigali au Rwanda.

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 15 août  2016)

 

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