Mauritanie : Samba Thiam relance l’esprit du congrés d’Aleg

Les terres du Sud doivent être mises en valeur seulement avec la concertation des populations concernées pour apaiser les rancoeurs et les frustrations accumulées depuis l'aube des indépendances, rétablir le droit dans ces régions,

une vigilance des partenaires de la Mauritanie dans l'aide au développement agricole et dans le secteur de la justice,la marginalisation des négro-africains et les Hratins dans tous les rouages de l'Etat par le régime de Ould Aziz,le blocage du passif humanitaire.C'est ce qui ressort de la deuxième partie de la contribution du président des FPC publiée cette semaine par Kassataya .

Le président des FPCex-FLAM s'est livré encore une fois à un exercice déjà rompu de contribution à la question nationale. Après une première partie sur l'unité nationale Samba Thiam revient cette semaine sur tous les blocages de la cohabitation en Mauritanie. L'occasion pour le chef historique des FLAM d'indexer d'abord la politique gouvernementale de spoliation des terres de la vallée qui a causé beaucoup de torts aux anciens propriétaires terriens.

Parler donc de mise en valeur de ces terres sans le rétablissement des droits de propriété est un non sens et une injustice loin d'apaiser les rancoeurs et les frustrations cumulées par ces populations depuis des années.C'est dans ce sens que le leader mauritanien parle d'un développement réfléchi et apaisé parce reposant sur le principe de la concertation des populations concernées.Pour ce faire il appelle les partenaires de la Mauritanie à changer leur regard sur cet accaparement des terres du Sud .

La proposition d'un plan d'exploitations va dans le sens d'une meilleure réforme foncière qui devra obéir à donner les populations locales qu'accompagnera l'Etat la zone du Walo ou zones inondables,le Moyen Diéri aux investisseurs nationaux et sous régionaux et enfin le Haut Diéri aux investisseurs étrangers.Cette innovation se porterait mieux si les partenaires déclinent encore une fois leur contribution dans le secteur de la justice.L'ancien prisonnier de Ould Taya ne veut pas de cette justice de nature à marginaliser les couches les plus importantes de la société mauritanienne devenues aujourd'hui des citoyens de secondes zones voire pour beaucoup des apatrides ou des étrangers chez eux à cause d'un recensement biométrique discriminatoire.

C'est avec un pincement de cœur que le président des FPC insiste sur le passif humanitaire bloqué par Ould Aziz.Près de 12 000 réfugiés vivent actuellement dans des conditions dures au Sénégal et au Mali en attente de la reprise du dialogue tripartite entre le Sénégal, la Mauritanie et HCR. Cette exclusion des noirs en Mauritanie ne date pas d'aujourd'hui.Le plan de « dénégrification » entamé par le régime de Ould Taya de 84 à 2005 est poursuivi aujourd'hui par Ould Aziz.L'exemple récent de suspendre les émissions à la radio et à la télévision nationale pendant le sommet arabe est très significatif de cette difficile cohabitation aggravée par la poursuite de l'arabisation à outrance de la communauté urbaine et de l'armée.Toutes ces oppressions sont considérées par Samba Thiam comme un état de siège.Pour y remédier le chef historique des FLAM revient sur l'esprit du congrés d'Aleg en 1958 et qui avait permis l'émergence d'un état en 1960 mais en rediscutant les conditions de coexistence et du vivre ensemble pour une autre Mauritanie pour tous les mauritaniens.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 31 juillet  2016)

 

Les opinions exprimées dans la rubrique Tribune n'engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page