A la veille de la résolution des Nations-Unies sur l'esclavage et la colonisation, la Mauritanie se fait entendre en réclamant l'indemnisation des victimes de ce crime contre l'humanité.
Ould Abdel Malik, le commissiare mauritanien aux droits de l'homme emboîte le pas ainsi à la Gambie principale initiatrice de cette démarche.Relayée par la Mauritanie cette résolution ne pèse pas grand-chose pour la simple raison que l'esclavage existe toujours dans ce pays malgré les multiples lois le criminalisant.
Les méfaits de l'esclavage et du colonialisme en Afrique ne sont plus à démontrer.Le premier a vidé le continent de ses hommes et femmes valides et fait des millions de victimes tandis que le deuxième a déstructuré l'homme africain avant de le contraindre à accepter le pillage de ses richesses.Dans les deux cas ce sont des vies humaines brisées et des pays en retard économiquement.L'esclavage est un crime contre l'humanité et plus que jamais combattu aujourd'hui par tous les pays du monde entier.La tribune des Nations-Unies est un cadre privilégié pour réparer toutes ces injustices.
C'est dans cette perspective qu' une résolution initiée par la Gambie devra tenir compte des droits des victimes notamment de l'esclavage. A la veille de l'ouverture de cette session onusienne le commissaire mauritanien aux droits de l'homme emboîte le pas en indexant les indemnisations des victimes. Par ce geste Ould Abdel Malik cherche à déculpabiliser son pays, la seule nation au monde aujourd'hui qui a sur son sol des milliers d'esclaves en activité sournoisement dans les campagnes comme dans les grandes villes en particulier dans les périphéries de la capitale où ils sont cantonnés dans des Gazras.
C'est une attitude qui n'a pas de sens venant d'un pays qui a voté autant de lois criminalisant l'esclavage sans effets et qui ne cache pas une politique de répression sauvage contre des militants du mouvement abolitionniste l'IRA dont une vingtaine croupissent actuellement dans les prisons accusés de meneurs des émeutes du 29 juin dernier à Nouakchott. Cette voix à l'ONU est une voix discordante parce que battant au rythme des mensonges.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 28 juillet 2016)
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