L'organisation d'un sommet des chefs d'Etat ne s'improvise pas, la Mauritanie est un pays arabe et africain, la résolution de la cohabitation est capitale pour la stabilité politique de la Mauritanie.
Tels sont les principaux enseignements du premier sommet arabe dans la capitale mauritanienne le 25 juillet dernier pour les observateurs.
Pour la première fois depuis son adhésion à la ligue arabe la Mauritanie a organisé à Nouakchott le 27 ème sommet des chefs d'Etat arabe.Ce choix a été dictée par le désistement du Maroc qui entendait plus insuffler un nouveau sang à l'organisation.Le rebondissement de la Mauritanie s'explique par le fait que le président mauritanien voulait profitéer de cette aubaine pour redorer le blason devant ses pairs arabes mais surtout contrecarrer les visées marocaines dans un contexte de crise entre les deux pays avec en toile de fond le Sahara Occidental.Ould Aziz étant sur le point d'ouvrir une ambassade de la RASD à Nouakchott.
Le locataire du palais de Nouakchott n'a pas eu suffisamment de temps pour déployer une diplomatie active pour avoir au moins les poids lourds du golfe à ses côtés, l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes -Unis et l'Egypte comme en témoigne leur absence durant ce sommet.Et également l'écourtement des travaux est un signe de boycott.Ensuite la mobilisation nationale s'est réduite au niveau de la collectivité locale du district de Nouakchott et les responsables politiques du gouvernement et du parti de la majorité l'UPR dans une moindre mesure.La société civile releguée au second plan et les vieilles recettes du régime autoritaire actuel qui font l'impasse sur les partis de l'opposition et l'interdiction de deux médias indépendants AL AKHBAR INFO ET MAURIWEB pour la couverture de l'événement.L'exclusion totale de la communauté noire est gravissime.
Une bonne transition pour pointer du doigt la négation politique de Ould Aziz des communautés Hratine et négro-africaine.C'est le deuxième enseignement qui remet sur la table la difficile cohabitation en Mauritanie.Ce premier conclave des pays arabes sur le sol mauritanien est un test pour la gouvernance de Ould Aziz depuis juillet 2009.
Depuis 7 ans le pays se trouve dans une impasse politique au moment où l'économie se porte très mal avec la dégringolade de la monnaie nationale l'Ouguiya, la mévente des ressources minières en particulier le fer dont les conséquences sont énormes pour la SNIM le fleuron industriel du pays devenue depuis des années la vache à lait du gouvernement.Ces mauvais résultats sont surtout bien ressentis par les plus démunis et au premier plan les composantes noires du pays exclues des pouvoirs de décision.L'IRA qui représente la majorité des Hratines n'est toujours pas reconnu et fait l'objet d'arrestations et d'emprisonnements arbitraires de ses militants dont plus d'une vingtaine sont attente de jugement.Les FPC ex-FLAM continuent d'être diabolisés par le régime taxés d'anti arabe et de communautaristes.
Le sommet arabe a permis au régime de régler ses comptes à ce mouvement abolitionniste et de cacher la misère aux princes et rois finalement qui ne se sont pas déplacés en menant des opérations de déguerpissement des 5000 mendiants de la capitale et des milliers de femmes et d'enfants et d'hommes dans les Gazras.Un seul pays le Liban qui a boudé la conférence a au moins osé pointé cette situation intérieure mauritanienne malsaine.La tricherie politique est donc évidente.
La Mauritanie un tampon entre le monde arabe et le monde africain est plus d'actualité si l'on ne veut pas tomber dans des schémas de « Soudanisation » de la Mauritanie.Ce sera le sens d'un recentrage de la politique arabe et africaine du pays.L'instrumentalisation de l'arabe à des fins politiques est un secret de polichinelle.Elle est néfaste pour le mieux vivre ensemble.C'est le troisième enseignement de ce sommet qui a montré les limites de la Mauritanie qui ne pèse pas dans la ligue arabe. Un vieil adage dit si on ne sait pas d'où on vient on ne saura pas où on va.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 28 juillet 2016)
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