Star en vogue sur les réseaux sociaux, Qandeel Baloch a été étranglée par son frère au domicile de ses parents dans la province du Pendjab, près de la localité de Multan. Ce dernier a été arrêté, a annoncé, dimanche 17 juillet, la police pakistanaise. " La police a arrêté samedi soir Muhammad Ouassim, frère de Qandeel Baloch, pour le meurtre de sa sœur ", a déclaré Azhar Akram, le responsable de la police.
" Ouassim a avoué son crime, déclarant qu'il avait tué sa sœur pour l'honneur après de récentes vidéos choquantes, postées pour la plupart sur Facebook ", a ajouté le policier. Le suspect a raconté comment il avait drogué sa sœur avant de l'étrangler. " Elle était au rez-de-chaussée et nos parents dormaient sur le toit. Je lui ai donné un comprimé, puis je l'ai tuée ", a-t-il avoué, avant de lancer : " Je n'éprouve aucune gêne pour ce que j'ai fait. "
Agée d'une vingtaine d'années, Qandeel Baloch, dont le vrai nom est Fauzia Azeem, était suivie par des dizaines de milliers d'abonnés sur les réseaux sociaux. Elle y apparaissait régulièrement – soigneusement coiffée et maquillée – dans des poses jugées scandaleuses par ses compatriotes les plus conservateurs. Mais si ses contempteurs ne se privaient pas de l'insulter en ligne, elle était aussi admirée par d'autres pour sa liberté de ton et son culot, inhabituels dans une société très conservatrice.
Qandeel avait défrayé la chronique en s'affichant dans une robe pourpre décolletée lors de la Saint-Valentin, défiant un appel du président pakistanais à la jeunesse à tourner le dos à cette fête " occidentale ". Elle s'était aussi illustrée en proposant de se livrer à un strip-tease au bénéfice de l'équipe nationale de cricket.
Sa mort a suscité de vives réactions au Pakistan, où des centaines de femmes sont tuées chaque année par des proches sous prétexte qu'elles auraient bafoué l'" honneur "familial. Les meurtriers échappent souvent à la justice. Une disposition du droit islamique permet aux familles de victimes de " pardonner " aux meurtriers, souvent des proches, en échange du versement d'une somme compensatoire.
Source : Le Monde
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