Royaume-Uni – Rapport Chilcot : l’invasion de l’Irak était prématurée

Attendu depuis sept ans, le rapport Chilcot, qui décrit le rôle des autorités britanniques lors de la guerre d’Irak en 2003, est sévère envers l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair.

“Après le Brexit, Chilcot. La Grande-Bretagne, dirigée par des gens qui ont longtemps présumé savoir enseigner au reste du monde comment gouverner, risque de connaître, par effet de rebond, une nouvelle crise politique”, exprime le quotidien Financial Times.

Ce mercredi 6 juillet, John Chilcot a rendu les principales conclusions de son rapport. Ce dernier critique fortement la décision de l’ancien Premier ministre Tony Blair d’intervenir en Irak. “La guerre ne représentait pas le dernier recours”, a-t-il annoncé, avant d’expliquer que le Royaume-Uni avait décidé d’envahir le pays arabe sans même avoir épuisé les solutions de résolution pacifique.

The Guardian, qui a suivi de près la lecture du rapport tant attendu, informe :

"Les enquêtes ont aussi conclu que les Américains et les Britanniques ont miné l’autorité du Conseil de sécurité de l’ONU, car ils ont fait pression pour intervenir militairement alors que des alternatives pacifiques étaient possibles.”

 

Le rapport Chilcot, commandé en 2009, représente l’enquête indépendante portant sur l’implication du Royaume-Uni en Irak et les raisons qui ont poussé le Premier ministre Tony Blair à se lancer dans l’impopulaire invasion. Présidée par John Chilcot, la commission Chilcot a pour mandat d’“étudier la période entre l’été 2001 et la fin du mois de juillet 2009, pour comprendre le contexte, les interventions militaires et les conséquences du conflit irakien”, explique The Guardian.

C’est surtout le rôle de Tony Blair qui est abordé par le rapport, affirme le quotidien britannique :

 "Le rapport, long de 2,6 millions de mots, a pour objectif principal d’analyser les engagements conclus par le Premier ministre britannique avec George Bush, pour savoir si Tony Blair a vraiment trompé l’opinion publique britannique quand il a affirmé que l’Irak possédait des armes de destruction massive, ce qui n’a jamais été avéré.”

Le rapport, commandé il y a maintenant sept ans, qui devait être rendu dans un délai d’un an, a poussé les familles excédées des soldats tués en Irak à fixer un ultimatum aux autorités, sous réserve de poursuites judiciaires.

Pour justifier la lenteur de la publication des enquêtes, Chilcot affirme qu’elles sont “d’une échelle sans précédent”, cite The Guardian, avant d’ajouter qu’“elles comportent une longue analyse de 150 000 documents gouvernementaux”

A lire aussi :  L’enquête sur l’intervention en Irak s’étend au-delà de Tony Blair

John Chilcot avait promis que le rapport donnerait la réponse à de nombreuses questions posées par les familles des soldats britanniques morts en Irak. De leur côté, explique The Independent,    

  "les parents des 95 militaires britanniques tués en Irak ont rapporté que si le rapport Chilcot ne leur apportait pas les ressources pour entreprendre des actions légales contre le gouvernement, les conséquences politiques seraient terribles.”

The Guardian informe que l’intervention en Irak continue aujourd’hui à influer sur la politique britannique. Cela explique les fortes réticences du Royaume-Uni à s’engager militairement depuis, et la question déchire régulièrement le Parti travailliste, dirigé actuellement par Jeremy Corbyn.

Alexandre Marcou
 
 
 
 
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