La Mauritanienne, la télévision nationale est une catastrophe. La preuve. Au moins une dizaine de fois, ce service public national m’a invité à plusieurs de ses émissions de débats.
Chaque fois, je répondis sans hésiter, malgré les mises en garde de beaucoup de mes amis qui me disaient que les responsables de cette institution étaient capables de tout.
Comme d’habitude, le jeudi 19 mai dernier, un journaliste de la Mauritanienne me contacte au téléphone pour me demander d’être son invité dans l’émission « Sahava Café ». Comme d’habitude, j’ai juste demandé qui était l’autre invité de l’émission. Lorsque je sus que c’est Isselmou Ould Salihi, j’ai aussitôt confirmé ma participation à l’émission qui portait sur le très controversé rapport de Philip Alston, rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté.
L’émission n’était pas en direct. Elle était enregistrée le vendredi à 10 heures pour être diffusée le samedi soir, juste après le journal de 20 heures. Bien installé devant mon petit écran pour évaluer ma prestation, je fus complètement surpris de constater qu’une grande partie de mes interventions a été tout simplement censurée. Pourquoi ? Voici ce que la Mauritanienne et sa pitoyable direction générale n’a pas eu ni le courage ni l’honnêteté de faire sortir, enfreignant par cela tous les principes de la déontologie et de la moralité. Dans mon analyse, j’ai dit qu’effectivement les pauvres sont issus de toutes les communautés nationales, mais que la pauvreté massive ne se retrouve que chez les Harratines qui constituent l’essentiel du peuplement des Kebbas et des zones les plus démunies du pays. Que les Harratines ne comptent aucun homme d’affaires, alors que depuis 2008, l’Etat en a créés par pelletée au point qu’ils trainent leurs brides à travers les rues. Et que cet Etat/providence devait encourager l’émergence d’hommes d’affaires issus de cette importante communauté nationale.
Que dire que l’esclavage n’existe pas est une attitude sadique dont les promoteurs se délectent de la souffrance de centaines de milliers de Mauritaniens. J’ai dit aussi qu’effectivement comme le signale le rapport du responsable onusien, les Harratines sont sous-représentés dans les centres de décision. Un système incapable de supporter l’avis d’un journaliste très ordinaire ne peut en aucun cas avoir la capacité de supporter celui d’un aussi haut responsable de la communauté internationale. J’ai compris à présent le sens des mises en garde de mes amis de ne jamais accepter les émissions enregistrées et les appréhensions toutes légitimes des gens de l’opposition sur la mauvaise foi de cette pauvre Mauritanienne. Honteuse Mauritanienne. Mesquine Mauritanienne.
El Kory Sneiba. Journaliste censuré sur la Mauritanienne.
Source : Le Calame
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