Paris – 02 mars 2016 Kassataya (avec Reuters) – Selon l’agence Reuters, les leaders d’Al-Qaeda ont négocié en 2010 un plan de paix avec le gouvernement mauritanien.
Les termes dudit accord auraient été trouvé dans des documents saisis par les Navy Seals Americains pendant le raid contre Osama Bin Laden en 2011. Ces documents ont été rendus publics ce mardi, 1er mars, par le gouvernement américain.
Selon le document, la branche nord-africaine d’Al-Qaeda, Al-Qaeda au Maghreb Islamique, promettait de “ne mener aucune activité militaire en Mauritanie”, initialement pour une année avec une possibilité de renouvellement. En retour, le plan indique que les autorités mauritaniennes libèreraient tous les détenus d’Al-Qaeda, s’engageraient à ne pas attaquer AQMI, et payeraient à l’organisation terroriste 10 à 20 million d’euros par an pour “éviter le kidnapping des touristes”.
Des hauts officiers du renseignement américain familiers avec les documents affirment qu’ils n’avaient aucune preuve qu’un tel accord avait eu lieu ou que le groupe militant avait effectivement contacté quelqu’un en Mauritanie dans ce sens.
El Housseine Ould Nagi, conseiller juridique du président mauritanien, a nié que son gouvernement ait eu quelque chose à voir avec un tel accord. “Nous avons toujours été contre le paiement de rançons et le financement indirect du terrorisme. Par conséquent, il n’y a jamais eu un accord secret entre ces gens et nous”, dit-il.
Contrairement à ses voisins du Mali et d’Algérie, la Mauritanie a joui d’une absence d’attaques d’AQMI ces dernières années, spécialement depuis 2011. Elle a aussi fait face aux critiques de la communauté internationale pour avoir libéré des prisonniers djihadistes tel que l’ancien porte-parole d’Ansar Dine, un groupe lie à AQMI. D’autres se sont évadés dans des circonstances mystérieuses.
Néanmoins, la Mauritanie accueille aussi une force régionale de sécurité, le G5 du Sahel. Elle travaille par ailleurs avec des alliés occidentaux, la France et les Etats-Unis, pour contrer la montée de la menace islamiste dans la région.
Un analyste indépendant en sécurité, spécialisé dans le domaine des groupes islamistes, Olga Bogorad, dit qu’il était possible que la Mauritanie faisait un double-jeu: “D’un côté, elle a un accord avec AQMI et se réjouit d’absence d’attaques terroristes sur son sol… De l’autre, elle participe aux efforts de contre-terrorisme pour éviter des critiques et probablement avoir de l’aide”.
AQMI, une émanation de ce qui était initialement un groupe militant Salafiste basé en Algérie, fit sa première apparition publique en janvier 2007 et monta en force principalement par son engagement dans le kidnapping des occidentaux contre le paiement de rançons dans des pays du Sahel comme la Mauritanie, le Niger, et le Mali.
Déjà en juillet 2012, le directeur de la branche Afrique de l’armée américaine (U.S. Military Africa Command) décrivait AQMI comme l’aile la plus riche d’Al-Qaeda.
Le document d’Al-Qaeda dit aussi qu’une “trêve” avec la Mauritanie permettrait à AQMI de “mettre ses cadres dans des bases-arrières sures” qui y seraient disponibles pendant qu’elle se concentrerait sur l’Algérie.
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La dépeche de Reuters
WASHINGTON, March 1 (Reuters) – Al Qaeda leaders discussed a plan in 2010 to arrange a peace deal with the government of Mauritania, according to documents seized by U.S. Navy Seals when they raided Osama bin Laden's Pakistani hideout in 2011 and made public by the U.S. government on Tuesday.
The plan suggested that al Qaeda's North African affiliate, Al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), would promise "not to carry out any military activity in Mauritania", initially for a year, with the possibility of renewal.
In return, the proposal says, Mauritanian authorities would release all al Qaeda prisoners, commit not to attack AQIM, and pay it 10 to 20 million euros ($11 million-$22 million) a year to "prevent the kidnapping of tourists".
Senior U.S. intelligence officials familiar with the documents said they had no evidence that any such deal was ever done, or that the militant group had contacted anyone in Mauritania to make the proposal.
El Housseine Ould Nagi, legal counsel to Mauritania's president, denied that his government had had anything to do with such a deal.
"We have always been against paying ransoms and indirect financing of terrorism. Consequently, there has never been a secret accord between us and those people," he said.
Unlike its neighbours Mali and Algeria, Mauritania has enjoyed relative freedom from AQIM attacks in past years, especially since 2011. It has also faced international criticism for freeing jihadist prisoners, such as a former spokesman for the AQIM-linked group Ansar Dine. Others have escaped in opaque circumstances.
However, Mauritania also hosts a regional security body known as the Group of Five Sahel and is working with Western allies France and the United States to counter a growing Islamist insurgency in the region.
Olga Bogorad, an independent security analyst specialising in Islamist groups, said it was possible that Mauritania was playing a double game:
"On one side, it has a deal with AQIM and enjoys no terror attacks on its soil … and on the other, it participates in counter-terrorism efforts to avoid criticism and probably to get support."
AQIM, a spinoff of what was originally an Algerian-based Salafist militant group, made its first public appearance in January 2007 and rose to prominence mainly through its involvement in kidnapping Westerners for ransom in countries in the Sahel region including Mauritania, Niger and Mali.
In July 2012, the head of the U.S. military's Africa Command described AQIM as al Qaeda's wealthiest affiliate.
The al Qaeda document also says that a "truce" with Mauritania would allow AQIM to "put the cadres in safe rear bases" that it said would be available there while enabling the group to focus on Algeria. (Reporting by Mark Hosenball in Washington, additional reporting by Kissima Diagana in Nouakchott and Emma Farge in Dakar; Editing by Kevin Liffey)
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