La sortie de l’expert des droits de l'Homme des Nations Unies, Juan Méndez, occupe l’essentiel de l’actualité locale.
Ce dernier a appelé les autorités mauritaniennes à mettre en œuvre les lois et les garanties destinées à protéger tous les suspects et tous les détenus contre la torture.
«Les garanties juridiques contre la torture et les mauvais traitements sont en place, mais elles ne sont pas appliquées», a déclaré le Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants à l'issue de sa première visite officielle dans le pays.
Selon le site lecalame.info du journal Le Calame, Méndez s'est tout de même félicité des derniers développements législatifs en matière de lutte contre la torture, et notamment de la nouvelle loi relative à la lutte contre la torture et celle instituant le mécanisme national de prévention de la torture.
«Cependant, les acteurs judiciaires en Mauritanie doivent comprendre qu'il existe un problème dans ce domaine et intensifier leurs efforts pour utiliser et mettre en œuvre ces garanties de protection», a souligné l’expert, repris par plusieurs medias locaux.
Il s'est également dit particulièrement préoccupé par l'absence quasi totale d'enquêtes sur les allégations de torture et de mauvais traitements à l'heure actuelle. «Il semble y avoir peu d'intérêt de la part des procureurs et des tribunaux à examiner les allégations de torture», a-t-il déclaré, selon le site d’information.
Au cours de sa visite de dix jours en Mauritanie, l'expert a mené des visites inopinées dans des lieux de détention. Il s'est aussi rendu dans un centre de détention de haute sécurité très rarement visité, dans la base militaire de Salahdine.
«Lors d'entretiens avec des détenus, plusieurs d'entre eux ont décrit diverses formes de coercition exercées par la police et la gendarmerie lors des phases d'arrestation et d'interrogatoire et qui, en vertu du droit international, constituent des traitements cruels, inhumains ou dégradants, tels que des passages à tabac, des menaces, des violences verbales dégradantes et des gifles», a rapporté l’expert onusien, tout en précisant que d'autres détenus ont reconnu ne pas avoir fait l'objet de mauvais traitements.
Le Rapporteur spécial a également attiré l'attention sur l'utilisation des centres de détention non officiels dont l'existence a été reconnue par les autorités mauritaniennes durant la visite.
Par notre correspondant à Nouakchott : Cheikh Sidya
Source : Le360.ma (Maroc)