Vous détestez les emails pour les mêmes raisons que vous les adoriez

Vous en avez marre de recevoir des emails à longueur de journée? La plupart des gens aussi.

1971. Ray Tomlinson envoie le premier email. Vers la moitié des années 1990, un tiers des Américains ont un ordinateur et 14% d’entre eux sont équipés d’internet. Depuis, l’enthousiasme baisse. Selon une étude Pew menée en 2012, seuls 6% des adolescents échangent des emails. Pour cette tranche d’âge, Snapchat, Instagram ou Facebook prévalent dans l’échange de messages.

Vaste choix de plateforme, boîtes de messagerie pleines et notifications incessantes: les emails commencent à peser. «Les gens commencent à haïr les emails pour la même raison qu’ils les ont aimés au départ, explique The AtlanticLe triomphe de l’email était de pouvoir joindre quelqu’un qui n’était pas joignable. Mais cela contribue au remplissage des boîtes email, qui prennent toujours plus de temps à l’utilisateur.»

Au bureau, les messageries l’emportent

Une étude menée par Gloria Marks révèle que les employés de bureau ouvrent leurs boîtes mail environ soixante-dix-sept fois par jour. La professeure à l’Université de Californie estime que la fréquence peut aller jusqu’à 343 fois par jour, voire plus. L’étude révèle aussi que, plus une personne consulte ses emails, moins elle sera productive –et même heureuse.

Alex Moore, PDG de Boomerang, une plateforme de messagerie, poursuit:

«Nous laissons les emails nous interrompre des dizaines de fois par jour. Des études disent que, lorsque nous nous attardons sur une notification, il faut 64 secondes à notre cerveau pour se reprendre. Nous vivons dans un enfer de notifications, c’est la raison pour laquelle emails sont détestés!»

 

Les notifications (ou pushs) sur les téléphones rendent les emails encore plus oppressants. «On peut capter l’attention de quiconque en un instant! C’est tellement puissant que c’est difficile de pas vérifier son téléphone», constate Butter, PDG de Slack, qui a ajouté une option «ne pas déranger» sur son application. Ce qui séduisait au départ –pouvoir être contacté sans être joignable– devient maintenant invivable pour les utilisateurs. «Les gens ne supportent plus leurs boîtes de réception car ils ne les contrôlent plus, ajoute Alex More. Les emails ont un impact psychologique qui commence réellement à peser.»

Résultat: les emails sont délaissés pour GChat, Skype, Viber ou simplement pour les SMS. Au bureau, des plateformes telles que Slack ont le monopole. «C’est impensable d’utiliser les emails pour communiquer entre collègues, surtout sachant que les boîtes de réception sont pleines», estime Stewart Butter.

Pourtant, les emails continuent de rencontrer un certain succès sur smartphone. Ils ne prennent pas beaucoup de place, les filtres spam fonctionnent bien et des réponses automatiques ont été ajoutées. Difficile de croire alors que l’email finira par disparaître un jour de notre quotidien. «On pourra l’appeler par un autre nom, et même abandonner le protocole; mais je ne pense pas ça disparaîtra, juge Paul Ford, PDG de Postlight. L’email aura toujours une place.»

 

Repéré par Fatma Pia Hotait

 

Source : Slate

 

 

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