Dans sa première déclaration après les premières attaques à Paris, François Hollande a annoncé la mise en place de l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire. Cette situation est réglementée par la loi du 3 avril 1955, révisée par la loi de renseignement datée 14 novembre 2015.
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L’état d’urgence est déclaré :
« en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique ».
La déclaration de l’état d’urgence donne pouvoir aux préfets de département :
- d’interdire la circulation des personnes ou des véhicules dans les lieux et aux heures fixés par arrêté
- d’instituer, par arrêté, des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé
- d’interdire le séjour dans tout ou partie du département à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics
- la loi autorisant la prorogation au-delà de douze jours de l’état d’urgence fixe sa durée définitive.
Le ministre de l’intérieur, pour l’ensemble du territoire et le préfet dans le département, peuvent :
- ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacles, débits de boissons et lieux de réunion de toute nature
- interdire à titre général ou particulier, les réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre
Le décret déclarant ou la loi prorogeant l’état d’urgence peuvent :
- Conférer aux autorités administratives le pouvoir d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit
- Habiliter les mêmes autorités à prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ainsi que celui des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales.
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Plusieurs attaques simultanées à Paris
Plusieurs fusillades et explosions ont éclaté dans la soirée du vendredi 13 novembre dans différents endroits de Paris. Un premier bilan, donné par la préfecture de police de Paris, fait état d’au moins 18 morts. Les attaques, qui semblent coordonnées, ont visé un restaurant dans le 11e arrondissement, Le Petit Cambodge, et le bar qui lui fait face, Le Carillon. Non loin de là, la salle de concert du Bataclan a également été visée, tout comme la terrasse du café La Belle Equipe, rue de Charonne. Enfin, deux explosions ont éclaté aux abords du Stade de France, selon plusieurs témoins. La piste terroriste était privilégiée par les services de police, qui évoquent une opération concertée. Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête en flagrance et trois services ont été saisis : la sous-direction à l’antiterrorisme (SDAT), la DGSI et la section antiterroriste (SAT).
Le gouvernement a annoncé la tenue d’un conseil des ministres exceptionnel ce vendredi à minuit. La préfecture de police de Paris a recommandé aux Parisiens et aux habitants d’Ile-de-France de ne pas sortir de chez soi, sauf en cas de nécessité absolue.
Le président François Hollande, qui assistait au match France-Allemagne, a été évacué durant la partie, peu après les explosions. Une partie du public est descendue sur la pelouse dans un mouvement de panique à l’issue du match. Selon une source à la préfecture de Seine-Saint-Denis (93), 4 personnes sont mortes et 9 ont été blessées dans les explosions qui ont visé trois établissements proches de l’enceinte du stade, deux fast-foods et une brasserie.
Un journaliste du Monde arrivé devant Le Petit Cambodge, au coin de la rue Bichat et de la rue Alibert, a pu voir plusieurs corps sur le trottoir entre le restaurant et le bar qui lui fait face, Le Carillon. Selon une source de l’hôpital Saint-Louis, qui fait face aux deux établissements, la fusillade a causé une dizaine de victimes. « Dans un premier temps, tout le monde a cru à des pétards, raconte Laurent Borredon, journaliste au Monde. Puis les gens ont fui et ont fait marche arrière vers le quai de Valmy. »
Plus au sud, au croisement de la rue Faidherbe et de la rue de Charonne, un peu avant 22 heures, une riveraine a vu un homme descendre d’une voiture pour tirer avec une arme de gros calibre sur la terrasse du café La Belle Equipe, dans le 11e arrondissement.
Un journaliste du Monde présent sur place a pu apercevoir plusieurs blessés. « J’ai entendu des détonations, je suis allé à ma fenêtre, indique une riveraine, interrogée par Gérard Davet, journaliste au Monde. J’ai une vue directe sur le café. J’ai vu un homme descendre d’une voiture et tirer sur la terrasse, au jugé. Il a tiré à plusieurs reprises. Par rafales. J’ai entendu des cris. Puis l’homme est remonté dans sa voiture et reparti, comme ça… »
Sur place, notre journaliste a assisté à des scènes d’horreur : une femme, la figure couverte de sang, s’évanouit dans les bras d’un passant. Plusieurs corps gisent à terre. Les pompiers et les policiers arrivent peu à peu, établissant un périmètre de sécurité.
Une fusillade a également eu lieu devant le Bataclan, toujours à Paris (11e). Nicolas Chapuis, journaliste au Monde, présent sur place, a vu des policiers progresser en se cachant derrière des voitures pour se protéger de salves d’armes automatiques. La fusillade s’intensifiant, la police demande aux riverains de s’éloigner des fenêtres ou de se plaquer contre les murs. Le RAID, l’unité d’élite de la police nationale, arrive sur place, élargissant le périmètre. A 23 h 20, une dizaine de personnes sortent les mains en l’air de la salle de concert.
Source : Le Monde
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