Le président Macky Sall a soutenu, ce lundi après-midi, à Dakar, que le Sénégal pratique "un islam tolérant" et n’accepterait pas qu’on lui "impose des pratiques religieuses" venues d’ailleurs, et qui ne reposent pas sur la culture du sénégalaise.
Le chef de l'Etat s'est exprimé à l'ouverture de la deuxième édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
«Nous avons un islam tolérant. Nous ne saurions tolérer qu’on vienne nous imposer une autre forme d’islam qui ne repose pas sur notre culture», a averti le chef de l’Etat qui, a présidé la deuxième édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Le président Macky sall a aussi fustigé certaines pratiques comme le port du voile intégral qu’il estime contraire aux vieilles pratiques religieuses du Sénégal. «ça ne correspond pas à nos cultures», a-t-il dit.
Poursuivant sa défense de l'islam tolérant, Macky dit qu'il ne faut pas que, sous prétexte que les Africains sont pauvres, on vienne leur construire des mosquées et des écoles coraniques pour, ensuite chercher à leur imposer une autre manière de pratiquer la religion . Le forum qui se tient sur deux jours vise à trouver des voies et moyens pour lutter contre le terrorisme afin de garantir la paix et la sécurité sur le continent.
L'Afrique, en effet, bouge et change. Le continent évolue aussi bien sur le plan démocratique que sur le plan de la croissance économique et, de fait, il intéresse de plus en plus des investisseurs, non seulement étrangers, mais aussi régionaux comme locaux. Cependant, il connait un handicap sécuritaire, notamment le terrorisme. Pour réussir à attirer les investissements, il est urgent d e relever le défi de la paix et la sécurité et surtout combattre efficacement le terrorisme. C’est tout le sens que revêt le Forum international de de Dakar sur la Paix et de Sécurité qui depuis la première édition a été annualisé par le président Macky Sall.
Dans son discours, Macky Sall a prôné une approche globale et inclusive pour assurer la sécurité du continent. En ce qui concerne précisément, le terrorisme, il a souligné l’importance d’une approche préventive au lieu d’une réponse curative quand le mal est déjà installé comme c’est le cas.
«Les défis sont nombreux surtout que le terrorisme a tendance à se sanctuariser en Afrique parce que les acteurs agissent en réseau », a indiqué Macky Sall. Pour le chef de l’Etat, les facteurs qui favorisent le terrorisme, c’est le désir de contrôle du pouvoir politique et l’accès aux ressources naturelles. A cela, il faut ajouter le trafic de drogue, de la piraterie maritime, le terrorisme sont les causes d’instabilité en Afrique.
Pour Macky Sall, lutter contre le terrorisme, revient à tenir un discours théologique et religieux. Ainsi, il faut selon lui, prendre en compte la formation des imams. Sur ce plan, il a indiqué que le senegal préfère collaborer avec des académies, avec des pays dont les pratiques religieuses sont proches de celle du Sénégal.
Car, selon lui, les pratiques de l’islam n’ont pas vocation à s’uniformiser d’un pays à un autre, ni d’une région à une autre du globe. L’islam que pratique le Sénégal ne saurait être celui de l’Afghanistan, ni même celui du Maghreb, a-t-il relevé devant l'auditoire.
Macky Sall a invité toutes les sociétés civiles africaines à s’ériger en sentinelles afin de défendre la stabilité, la paix en Afrique. Tout en soutenant fortement l’intégration du continent et défendant la libre circulation, il a souligné la nécessité de renforcer les contrôles aux frontières, afin de parer à toutes velléités d’agression.
Macky sall a également souligné l’urgence de renforcer la collaboration entre services en matière de renseignement, d’échange d’informations entre pays, de collecte et de traitement des données. « Aucun pays à lui seul ne peut éradiquer ce fléau. La paix et le sécurité en Afrique conditionnent la paix et la sécurité dans le monde », a martelé le président
En effet, parler de paix et de sécurité en Afrique, aujourd’hui, c’est réfléchir sur la lutte contre le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent. Il s’agit concrètement de vaincre les mouvements islamistes tels que Al shebab en Afrique de l’Est (Somalie et au Kenya..), Boko Haram en Afrique de l’Ouest et du Centre (Nigéria, Niger, Cameroun Tchad), Aqmi Ansar Dine et les autres au Mali et des pays environnants.
Pour relever ce défi, Macky Sall, a estimé que les formes traditionnelles de prévention et de maintien de la paix sont insuffisantes. «Il faut des règèls d’engagement précises et de moyens adéquats».
Les forces armées sont engagées dans ce combat contre le terrorisme. Nous avons des soldats qui sont prêts à mourir pour défendre la sécurité mais, ils ont besoin davantage de ressources.
Dans les échanges qui ont eu lieu lors de la plénière, il est ressorti que la pauvreté peut entretenir, le chômage, le manque de perspective, peuvent entre autre entretenir le terrorisme. Par ailleurs, les panélistes ont souligné l’urgence d’inscrire la lutte contre l’insécurité dans la durée et mettre un accent sur la prévention.
La Socio-anthropologue Fatou Sow Sarr ainsi que Dr Mme Agboton Johnson, ont estimé, pour leur part, qu’il est urgent d’impliquer les femmes dans la quête de la paix et de sécurité. «Il faut ramener les femmes au centre de défense et de sécurité. Elles sont des actrices très importantes », a noté. Mme Jonhson qui est engagé dans la lutte contre la circulation des armes légères et de petites calibre en Afrique de l'Ouest.
Participent à ce Forum des chercheurs, des intellectuels, chef d’état majors, ministres et d’autres personnalités venues de divers pays du monde.
Le président de l’institut panafricain de stratégie (IPS), Cheikh Tidiane Gadio a précisé que c’est un forum panafricain. Ce n’est ni un forum ni un forum ouest africain, ni un forum exclusivement francophone mais un forum panafricain.
Abdoul Aziz DIOP
Source : SENEPLUS via Senxibar
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