Mauritanie : la banque mondiale indexe la dette considérable du pays

La banque mondiale vient de lancer un cri d'alarme aux autorités de Nouakchott en pointant du doigt la dette considérable de la Mauritanie depuis ces dernières années.

Une dette qui atteint 80 pour cent du PNB.

Ce surendettement risque de compromettre l'avenir des mauritaniens si des mesures gouvernementales ne sont pas prises dans un contexte difficile caractérisé par la hausse du dollar et la baisse de l'Euro.Ce qui risque d'impacter sur les exportations mauritaniennes.Au delà de cette dette c'est la gouvernance de Ould Aziz depuis 2009 qui est remise en cause.Et pour les observateurs la lutte contre la gabegie et la corruption engagée par le locataire du palais de Nouakchott est un véritable leurre.

Les mauritaniens n'en croient pas à leurs yeux.La Mauritanie va de plus en plus mal avec une dette de plus en plus croissante qui atteint 80 pour cent du PNB. C'est la banque mondiale qui vient de faire ce pied de nez au président mauritanien dans un rapport publié en octobre dernier. Une mauvaise nouvelle pour Ould Aziz après une année de sa réélection à la tête du pays.Mauvaise nouvelle également pour le gouvernement de Ould Hademine qui va devoir boucher les trous du trésor public et chercher d'autres investissements pour relancer la machine de l'économie.Enfin mauvaise nouvelle pour les mauritaniens qui vont devoir serrer la ceinture encore plus que les autres années. Tout cela ressemble fort à une mal gouvernance qui remonte au premier quinquennat du président mauritanien en juillet 2009.Ould Aziz s'était autoproclamé président des pauvres avec deux chevaux de batailles la lutte contre la gabegie et contre la corruption .5 années après c'est lui-même qui est soupçonné par l'opposition politique et les ONG nationales de mainmise sur l'économie et la politique du pays avec en toile de fonds des scandales de corruption financière et d'accaparement de terrain dans la capitale .

Deux exemples illustrent parfaitement les conséquences de la gestion calamiteuse du gouvernement et la corruption.Il s'agit de l'affaire du géant minier canadien Kinross soupçonné de corruption des proches de Ould Aziz c'est à dire des militaires, inspecteurs de travail, hauts fonctionnaires et conseillers du chef de l'Etat sont concernés. Autrement dit c'est l'Etat même qui est corrompu pour beaucoup en s'accaparant des marchés publics. Le deuxième exemple est relatif au fleuron de l'industrie mauritanienne : la SNIM .Le pillage depuis des années des ressources minières n'est plus à démontrer. Considérée par les observateurs comme une caisse noire du régime de Ould Aziz, la Snim a du mal à stabiliser sa production pourtant en hausse ces dernières années mais avec la chute des prix le minerai de fer se vend maintenant mal avec la concurrence des géants australiens et brésiliens.

Cette dette énorme pointée par la banque mondiale risque de compromettre les exportations du pays dans un contexte difficile de hausse du dollar et baisse de l'Euro. Ce qui conduirait certainement à des renégociations des contrats importants surtout avec l'Union Européenne.La solution ne peut venir que d'un changement de régime.Il faudra attendre encore la fin du deuxième quinquennat en 2019.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 5 novembre  2015)

 

Les opinions exprimées dans la rubrique Tribune n'engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page