Le prix Confucius, l’équivalent du Nobel de la paix version côté obscur

Le dictateur zimbabwéen Robert Mugabe a reçu jeudi 22 octobre cette distinction créée par la Chine pour récompenser la «paix dans le monde».

 

Robert Mugabe n'a aucune chance de figurer un jour au palmarès du prix Nobel de la paix. Le dictateur zimbabwéen met en prison ses opposants politiques, déclare à la tribune de l'ONU «nous ne sommes pas gays» en encourageant les pays africains à punir les homosexuels, et précipite son pays dans une pauvreté absolue avec une inflation record qui a tellement déprécié la valeur de la monnaie nationale que celle-ci vaut désormais moins que des feuilles de papier toilette (ne souriez pas, c'est vrai!). Et à 91 ans il refuse toujours de lâcher le pouvoir.

Alors évidemment on le voit mal rivaliser avec le Quartet tunisien, lauréat du Nobel de la paix 2015, qui a contribué à assurer la transition démocratique en Tunisie.

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Pourtant, le dictateur nonagénaire a été récompensé pour son action par le prix Confucius. Une distinction créée par la Chine en 2010 pour «promouvoir la paix dans le monde»… d'une «perspective extrême-orientale». Si l'on en croit cette maxime, l'Empire du Milieu voit donc Robert Mugabe comme une blanche colombe dans le ciel africain.

Rien de surprenant cependant quand on se penche sur les motivations qui ont conduit les autorités de Pékin à créér ce prix. Le site d'informations Quartz nous apprend que le Confucius «a été établit en 2010, la même année qui a vu le comité du prix Nobel de la paix récompenser le dissident chinois Liu Xiaobo.» La création du Confucius était ainsi un moyen de dénoncer cet affront diplomatique fait à la Chine. 

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Et en jettant un oeil à la liste des lauréats de ce prix chinois, la nausée monte vite à la bouche. 

Le nouveau tsar russe Vladimir Poutine en est le vainqueur 2011, l'ex-dictateur cubain Fidel Castro a inscrit son nom en 2014 et Robert Mugabe en 2015 donc. Notons quand même les présences au palmarès de l'ex-sécrétaire général de l'ONU Kofi Annan en 2012, et celle de Yi Cheng, ancien président de l'association boudiste de Chine en 2013.

Comme quoi il y a peut-être encore du bon dans le prix Confucius, qui a pourtant déjà basculé du côte obscur de la force.

 

Source : SlateAfrique

 

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