CINEMAS OASIS ET EL MOUNA ANNEES 1970-1980 : La chronique d’Alassane Barry, un cinéphile au pays des millions de poètes

Kassataya – Les amateurs de films indous (indiens), cow-boys, chinois, américains et français, connaissent très bien Alassane Barry. Impossible de faire la comptabilité du nombre de films vus depuis les années 1970. Il reste incollable sur les films de tous genres. Il parle couramment indou.

Malgré la disparition des salles de cinéma à Nouakchott, il continue d’assouvir sa passion du cinéma, en commandant des films hindous de France. Les cinéphiles mauritaniens, se rendent chez lui pour se procurer les derniers films.

Pour Kassataya, il a accepté de tenir une chronique pour nous faire partager  ses souvenirs  de cinéphile mais aussi nous informer sur l’actualité du cinéma.

 

D'une voie nostalgique, Alassane, affable, plonge dans ses souvenirs pour  nous faire vivre l'âge d'or des salles de cinéma en Mauritanie.

Soudain il se rappelle de cet après-midi de l'été 1979, où la séance devrait débuter à 14h00 heures, mais déjà à 12h30 le cinéma Oasis commençait à recevoir du monde. Les vendeurs habituels étaient aussi au rendez-vous. Il y'avait tout un business – certes informel- autours des salles de cinéma. Des vendeurs de posters, à la sandwicherie en passant par les vendeurs à la sauvette aussi bien de tickets que de mouchoirs…

A13h 30, on voyait depuis l’avenue du Général De Gaulle, la foule se dirigeant vers le cinéma Oasis pour voir le film Kala Patthar.  

Pour acheter son ticket, il fallait patienter et suivre cette longue file dans laquelle, on se bouscule pour espérer gagner quelques mètres. Si on veut éviter la queue  pour avoir une bonne place et ne pas rater le début du film,  il faut faire recours aux vendeurs de tickets, mais là on paie le double du tarif légal.

A 14h00 la salle était remplie, plus de places assises, ni débout, ni même dans les allées de la salle. Certains n’hésitaient pas à partager leur fauteuil.

Malgré la ventilation, la chaleur était à son comble, une vraie fournaise !

La projection commence, et dès qu’on  voyait apparaître les deux acteurs principaux, Amitabh Bacchan et Satrughan Sinh,  des cris de joie résonnaient dans la salle. Au baromètre des applaudissements, Amitabh Bacchan remportait la palme.

Un bruit de fond, échos des échanges et commentaires entrecoupé la séance. Il fallait de temps à autres faire preuve de fermeté afin que le silence revienne.

Au moment de l’affrontement physique entre les deux acteurs principaux, la salle se transforme dans une extraordinaire ambiance ! Des spectateurs indisciplinés profitaient de la de la situation pour créer une bousculade, histoire de gagner un bon emplacement. Pendant ce temps la séance continuait….

A la fin de la séance, badauds et connaisseurs prenaient d'assaut les trottoirs, il continuaient les échanges sur le film qu'il venaient de voir; devenant ainsi, de "vrais" critiques cinématographiques.

 

 

Propos recueillis par Diallo Saidou dit Thierno

Kassataya

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page