Il fallait bien inverser les rôles, une fois, ne serait ce que pour briser la monotonie des règles ennuyeuses.
Lafontaine est mort. Heureusement. Car il aurait eu du mal à inverser le contenu de son enseignement: les animaux auraient sans doute refusé, les leçons dispensées par les humains.
En ce début du vingt unième siècle, l'abêtissement des hommes a surpassé en quantité comme en qualité la morale animale. La politique est venue tout ternir. Mais ne bougeons d’où nous sommes, plutôt applaudir que s'instruire, ainsi est devenue la devise des hommes.
Les valeurs et les vertus, désuètes, périmées et polluantes, ont rendu l'âme, sans regret. Dégoutées par le parc naturel d'êtres humains qui a envahi, dénaturé et infesté la planète. Ces vestiges de principes dépassés ont trouvé refuge dans le musée refroidi et dérisoire de quelques vieilles cervelles qui glissent lentement derrière l'horizon mouvant de l'oubli et de l'histoire.
L'ère de l'escroquerie et des hypocrites a commencé depuis cette époque. Les hommes, dans les pays comme le notre, lestés de tous ces fardeaux qui retenaient prisonniers, dans les non dits, de ce besoin impérieux de l'homme à immerger, corps et âme dans les sites de la tricherie et de l'interdit.
Le monde ne sera plus qu'un fromage, ça et là serré dans les bouches de renards, qui ne sont pas prêts de lâcher prise, en face d'un deuxième groupe, ou la congrégation des corbeaux, prétendant fallacieusement défendre les droits de ceux qui n'ont pas droit au droit.
Ils vont donc croasser sans relâche, pour faire lâcher prise au groupe duquel ils convoitent la place et les privilèges.
Ceux qui sont dupes aujourd'hui, sont seulement ceux qui veulent, pour une raison ou pour une autre mâcher un morceau de pain rance, à la porte d'un restaurant, tout en imaginant déguster un beefsteak.
Ne soyez jamais surpris, d'entendre qu'il n'existe ni opposition, ni, majorité, ni mouvement des noirs, ou harratines ou forgerons ou wolofs, ou "pro" noirs ou "pro" maures. Ou jeunes ou femmes. Tout le monde de la façon la plus scientifique possible, avec les armes les plus sournoises et la maitrise de l'hypocrisie la plus parfaite, est "PRO" soi-même.
Pourtant ce théorème crève les yeux. La "majorité", elle est majoritaire dans le festin des moustiques, les arènes de la maladie, les centres de la faim, les clubs de l'exclusion, l'union internationale des ignorants, le garage des diplômes creux et vides et sans valeur, les chaussures usées et sales des imposables, la coalition extraordinaire, ni plaine ni potentiaire du mépris, les réserves inépuisables des applaudisseurs naïfs et imbéciles. En somme une chair à canon décharnée, pour encaisser par procuration les boulets rouges que s'envoient les corbeaux et les renards, pour que la loi décrétée par le seigneur de la félonie et de l'usurpation, maitre Satan, reste toujours en vigueur et s'applique sur tout et sur tous.
Qu'ils discutent, se concertent ou se toisent, quel changement consistant pour les dindons de la farce? Quelque chose a-t-il jamais changé? L'équation reste toujours la même: briguer un mandat pour occuper un fauteuil. Et occuper le fauteuil pour gérer le troupeau.
Il demeure néanmoins, qu'il n'est pas très honorable d'être un chef de moutons, ou le dirigeant de fauves affamés.
Si un recensement biométrique s'est effectué chez nous, sans aucune forme de contestation et avec un accord quasi unanime, ce ne peut être que le passeport délivré au faux et à la technique avancée de l'hypocrisie. Voilà deux cartes d'identités que nous avons délivrées dans notre société et adaptées à toutes nos ( dé )-valeurs.
Qui peut se tromper ou faire semblant de se tromper devant les manèges pour le moins criminels auxquels s'adonnent tous ceux qui s'imposent et s'auto-investissent pour nous représenter, réfléchir à la place de notre cerveau, parler à la place de notre langue et plus profondément déguster notre pitance à la place de nos estomacs creux et bruyants? Nos ventres vides et affamés?
Combien sont allés dans le Golfe arabique et ailleurs demander la charité en notre nom pour venir nous écraser un peu plus douloureusement, de leur arrogance et de leur honneur astiqué sur le chemin d'un retour infamant?
Combien sont allés prêcher le racisme, pour revenir avec les semences de la haine et la division? Combien dilapident les biens de cette nation, pour que nos malades continuent à affluer vers les lits d'hôpital du Sénégal, de la Tunisie, du Maroc ou de la France? Avons-nous vraiment une intégrité?
Nous ne cherchons, pourtant qu'une cause à défendre ou une patrie pour laquelle, la tête haute, nous pouvons nous battre.
Nous voulons seulement, croire en quelque chose. Voir quelque chose en quoi croire. Nous sommes une république islamique. Comment se fait-il que nous négligeons la première recommandation d'Allah? "Lis au Nom de ton Seigneur."
Pourquoi nos enfants, les enfants de "Chinguitt", sont-ils devenus des escadrons d'ignorants qui ne savent plus ni lire ni écrire?
Comment toute cette jeunesse, toute cette vieillesse, toute cette gente féminine, tous ces enfants, peuvent-ils aimer et se sacrifier pour un système qui les exclus, qui les maintient dans le néant du non-être?
Nous ne voulons pas d'un gouvernement ou le drainage des biens et des postes est conçu de façon telle, que seuls, ceux qui sont en haut profitent exclusivement de tout, avant de le léguer à leurs enfants. Même pas un os pour le chien?
Ne dit-on pas que le chien du roi est le roi des chiens?
Et puis à quoi bon se bourrer le corps de cette graisse jaune qui fondra inévitablement et sans possibilité d'y échapper dans une tombe obscure pour nourrir la vermine?
Sortir dans les arènes internationales poursuivi par les gémissements d'un peuple dont l'état dit long sur les conditions, ne doit pas être une chose honorable.
Ceux qui croient en Dieu n'agiraient jamais ainsi. "Allah commende la justice et la bienfaisance."
Nous ne voulons pas d'érudits qui parlent à longueur de Tv des conditions légales et optimales de mariages ou des abc de rapports conjugaux. C'est incroyable et insoutenable, quand des problèmes beaucoup plus pressants et des millions de fois plus menaçants, pèsent sur l'existence du pays. En somme un médecin qui se tue à traiter le bout des orteils, quand c'est la tête qui se tord de souffrances. N'est ce pas le signe d'un berger qui croit ferme que ses moutons, doivent rester des moutons.
Nous ne voulons pas d'une IRA, qui sous prétexte de libérer les esclaves, met le pays à feu et à sang. Dans ce cas ce n'est plus le peuple qui vous intéresse, mais un leadership, qui finalement ne régnera sur rien. Parce que dans la situation que vous prêchez, avec le discours que certain d'entre vous véhiculent, il n'y-aura plus personne à gérer.
Si je pouvais tolérer une goutte de sang laudateur, j'aurais loué le calme et la patience de monsieur Thiam. Mais monsieur Thiam, nous sommes contre toute division du pays. Personnellement je le clame, parce que je ne peux, ainsi que beaucoup de métis, me diviser en deux. Nous voulons que nos parents paternels et maternels restent soudés, jusqu'au jour de la rétribution. Exactement comme Allah l'a fait et l'a voulu. Les injustices ne peuvent durer. C'est Dieu qui l'a dit. "Voici venu le vrai et disparu le faux. Le faux fini toujours par disparaitre." Qu'il disparaisse, le malheureux, mais sans emporter avec lui des siècles de parenté et de cohésion, même si elle est branlante.
Nous ne voulons pas de ces racistes, qui sautent sur toute occasion qui bouge, tout événement national, pour sortir leur tribu leurs "moubadarats" et leurs ancêtres. Tous les gens se valent et n'ont aucune noblesse, si ce n'est par la piété. Les racistes sont les enfants de Satan.
Satan fut le fondateur du racisme, quand il rétorqua au Seigneur des monde, faisant allusion à d'Adam: " Je suis plus noble que lui. Tu m'as crée de feu et tu l'as façonné de boue." Le malin. Il n'a même pas réfléchi à ce qu'il avançait. Il n'a pas compris que c'est dans la boue que poussent les graines et que toute la subsistance de la terre y est enfouie. Alors que le feu est artisan de destruction et de malheurs.
Depuis cet avènement, Allah a maudit Satan mais ses adeptes ont continué, pour un temps, à diviser les êtres et à semer le mépris et la méprise de leurs semblables.
Aujourd'hui les secousses tectoniques d'une division sans précédent, secouent la tente nationale.
Ceux qui continuent à se voiler la face, s'écraseront dans un ravin profond, qu'ils auraient contribué à l'avance à mettre sur le chemin de ce peuple. Personne n'en profitera. Personne n'en sortira vainqueur. Personne ne laissera à ses enfants autre choses que quelques récits de mauvaise qualité, contant la fin d'un peuple victime de ses rapaces et de sa bêtise.
Un pays est un peu comme un corps vivant. Tant que quelque part une gangrène ronge les tissus, tout le reste est menacé de mort.
Certaine personnes rappellent étrangement une espèce de moustique, qui une fois le bec planté dans le sang, ne peut plus s'arrêter de sucer. Et une fois le ventre rempli, le sang coulant par derrière, se coagule et le prend au piège de sa gourmandise.
Comme toutes les races de la terre, nous avons des bons et des mauvais, des sobres et des boulimiques. Mais le bon sens veut qu'il y-ait un intérêt national suprême, qui freine les appétits quelquefois, pour que quelque chose se réalise.
On ne peut prétendre avoir la foi, quand on ne laisse rien aux petits. Allah n'accepte pas la prière de celui qui ne donne aucune zakat. Elles vont de pair et chacune est nulle par l'absence de l'autre.
Le sujet ne peut être épuisé. Ceux qui n'ont pas été cités peuvent plonger dans leur être profond pour voir si leur action vis-à-vis de ce peuple se classe dans les actes pour Allah ou l'obéissance aux insufflations sataniques du Malin.
Il est bon cependant de méditer cette menace du Seigneur des mondes : "
" A ceux qui thésaurisent l'or et l'argent et ne les dépensent pas dans le sentier de Dieu annonce un châtiment douloureux. Le jour ou ces trésors seront portés à l'incandescence dans le feu de l'Enfer et qu'ils en seront cautérisés, front flanc et dos. Voici ce que vous avez thésaurisé pour vous-mêmes. Goutez de ce que vous thésaurisiez." La repentance.
Mohamed Hanefi
Koweït
(Reçu à Kassataya le 16 octobre 2015)
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