A peine quelques jours après la fin d’une opération de compression de personnel, qui raffermit la certitude que les choses ne s’améliorent pas à Kinross-Tasiast, un météore judiciaire qui confirme ce que le pays entier soupçonnait : Tasiast corrompt, et la tête de l’état mauritanien est corrompu.
C’est un secret de polichinelle ici qui devient une réalité juridique aux USA : Le gendarme américain de la Bourse, la SEC, vient de lancer une enquête contre Kinross, pour corruption en Mauritanie, mais également au Ghana, plus précisément pour des « paiements impropres faits à l’endroit de hauts responsables du gouvernement ». Une information largement relayée au Canada, notamment par le plus important média du pays, Globe and mail, mais également par le Wall Street Journal. Depuis le rachat de Tasiast par Kinross en 2010, c’est la première fois qu’une telle onde menace la société et les responsables mauritaniens (et ghanéens) en question.
« Le fait que les services d’enquête parmi les plus puissants au monde aient déclenché des investigations sur les liens frauduleux entre un des plus grands acteurs miniers et un clan présidentiel est sans précédent », pointe William Bourdon, président fondateur de l’association Sherpa, au journal français Le Monde.
Pour ceux évoluant même de loin dans le sillage de la société canadienne, ce n’est en rien une surprise : deux compressions de personnel sont intervenues ces deux dernières années au sein de Tasiast ; et comme par hasard, à chaque fois, les « fils et filles de » ont été épargnés, alors même que leur rôle au sein de la société n’est en rien primordiale, et alors même que certains d’entre eux n’ont même pas de diplôme ! Dès le départ les bacilles de l’état infectaient dans la structure, avec un Ould Tomy qui a toujours fait partie des éléments essentiels régissant l’opacité qui règne en Mauritanie dans les affaires, particulièrement dans le domaine minier.
Mamoudou Lamine Kane
Source : Mozaïkrim (Le 5 octobre 2015)
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