La SNIM commence à brader ses actifs

Dans le plus grand secret, la Snim vient de céder 42% de sa participation dans Damane Assurance à l'Etat mauritanien et reste actionnaire à hauteur de 20% de cette compagnie .

Aujourd’hui ce n’est certainement  pas un scoop de dire que la SNIM se débat dans des difficultés insurmontables ou que sa survie est menacée. 

On le sait avec certitudes depuis que les premiers responsables de cette entreprise ont eux même reconnus ces difficultés en les rejetant sur la conjoncture internationale caractérisée par la baisse vertigineuse des prix du fer. Mais ce faisant ils occultent une part importante de ces difficultés qui est dû à la mauvaise gestion, à la gabegie, aux mauvais choix stratégiques et à l’imprévision caractérisée des décideurs aux mains desquels la SNIM se trouve.

Au lieu de profiter de la période  des « vaches grasses » entre 2010 et 2014 pour se constituer un trésor de guerre et  moderniser son outil de production afin de pouvoir sans encombre franchir les écueils actuels, la SNIM s’était lancé dans un programme onéreux et irréfléchi de diversification qui ne répondait à aucune logique et qui était souvent, très éloigné de son objet et de son activité première.  Ainsi on a vu la SNIM investir et s’investir dans des domaines aussi divers que le tourisme et l’hôtellerie,  les assurances, le transport aérien et terrestre,  le BTP, l’immobilier, la production d’énergie, les aciéries, les medias et les assurances.

Créée en 2010, grâce à un montage financier associant la Société Nationale Industrielle et Minière de Mauritanie (SNIM), qui en détenait 70% des actions, et trois privés nationaux chacun à 10%, la Société DAMAN Assurances, dont la direction générale avait été confiée au cousin de germain du président Aziz, avait enregistré une croissance rapide de son chiffre d’affaires grâce surtout à la réassurance de toute l’activité de la SNIM. Même si Daman s’était elle aussi lancée dans un programme d’investissement inconsidéré en achetant une parcelle des ex blocs pour y édifier un immeuble R+8, sa santé financière n’est pas en question seulement sa maison mère la SNIM, a un besoin pressant de cash.

De son coté l’Etat mauritanien et notamment le ministre des Finances Mokhtar Ould Djaye c’est le mutisme total car cette opération va compliquer encore plus les relations déjà tendues et pleines de suspicion avec le FMI.  Rappelons qu’une  mission du FMI, conduite par Mme Mercedes Vera Martin, a séjourné à Nouakchott du 1er au 16 septembre 2015, dans le cadre de discussions avec notre pays sur un nouveau programme économique et financier appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) du FMI, couvrant la période 2015-2018. Et à l’issue de cette mission, des sources avaient fait état de désaccords avec l’équipe économique mauritanienne, désaccords, qui ont empêché la conclusion du programme objet de la visite, en raison de réserves sur  deux points : les scénarios de croissance préparés par les autorités et la qualité des données utilisées.

Rappelons aussi qu’au début du Programme d’ajustement structurel imposé par le FMI, l’Etat mauritanien avait privatisé la compagnie d’assurance publique SMAR qui connaissait un déficit structurel permanent.  Aujourd’hui que l’Eta revient dans le domaine des assurances que va en penser la mission du FMI et surtout qu’en est il de la politique de libéralisation du secteur ? Est-elle remise en cause ; car on imagine mal comment le secteur privé pourrait entrer en concurrence avec l’Etat.

 

Source : Mauriweb.info

 

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