Voilà la preuve manifeste de la schizophrénie de nos « nationalistes » à la noix. D’ailleurs faut-il le rappeler ? On ne peut pas être nationaliste mauritanien sans être reconnaissant à la France d’avoir contribué activement à la pacification avec l’aide de marabouts visionnaires et de guerriers décomplexés alors prêts à tout pour en finir avec la pagaille et l’absence de pouvoir centralisé.
La seule erreur des français à l’époque c’est de ne pas avoir compris que chassant le naturel il reviendrait en chameau.
Ainsi, tout ne tenant que sur la loi du plus fort comme depuis la nuit des temps, sitôt la France désengagée militairement, c’était clair que le groupe le plus armé allait prendre le pouvoir c’est ce qui est arrivé en 1978 avec le premier coup d’Etat militaire. Les tribus en Mauritanie comme les castes d’ailleurs se font et se défont au gré des intérêts et de l’esprit de corps autour d’un élément fédérateur. Ainsi, nous l’avons déjà dit, mentalement les tribus se sont réorganisées en 3 grandes macro-tribus : la tribu militaire (nouveaux guerriers), la tribu politique (les nouveaux marabouts) et la tribu civile ( nouveaux hartines et autres castés notamment les journalistes qui sont les nouveaux griots) avec le même ciment dans l’esprit organisant le rapport ancestral entre les uns et les autres.
Dans son livre « tribu, ethnie et pouvoir en Mauritanie » l’auteur parle d’une autre tribu aussi puissante que les autres c’est la tribu de la bouteille mais c’est là un autre sujet. D’ailleurs ladite tribu depuis Haidallah a perdu en liberté et la potion n’est plus disponible qu’à tarif prohibitif c’est le cas de le dire.
Tout ça pour dire que l’erreur de la France fut de ne pas avoir donné à telle macro-tribu les moyens financiers et militaires de devenir royale. Il fallait créer une monarchie mauritanienne avant de passer à l’embryon de démocratie, née prématurée et désormais sous couveuse militaire. Les français étaient déjà des faiseurs d’émirs, pourquoi n’avoir pas créé une monarchie ? Les mauritaniens allaient l’accepter si cette macro-tribu avait la force militaire et les moyens financiers de tenir les uns et les autres.