Suite à la diffusion de "l'article" ité en titre, KASSATAYA a reçu une mise en demeure de l'avocat de Jeune Afrique. Nous avons décidé de retirer le papier pour les raisons que vous avançons di-dessous.
Prétendument attaqué par Mediapart, diffamé par un bloggueur, Jeune Afrique met en demeure KASSATAYA qui s’excuse !
KASSATAYA.COM a reçu du magazine panafricain Jeune Afrique via son conseil une mise en demeure suite à la diffusion d’un « article » que nous avons repris et qui se fonde sur des allégations prêtées à Mediapart. Nous devons à la vérité d’admettre que ledit texte porte atteinte à l’honneur et à l’image de Jeune Afrique. Et pour aggraver notre cas, nous ne retrouvons même pas le lien du texte attribué à Mediapart. Juste un qui daterait de … 2012. Nous sommes donc tout confus d’avoir manqué de rigueur et de vigilance en le reprenant. KASSATAYA présente ses excuses à Jeune Afrique d’abord et à ses lecteurs ensuite. Il le fait d’autant plus facilement que le ton et certaines expressions du texte ne sont pas compatibles avec sa Charte.
Quoi qu’on en pense, quoi qu’on en dise, nous sommes nombreux à devoir quelque part quelque chose à Jeune Afrique : les textes de Sennen Andriamirado, Siradio Diallo, Jean Pierre Ndiaye… (beaucoup moins les panégyriques et les hagiographies du dictateur Ould Taya, du « beau Blaise » et de quelques autres potentats). C’est pourquoi nous ne sommes pas dans des dispositions telles que nous emboucherions la trompette dont se servent beaucoup de lecteurs d’Afrique et d’ailleurs pour faire le procès de Jeune Afrique. Qui sommes-nous d’ailleurs pour le faire ? Face aux 130 000 exemplaires hebdomadaires revendiqués par Jeune Afrique, KASSATAYA fait figure de petit poucet visité par quelques dizaines de milliers de lecteurs par mois et animé par des bénévoles un peu idéalistes qui y mettent le peu d’argent qu’ils gagnent ailleurs dans leurs professions respectives. Nous ne sommes pas des haineux vindicatifs, agressifs, prompts à se faire les dents en s’attaquant aux autres ; ni des envieux cherchant à accrocher un trophée à leur palmarès. Nous ne faisons pas d’annonces publicitaires (pas par choix mais juste parce que nous n’en n’avons pas l’occasion) ni de « publireportages ». Nous n’avons pas dans nos rangs un François Soudan, un Cheik Yerim Seck ; encore moins Eric Laurent ou Catherine Graciet, ces deux journalistes inculpés suite à une plainte du Roi du Marco pour tentative de change et d’extorsion de fonds. Nous ne sommes pas des redresseurs de torts ou des donneurs de leçons pas plus que des moralisateurs. Qui sait comment nous réagirions si les propositions d’achat que nous avons reçues jusqu’ici (oui, il y en a eu) avaient atteint les sommes annoncées dans l’affaire des journalistes français ou dans les nombreux cas dont Jeune Afrique est souvent accusé ? Nous n’allons donc pas endosser le costume des parangons de vertu. Nous faisons acte de contrition malgré le fait que le grand-père Jeune Afrique nous pose un bazooka sur la tempe pour faire retirer –à juste raison, certes- cet « article » d’une rare violence. Mieux ; pas rancuniers pour un sou, le fœtus KASSATAYA va essayer de réparer ses torts en se risquant à une suggestion et une offre au grand-père Jeune Afrique.
La suggestion. Jeune Afrique jouit d’une notoriété qui ne lui vaut pas que des amitiés. C’est en partie la rançon de la gloire qu’il faut être préparé à affronter sous peine de périr de déprime ou d’aigreur. Dans ce genre de situations, bander les muscles tout de suite et vouloir judiciariser les choses peut avoir des effets pervers. Parce que ce serait peine perdue (en écrivant dans les moteurs de recherche le titre de l’article on se retrouve avec 44200 occurrences en 0,52 secondes !). Jeune Afrique va-t-il poursuivre tout ce monde ? Va-t-il sélectionner au pif ou selon ses propres critères qui attaquer ? Il nous eut été loisible de jouer les victimes, genre « David contre Goliath » et laisser l’hebdomadaire aller au procès. Nous aurions alors surfé sur la vague de sa notoriété pour nous faire « un peu de pub » en nous frottant à « plus grand que nous ». Ce n’est pas le genre de la maison. Nous ne mangeons pas de ce pain-là. Nous sommes en faute, nous le reconnaissons et retirons l’article qui n’a été lu que par quelques centaines de personnes. Fin de l’affaire. Nous suggérons donc au grand-père Jeune Afrique la prochaine fois de confier ce genre de problèmes à la plus jeune stagiaire de la rédaction ou de Difcom (société dirigée par Danielle Ben Yahmed et qui fait entre autre de la régie publicitaire) qui aurait sans doute pris son téléphone pour signaler le problème à KASSATAYA. L’article aurait été retiré dans les cinq minutes sans autre suite. Un arrangement (fût-il mauvais) plutôt qu’un procès (fût-il bon).
L’offre. Pour pousser jusqu’au bout notre acte de contrition (et comme nous n’avons pas de publireportage à offrir comme nous l’a si bien appris le grand-père Jeune Afrique), nous réfléchissons à l’opportunité de donner dans nos pages l’occasion à nos lecteurs de détricoter tout le procès fait à Jeune Afrique et de démêler le vrai du faux. L’action se déclinerait sous la forme de petits billets hebdomadaires ou mensuels autour des accusations portées contre « le navire amiral de la flottille panafricaine » comme le qualifiait Vincent Hugeux (cf. Les sorciers blancs. Enquête sur les faux amis Français de l’Afrique. Fayard 2007). Ce serait l’occasion d’étudier plus en profondeur les accusations du Canard Enchainé (pas celles de 1980 mais celles de 2011 après la chute de Ben Ali) quand le palmipède publiait le fac-simile d’une lettre attribué à BBY mettant en évidence des liens entre le dictateur Tunisien et l’hebdomadaire de la rue d’Auteuil. Les révélations avaient été largement relayées par la presse comme arrêt-sur-images, le Figaro, ou encore RUE89. Béchir Ben Yahmed avait réagi dans une tribune qui avait convaincu ceux qui voulaient bien se laisser convaincre et qui concluait par « les chiens aboient… ». Puisse la caravane recouvrer des forces. Ce feuilleton nous donnerait aussi l’occasion de revenir sur les accusations lancées en 2014 par Mondafrique et son animateur Nicolas Beau qui officiait en 2005 pour le Canard Enchainé et le Gris-gris International quand le journal satirique africain publiait « les Comptes de Jeune Afrique » où il était question d’argent distribué par des dictateurs Africains. Mais les coups les plus durs ont sans doute été portés par le grand reporter de l’Express et enseignant à l’école de journalisme de Lille Vincent Hugeux dans son livre cité plus haut. Il y est question de retournement de situations au Rwanda et en Mauritanie entre Jeune Afrique et certains régimes africains dont ceux de Kagamé et Ould Mouhamed Vall (ce dernier étant le tombeur du dictateur Ould Taya), le tout sur fond de signatures de contrats selon le satirique. Pour tous ces cas, Jeune Afrique (alors Intelligent), n’avait pas porté plainte et, à notre connaissance, pas fait de mise en demeure. Volonté de ne pas s’exonérer du devoir de rendre des comptes aux lecteurs et aux centaines de millions d’Africains? Choix de laisser dire ou aboyer ? Marque de sagesse de la part d’un magazine dont la notoriété est faite malgré les coups de boutoir répétitifs qui ont fini par en ternir passablement l’image, à tort ou à raison? C’est peut-être tout cela à la fois. Nous y réfléchissons donc. Même si le risque sera de relancer la polémique. « Après tout, le journalisme sera toujours une profession altruiste exercée par des égocentriques » (Hugeux, opcit). A bientôt donc peut-être sur KASSATAYA.COM.
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com