Et la pluie tomba !

Après de longs mois d’attente, les Mauritaniens viennent, enfin, d’avoir le plus merveilleux cadeau que le ciel peut leur faire : la pluie !

En effet, plus de 25 localités du pays ont été arrosées ces derniers jours. Des précipitations dépassant les attentes ont même été enregistrées dans des zones où la pluie n’avait pas du tout accepté de tomber l’année dernière. Certes, des dégâts "collatéraux" ont été nombreux à être signalés par ci- et par-là, mais, dit-on dans l’adage populaire, la pluie ne détruit que pour reconstruire ! En réalité, hormis le cas dramatique des populations du quartier de Baghdad de la Socogim PS, d’El Mina, de Sebkha et dans une moindre mesure de Dar Naïm (tous ces lieux se trouvant à Nouakchott), les premières sérieuses pluies en Mauritanie sont synonymes de libération pour les centaines de milliers d’éleveurs et d’agriculteurs éprouvés par de longs mois de disette et de peur. Elles sont aussi synonymes de paix et de prospérité. Elles sont la vie, tout court. Osons seulement espérer que la cadence de cette eau qui tombe du ciel sera régulière et soutenue pour le reste de la saison.

Espérons que la pluie assure les semences et conduise à des récoltes afin que les gens puissent respirer le reste de l’année et se passer des futilités du genre Emel et autres actions de tapage médiatique. Des actions qui ne servent qu’à couvrir les détournements des biens de la collectivité que commettent les hauts responsables impunément qui en ont la charge ! Il est de notoriété publique que la pluie est et demeure le premier régulateur économique en Mauritanie. Sans elle, le petit peuple, constitué de l’écrasante majorité des Mauritaniens ne peut point s’en sortir. Il ne peut même pas entrevoir la vie sous ses meilleurs auspices. Le bétail, qui forme la principale source de revenus ne pouvant pas survivre dans un milieu où l’Etat est incapable de mettre en place les outils et instruments nécessaires pour assurer les sources permanentes d’eau, de fourrage et de suivi, ne peut croître qu’avec l’abondance de pâturages bien repartis dans l’espace.

D’ailleurs, heureusement que cette réparation équitable dans l’arbitraire de la fatalité, ne dépend pas de l’Etat. Si tel avait été le cas, la pluie aurait subi le trafic d’influence, le tribalisme, le népotisme, le racisme et elle aurait été utilisée pour affaiblir les adversaires politiques et corrompre les amis de la majorité ! Dans l’espoir de voir une bonne saison de pluie s’installer chez nous, l’Etat doit se mettre à l’œuvre afin d’accompagner les populations. D’abord pour faire face à l’immédiat que constituent les "dégâts" comme dans des quartiers cibles à Nouakchott, et aussi au Hodh El Gharby où les populations sinistrées on besoin de l’aide dans l’urgence et, ensuite à "sécuriser" les aires de pâturage contre les prédateurs et les incendies. Tout comme il devra assurer les entrants et matériels agricoles pour les populations travaillant dans les cultures du Dieri afin de palier la destruction systématique et programmée de l’agriculture fluviale par l’inique et stupide politique foncière suivie. Ayant été incapable d’assurer à ses populations une répartition juste et équitable des ressources du pays, l’Etat a ici la possibilité de jouer les prolongations et de se rattraper. Il lui suffit juste de conduire une politique de gestion de rupture, basée sur l’intérêt collectif, sans restriction aucune. C’est la moindre des choses qu’il devra faire. D’autant qu’avec de pareilles décisions, il allégera la pression de la demande du monde rural et s’affranchira d’actions comme le fameux Emel qui a consumé les ressources sans résoudre les problèmes !


Amar Ould Béjà

 

Source : L’Authentic.info

 

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