Mamadou Lamine Ndongo (BAD) : La Grande Muraille Verte offre « aux populations des alternatives crédibles de développement, aptes à améliorer de manière durable leurs conditions de vie »

Kassataya – (Paris) – Monsieur Mamadou Lamine N’DONGO, Représentant Résident Régional de la BAD au Sénégal a déclaré lors du troisième sommet ordinaire de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte que les crises écologiques récurrentes dans le Sahel sont « structurelle et requièrent pour y faire face la réalisation d’investissements structurants et transformateurs en vue, d’une part, de restaurer la viabilité des écosystèmes naturels ; et d’autre part, d’assurer la résilience des populations aux effets du changement climatique et de la sécheresse en particulier, en leur donnant les moyens de résister par elles-mêmes aux aléas et aux chocs ».

Selon le représentant de la BAD, la solution réside dans une volonté politique forte et dans l’engagement ferme des leaders de la région qu’il se dit heureux de noter. M. Ndongo croit en la viabilité et en la pertinence de l’initiative de la Grande Muraille Verte qui relève justement de ces projets structurants qu’il appelle de ses vœux. Sa concrétisation nécessitera cependant la clarification des rapports opérationnels entre l’Agence et la Commission de l’Union Africaine de même qu’une prise en compte de l’initiative dans les stratégies nationales et enfin, une coordination avec les programmes déployés au Sahel et dans la Corne de l’Afrique et qui font le lien entre sécurité, stabilité et développement. KASSATAYA vous propose l’intégralité du discours de Monsieur Mamadou Lamine Ndongo, Représentant Résidant Régional de la BAD au Sénégal.

 

 

Allocution de

Monsieur Mamadou Lamine N’DONGO

Représentant Résident Régional

de la BAD au Sénégal

 

Nouakchott,  27 Juillet 2015

Excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de Mauritanie et Président en exercice de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte

Excellence Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte.

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Monsieur le Secrétaire Exécutif  de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte.

Chers Collègues Partenaires Techniques et Financiers

Distingués invités,

 Mesdames et Messieurs

Je voudrais tout d’abord, au nom du  Président du Groupe de la Banque africaine de développement Dr Donald KABERUKA, vous adresser nos vifs remerciements pour l’invitation à cette troisième session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte.

Le Président Donald KABERUKA, avait voulu être personnellement présent à vos côtés, mais pour des raisons de calendrier, il n’a pu faire le déplacement et m’a chargé de le représenter  et de vous assurer de la disponibilité de la BAD à vous accompagner dans la mise en œuvre de cette grande initiative.

C’est aussi pour moi un grand honneur de m’adresser à cette auguste assemblée au nom des partenaires techniques et financiers et surtout un privilège personnel de me retrouver à cette occasion, en cette terre mauritanienne qui m’a vu naître, grandir et qui a fait de moi ce que je suis.

Je voudrais à cet effet exprimer toute ma reconnaissance à l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte pour cette heureuse opportunité et aussi rendre un hommage déférent aux Autorités mauritaniennes, notamment au Président  Mohamed ould Abdel Aziz pour pour son leadership fort et reconnu sur les enjeux majeurs de la région sahélo-saharienne.

Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Distingués invités

Mesdames et Messieurs

Le changement climatique constitue de nos jours redoutable défi et un véritable problème de développement et ses effets et impacts demeurent au cœur des préoccupations de l’Afrique.

En effet, l’Afrique qui contribue pourtant peu aux émissions de gaz à effet de serre en subit les conséquences les plus inattendues. Les coûts économiques estimés par les experts seraient de l’ordre de 1,5 à 3% du produit intérieur brut annuel du continent d’ici 2030.

La région sahélo-saharienne, confrontée aux processus intenses de désertification, à une dégradation généralisée de ses ressources naturelles, à la fragilisation de ses écosystèmes, fait face à la réduction de ses espaces productifs, à la baisse de ses ressources accessibles en eau et à la perte de sa biodiversité.

Ces désordres climatiques et environnementaux ont eu des conséquences sur les modes et moyens d’existence et le cadre de vie des populations de la région en termes de précarité, d’insécurité alimentaire et de pauvreté.

C’est dans ce contexte que la Banque Africaine de développement, conformément à son mandat de promotion du développement économique et du progrès social de l’Afrique, a élaboré sa stratégie décennale 2013-2022 axée sur :  la promotion de la croissance inclusive ;  et la transition vers la croissance verte, en vue de matérialiser sa vision de la transformation de l’Afrique en un Continent stable, intégrée et prospère.

Cette stratégie, il faut le reconnaitre, recèle de nombreux domaines de convergence avec la stratégie régionale harmonisée de mise en œuvre de l’initiative de la Grande Muraille Verte pour la Sahara et le Sahel et vise en particulier à assurer la préservation des ressources écologiques garantes de la pérennité des systèmes de production dont dépend la sécurité alimentaire des populations.

La BAD est d’avis que les crises récurrentes que vit le Sahel sont de nature structurelle et requièrent pour y faire face la réalisation d’investissements structurants et transformateurs en vue, d’une part, de restaurer la viabilité des écosystèmes  naturels ; et d’autre part, d’assurer la résilience des populations aux effets du changement climatique et de la sécheresse en particulier, en leur donnant les moyens de résister par elles-mêmes aux aléas et aux chocs.

C’est dans ce cadre que la BAD a initié deux programmes majeurs qui visent à renforcer la résilience des populations face aux récurrentes sécheresses.

Le premier programme couvre les pays de la Corne de l’Afrique dont la première phase qui a démarré en  2013,  concerne Djibouti, l’Ethiopie et le Kenya, ainsi que l’Autorité intergouvernementale pour le développement (l’IGAD).

Le deuxième programme couvre les pays du Sahel dont la première phase qui a démarré en 2014, concerne  le Burkina Faso, la Gambie, le Mali,   la Mauritanie, le Niger, Sénégal et le Tchad ainsi que le Comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS).

La stratégie de résilience qui sous-tend ces programmes est axée sur maîtrise de l’eau, le développement du pastoralisme et la mise en place de marchés régionaux. Elle met aussi l’accent sur l’élargissement des opportunités économiques pour les femmes et les jeunes.

Le principal objectif est d’éradiquer les causes structurelles des crises alimentaires et nutritionnelles en aidant les populations vulnérables à accroître leurs productivités, productions et revenus, à accéder aux infrastructures et aux services sociaux de base et à construire un patrimoine renforçant durablement leurs moyens d’existence.

D’autres partenaires au développement apportent également leurs appuis avec des opérations de résilience similaires dans le respect des principes de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide.

Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Distingués invités

Mesdames et Messieurs

Il est heureux de noter la volonté politique forte et l’engagement ferme des dirigeants de la région sahélo- saharienne à faire face à ces défis et leur prise de conscience de la nécessité d’une action collective pour y parvenir.

La mise en place de l’agence panafricaine de la grande muraille verte est à notre avis l’expression éloquente de cette volonté.

Nous demeurons convaincus qu’elle constitue une solution pertinente en ce sens qu’elle présente la particularité d’être le lien écologique entre l’Ouest et de l’Est de l’Afrique.

Elle constitue  aussi de par son approche et son mode opératoire, une réponse appropriée aux défis environnementaux de la région, en proposant aux populations des alternatives crédibles de développement, aptes à améliorer de manière durable  leurs conditions de vie.

Pour assurer sa pleine efficacité dans l’exercice de sa mission, il semble judicieux de mener les actions suivantes :

  • la clarification des relations opérationnelles entre l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille et la Commission de l’Union Africaine ;
  • l’ajustement des politiques nationales pour une meilleure prise en compte de la Grande muraille verte dans les priorités  des Etats ;
  • la synergie d’action avec les autres initiatives en cours au Sahel et dans la Corne de l’Afrique, compte tenu de la relation dialectique entre la sécurité, la stabilité et le développement.

 

Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Distingués invités

Mesdames et Messieurs

 

Je voudrais clore mon propos en vous assurant de l’engagement  des  partenaires techniques et financiers à soutenir cette initiative de la grande muraille verte.

Pour notre part, la Banque africaine de développement, votre banque, est à votre écoute et reste plus que jamais déterminée à être à vos côtés pour réussir cette importante initiative.

Je souhaite donc pleins succès à vos travaux.

Je vous remercie de votre aimable attention

 

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