Tristes Histoires et vérités au lendemain de Korité

« L’histoire de notre vie est l’histoire de nos peurs ».  Pablo DE SANTIS.

C’était au lendemain de la fête de Korité, j’ai pu comprendre l’histoire de toute une vie.

De l’amour au départ à la déception à l’arrivée, de l’espoir à la désillusion. De leurs journées de fatigues à leurs soirées sombres, voila ma discussions avec ces deux éminents intellectuels Mauritaniens installés à Paris depuis que l’état sous le régime de Maaouiya  avait décidé de chasser ces valeureux citoyens Mauritaniens avec eux des dizaines de milliers d’autres, lors des événements de 1989-92. Des gens qui servent bien aujourd’hui au plus haut sommet des organismes internationales et à la France leur pays d’accueil. Leur souffrance était énorme, je ne parlerais pas des morts mais des survivants et des déplacés.

Des gens qui ont transcendés des ressentis, des humiliations, des gens à qui on a volé une partie de leur vie, Ils ont endurés et d’une bonne endurance. Heureusement qu’ils se sont reconstruits aujourd’hui, mais leurs bourreaux, les auteurs de ces barbaries ne sont jamais inquiétés et pourtant ils sont encore vivants et ont commis des crimes contre l’humanité. Je ne sais ce que attend la CPI pour s’occuper des plaintes que des Mauritaniens ont introduits depuis des années pour que justice leurs soit rendue, à ces milliers de Mauritaniens qui veulent savoir, qui veulent comprendre. Maaouiya OULD Sidi Ahmed Taya est l’ancien dictateur raciste qui a gouverné la Mauritanie durant ces années noires pour le peuple noir de la Mauritanie. Il a assassiné ceux qu’il pouvait assassiner et refouler le reste vers le Sénégal et le Mali, laissant derrière eux tout leurs biens.

Depuis lors un grand projet d’arabisation a été entamé avec un très fort travail d'aliénation des negro-Mauritaniens qui fait qu’aujourd’hui le problème persiste et reste difficile à résoudre.  Les descendants de ces victimes ignorent aujourd’hui l’histoire de leurs parents ou en savent très peu. Certes l'histoire est toujours écrite pas les gagnants, ce qui fait que souvent ce n’est pas la vérité qui est relatée. Mais quand on s’approche de vraies victimes, on peut l'approcher, et la changer. Car au final tout ces crimes s’avèrent vrais, toutes ces souffrances sont vécues, pour la justice, pour une issue salvifique, et pour aider les victimes, il est temps de traduire en justice les coupables, pour que l’histoire de ces vies ne restent pas impunie.

Ils ne se sont pas limités la, la plus grosse ineptie de l’histoire, ils ont inventés des mensonges pour se dédouaner de leur responsabilité de ce génocide, ils ont été dire que ce sont des noirs qui massacrés des noirs. Seuls des ignares finis peuvent croire à une sottise pareille. Ils veulent parler en fait des Haratins manipulés et forcés, avec la complicité d’une minorité d’individu negro-Africains qui ne peut être amputée à la responsabilité de tous. Des traitres il y en a partout surtout dans des drames humains de ce genre, cela s’explique par l’histoire de la peur.

Ces événements, débutés en 89 ont été préparés depuis des années dans le but de monter les harratins, maintenus religieusement comme esclaves, contre leurs frères noirs, pour ensuite réaliser un rêve d’enfant pour beaucoup parmi ceux la, celui d’arabiser la Mauritanie et d’y exclure tout récalcitrant. Un projet soutenu militairement et financièrement par des pays arabes comme l’Irak de Saddam, pour vous dire, comment ces gens méprisent la peau noires et ne considèrent la peau foncée que quand ça les enchantent.

Voila pour des frères en islam, pour des compatriotes, on te fait souffrir en plein mois de ramadan, on te chasse de chez toi comme un mal propre ensuite on te refuse la justice. Voila ce que les pays arabes nous ont manigancés chez nous. Maaouiya doit être jugé et ne le sera pas tant qu’on ne les torde pas la main. Il est dans son exil doré, hébergé au Qatar avec tout les privilèges d’un ancien chef d’état, en plus de tout ces criminels qui se vautrent à Nouakchott sans être inquiétés par la justice internationale, ne voyez vous pas la main de ces puissances arabes derrière ? Pendant ce temps nos voisins africains nous ignorent et nous laissent seul dans notre galère.

Le colonel Ndao du Sénégal en a expliqué une partie dans son livre sur « l’honneur la gendarmerie Sénégalaise ». Il expliquait la souffrance des negro-Mauritaniens qu’il avait rencontré et qui  cherchaient de l’aide comme leurs compatriotes Arabes qui s’étaient alliés aux arabes, et que les renseignements Sénégalais leurs avaient soutirés les infos dont ils avaient besoin pour ensuite les ignorés, certains même ont été exclus du Sénégal. Le Président Abdou Diouf, Président du Sénégal à l’époque le confirme dans ses mémoires, en expliquant comment l’ambassadeur d’Iraq à Paris avait raconté à Massamba SARRÉ, son ambassadeur à Paris, de l’armement de la Mauritanie et l’aide logistique fournie par saddam pour attaquer le Sénégal et exterminer les noirs de Mauritanie.

L’histoire n’est pas finie et ne finira jamais tant que les droits des victimes sont bafoués et les bourreaux en liberté. Que les défenseurs des droits de l’homme fassent la pression sur le gouvernement, et mènent une campagne internationale pour que les autres pays civilisés fassent de même, seule une pression internationale pourra faire avancer ce dossier.

Que les Mauritaniens sachent que malgré la souffrance de ces gens la vie doit continuer et que le pays doit rester le pays multiethnique, multiculturel ou le racisme n’aura pas sa place. Malgré ces événements on doit tous chercher à faire du bien et travailler pour faire décoller notre pays dans la paix.

La paix n’est pas un acquis définitif, c’est un subtil équilibre à préserver à tout prix, c’est pourquoi on doit comprendre ces Mauritaniens et Mauritaniennes, exilés ou pas, qui éprouvent une profonde angoisse quant à leur avenir et celui de notre pays. Ces Mauritaniens, Mauritaniennes exaspérés et en colères à cause de toutes ces injustices et de la situation politique actuelle du pays.

La Mauritanie de la paix, ce n’est pas une formule creuse, à l’heure où le pays est menacé par les djihadistes, le terrorisme, les trafiques de tout bords et l’instabilité politique. La Mauritanie et les Mauritaniens ont une responsabilité aujourd’hui, contribuer au règlement de cette crise Mauritanienne d’abord pour éviter que ça ne devienne incontrôlable, voila à quoi nous devons nous atteler, chercher la paix à tout prix, résultat de l’union du peuple telle que l’avaient rêvé les pères fondateurs de la Nation.

Situons les responsabilités, rendons justice ensuite fermer cette page sombre par la réconciliation et le pardon.

Pour que plus jamais, l’histoire de la Mauritanie ne soit mêlée à des histoires qui font peurs sur des vies.

M.F.

mohamedenf@gmail.com

(Reçu à Kassataya le 24 juillet 2015)