Nos cadres, dirigeants d’entreprises, hauts fonctionnaires et ministres ne cessent de rejeter tous les problèmes et difficultés qu’affronte actuellement notre pays, sur leurs prédécesseurs d’avant 2009.
Ils cachent délibérément les actions et réalisations positives du passé pour dire corriger l’accumulation de certaines erreurs ou mauvaises gouvernances antérieures, qu’ils appellent les Tarkoumatt. Ceci n’est pas tout à fait juste. L’Etat Mauritanien est un « être vivant ». Il est né d’une rencontre amoureuse entre un conquérant aventurier et une vierge séductrice. Ses premiers droits de vivre furent balbutiement, affirmation d’identité et recherche de place dans son environnement. Comme tout vivant, sa croissance ne sera que par étapes successives. Ceci dit, celles et ceux qui ont connu Nouakchott ou autres régions intérieures les années 60 , comptaient sur leurs doigts le nombre de briqueteries ,camions bennes, maitres maçons, écoles, dispensaires, routes … Les Tarakoumatt entre 60-78 ont permis la réalisation de la route de l’espoir, ports, aéroports , hôpitaux, lycées , monnaie nationale et la prise de service de plusieurs ingénieurs, médecins, professeurs …Les Tarakoumatt 1960 – 2008 ont permis de relier les principaux centres urbains par voie de routes, communications satellitaires, éclairages publics, réseaux d’eau , infrastructures scolaires, sanitaires, administratives…
Par ces exemples nous voulons dire que tout développement, progrès, avancement, épanouissement ne peut s’accomplir que par gradations successives ou Tarakoumatt. La logique nous dicte que chaque phase postérieure est « meilleure » que celle qui la précède en raison justement de la capitalisation des tarakoumatt . « Etaler ces dernières années autant de Km de goudrons que réalisés depuis 1960 » n’est donc que chose normale vue les moyens technologiques, techniques, humains et matériels disponibles aujourd’hui et qui ne l’étaient auparavant.
Ne prendre de ces accumulations – Tarakoumatt que les négatives, c’est manquer de respect à l’opinion publique , à la raison et aux anciens serviteurs de l’Etat qui, grâce à eux nous sommes aujourd’hui une nation à part entière .
Nos cadres, dirigeants d’entreprises, hauts fonctionnaires et ministres gagneraient à se projeter dans le futur. Regarder vers l’avant sans trop se retourner en arrière pour éviter de trébucher. Comparer leurs performances à celles de leurs collègues des pays développés, émergeants ou tout au moins voisins.
Si tel serait le cas, ils s’inspireraient des exemples suivants :
- 1. La ministre Japonaise de l’Industrie. « Je présente mes excuses les plus sincères pour n’avoir pu contribuer au renouveau économique, à la réalisation d’une société où les femmes rayonnent », a ainsi déclaré Yuko Obuchi, visiblement secouée. Elle est notamment soupçonnée d’avoir dépensé entre 2007 et 2012 près de 74.000 euros sans aucun rapport avec ses activités politiques.
Ou la titulaire de la Justice qui sortait livide du bureau de son Premier ministre. A elle, on lui reproche d’avoir violé le code électoral en distribuant de petits éventails avec son portrait et son nom à des électeurs de sa circonscription.
Ou plus encore : « C’est moi qui les avais nommées. En tant que Premier ministre, j’en assume la responsabilité et je m’excuse profondément« , a déclaré un Shinzo Abe grave.
- Yanis Varoufakis ministre des finances Grecque : « Peu de temps après l’annonce des résultats du référendum, on m’a informé d’une certaine préférence de plusieurs membres de l’Eurogroupe et de “partenaires” associés (…) pour mon “absence” des réunions ; une idée que le premier ministre [Alexis Tsipras] a jugé potentiellement utile à l’obtention d’un accord. Pour cette raison, je quitte le ministère des finances aujourd’hui », écrit Yanis Varoufakis dans un court article publié sur son blog personnel lundi 6 juillet au matin.
- Le 23 mai 1992, Bernard Tapie, alors ministre de la ville de Pierre Bérégovoy, démissionne une semaine avant son inculpation dans l’affaire Toshiba France, un litige privé et commercial qui aboutit à un non-lieu.
- Abdelaadim Guerrouj, en charge de la Formation professionnelle auprès du ministre de l’Education nationale au Maroc. Très fragilisé l’année dernière après l’épisode du chocolat ; lorsque la mère du ministre a fait une commande de chocolat chez le fournisseur attitré du ministère de la Fonction publique dont avait la charge El Guerrouj. La facture par erreur au nom du département. Le ministre aurait fourni, plusieurs jours après le scandale, une facture à son nom et le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a finalement décidé de classer l’affaire.
En attendant l’élaboration et la promulgation d’une loi déterminant des critères d’évaluation, de notation, de suivi des performances et prestations des responsables de notre pays, classons les Tarakoumatt ou traitons les convenablement .
Ely Salem Khayar
Source : Adrar-Info.net
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