Le Baccalauréat cuvée 2015 a été dominé cette année par l’intelligence des Smartphones plus que par le génie des candidats.
Le Directeur des examens a publiquement reconnu l’ampleur des fuites qui ont vidé le Baccalauréat de sa légitimité et de sa crédibilité. En attendant la réaction des autorités, des milliers de voix s’élèvent pour l’ouverture d’une enquête judiciaire.
Le Baccalauréat 2015 a été entaché d’irrégularités d’une ampleur jamais connue en Mauritanie. Il bat le triste record du Bac 2000, qui avait amené les Autorités de l’époque à reprendre certaines matières. Cette fois, ce sont surtout les épreuves scientifiques qui ont été concernées. Ont surtout été fuités, les épreuves de physique-chimie. Autre matière qui a fuité l’anglais. L’énoncé des sujets et leur correction ont en effet circulé mardi en fin de matinée entre élèves avant de se retrouver sur le Net. Il a fallu attendre le début d’après-midi, alors que les élèves se délectaient des copies d’examen -dont ils avaient copie- pour voir l’administration réagir. Le sujet qui avait été proposé fut supplée par un autre fraichement rédigé. Invité sur le plateau de la télévision mauritanienne, le directeur des examens et des concours, Yedaly Ould Meguett a confirmé les faits.
Le directeur a déclaré en substance que l’épreuve sera reprise et que des poursuites seront engagées contre les responsables. Il serait même question de l’arrestation de certains professeurs et que l’enquête confiée à la gendarmerie pourrait englober des chefs de service au ministère de l’Education ainsi que des directeurs d’écoles privées, entre autres. Mais beaucoup pensent que les épreuves de physique-chimie n’ont pas été les seuls visés par les fuites et que mêmes les sciences et les maths ont connu le même sort. Pratiquement, toutes les épreuves étaient disponibles entre d’autres mains. Les solutions tombaient comme des gouttelettes dans l’oreille des candidats grâce aux nouvelles technologies de la communication.
Beaucoup de critiques ont été également faites sur l’organisation du baccalauréat et la surveillance, jugée laxiste. Les candidats ont ainsi pu concourir, Smartphones bien scotchés à l’oreille ou dans des sacs à main. Les réseaux sociaux et l’intelligence numérique ont ainsi suppléé la carence des élèves, selon plusieurs sources.
Pour le moment, seuls deux partis de l’opposition, Tawassoul et Hatem ont réagi en exigeant l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ces fuites. Pour les islamistes, cette nouvelle honte vient compromettre le peu de crédibilité qui restait encore au slogan lancé en début d’année par le pouvoir et qui voulait faire de l’année 2015, « L’année de l’enseignement ». Ces fuites qui profitent plus aux enfants des riches au détriment des candidats issus de familles pauvres, ont brisé l’harmonie d’un examen qui devait se dérouler dans le calme et la transparence.
Aussi, une enquête rapide et urgente a été jugée opportune par le parti pour démasquer les auteurs d’une telle infamie.
A son tour, le parti Hatem a demandé au gouvernement mauritanien d’ouvrir une large enquête sur la fraude massive du baccalauréat 2015. Dans un communiqué publié hier, le parti a également requis la reprise de la session normale du Bac dans des conditions plus équitables et transparentes. Selon la formation politique que dirige l’ancien putschiste Saleh Ould Hanana, l’annonce 2015 comme elle de l’enseignement a été un mauvais slogan par lequel le pouvoir comptait bluffer l’opinion publique et que la finalité est ce fiasco du Baccalauréat qui met à nu la carence d’un système qui n’a sécrété que des nullards obligés de se ruer vers la triche pour s’en sortir.
Cheikh Aïdara
Source : L'Authentic.info
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