L’initiative initiative pays pauvre très endettés (PPTE) lancée en 1996, dans son principe premier et ses intentions originelles, aurait pu, en s’appuyant sur un plan de développement convergent et non simplement émergent, être une chance pour la jeunesse africaine.
Car le concept d’émergence économique a été remis en cause au profit d’un autre concept qu’est la Convergence économique qui ne se limite pas à mesurer la croissance économique mais prend en considération d’autres facteurs comme le caractère harmonieux du progrès économique et social des populations qui est mesuré à travers l’indice de développement humain. Mais elle a commis une erreur fatale, dont nous commençons seulement à mesurer les conséquences désastreuses avec la grande crise d’aujourd’hui (immigration de masse) : elle a le destin collectif, la beauté et la noblesse de la jeunesse africaine dans sa globalité à la vulgarité du capitalisme financier. Des lors, le sort en a été jeté.
Tout ce qui est Noir n’a pas de valeur. L’argent, invention destinée à rationaliser le troc, a été dénaturé par celui que l’on «gagne en dormant». Cependant, les effets du capitalisme financier ne sont pas réductibles aux doctes analyses des Prix Nobel d’un pseudo économie. Car il faut rappeler que ce qu’on appelle économie consiste en un système qui, par son caractère dissipateur et destructeur, en est précisément la négation, un véritable outrage à l’économie. Selon l’économiste SANOU MBAYE et auteur de l’Afrique au secours de l’Afrique, «Trente-six pays, dont trente africains ont bénéficié d’un allégement total de 76 milliards de dollars du service de leurs dettes bilatérales et multilatérales. Toutefois, selon le Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM), ces mesures sont un trompe-œil : le stock de la dette de l’Afrique subsaharienne est passé de 2 milliards de dollars en 1970 à 331 milliards de dollars en 2012, les remboursements effectués s’élèvent à 435 milliards de dollars, soit quatre fois le capital emprunté».
D’autre part l’appétit croissant de la Chine sur le continent Noir, ouvre des alternatives, mais il fait aussi courir des risques au développement de l’Afrique. En effet, des Chinois ont pris le control de certains tissus économiques des industries locales, obtenant au passage les quotas d’exportation sur les marchés occidentaux de produits africains dans le cadre des accords APE et AGOA (le Monde diplomatique mai 2015). De surcroit, les africains ont gagné le droit de s’instruire mais pas de réfléchir. On ne peut que constater, encore une fois, la capacité de la sémantique à abuser les esprits, à entretenir savamment les malentendus pour compromettre toute une génération d’africain.
La prédation humaine c’est-à-dire le «capitalisme dévastateur» qu’affronte l’Afrique n’est pas de même nature que la prédation des espèces animales. Quand un lion mange une antilope, il se contente de cette offrande de la vie. Il n’a ni banque ni entrepôt d’antilopes. C’est pourquoi l’on peut voir sur certaines photographies le lion s’abreuver à côté du zèbre, de l’antilope ou de toute autre espèce dont il est le prédateur ; dès lors que la nécessité de s’alimenter ne se fait pas sentir, ils peuvent boire à la même mare, même s’il arrive que certains prédateurs saisissent cette occasion, qui facilité leur prédation.
Bien éloigné de la réalité élémentaire de la jeunesse africaine et fondé sur l’exploitation perpétuelle de l’Afrique laborieuse, le capitalisme dévastateur a piégé la jeunesse africaine de ses fantasmes dont le déferlement des hordes des multinationales impérialistes qui sont sources de violences et de meurtres conduit la jeunesse de ce continent à cette immigration suicidaire de masse. Une nouvelle crise de la dette guette l’Afrique. En effet la dandinette du FMI, Mme Christine Lagarde, s’en est émue auprès des ministres des finances et des gouverneurs de banque centrale de l’Afrique subsaharienne en mai 2014 à Maputo, au Mozambique : «les gouverneurs devraient se montrer attentifs et prudents afin de ne pas surcharger leur pays en dette publique», a-t-elle alerté, avant d’ajouter que si cela représentait «un financement supplémentaire», c’était aussi «une vulnérabilité supplémentaire». (Les Echos, 30 mai 2014). Combien temps encore la supercherie va durer ?
Article écrit par :
M. Mamadou Adama SAKHO
Source crédit: L’auteur de l’article pour RV-AFRICA INFOS.
SoninkIdees-J’ose
(Reçu à Kassataya le 8 mai 2015)
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