(Agence Ecofin) – L'Alliance démocratique (DA), la principale formation de l'opposition en Afrique du Sud, s’apprête à se défaire de l’image de «parti de Blancs» qui lui colle à la peau depuis sa création, en désignant pour la première fois un jeune Noir à sa tête. Mmusi Maimane devrait être élu leader de la DA lors du congrès du parti prévu le 10 mai à Port Elizabeth (sud).
Ce jeune homme âgé de 34 ans, qui n'a rejoint la DA qu'en 2009, est opposé à Wimot James, 61 ans, un vétéran blanc de ce parti qui a ses origines dans un petit mouvement blanc opposé à l'apartheid. Il remplacerait, une fois élu, Helen Zille, une ancienne journaliste blanche engagée contre le régime raciste de l'apartheid, qui a annoncé en avril qu'elle ne serait pas candidate à sa propre succession.
«Il n'y a aucun doute, Maimane va gagner», estime l'analyste Prince Mashele. «Mais les gens ne sont pas seulement enthousiastes à l'idée d'avoir un leader noir, ils veulent des changements», ajoute-t-il.
Selon de nombreux observateurs, le parti n'a d'autre choix que de désigner un chef de couleur s'il veut percer dans la majorité noire du pays (80% de la population) et rivaliser avec l'ANC au pouvoir lors des prochaines joutes électorales.
Souvent qualifié par l'ANC et ses alliés comme le parti de la minorité blanche (9%), la DA a pourtant un électorat beaucoup plus large, puisqu'elle a réalisé une percée lors des législatives de 2014 en remportant 22,2% des voix. Mais ce score n'est pour l'instant pas assez pour inquiéter le parti dominant, dont piètre le bilan économique exaspère une large partie de la population.
Diplômé en théologie, Mmusi Maimane a grandi à Soweto, township de Johannesburg qui fut en pointe dans la lutte contre l'apartheid, dans une famille ANC. Il est devenu en 2014 chef du groupe parlementaire DA à l'Assemblée nationale.
Source : Agence Ecofin
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