Nous sommes les premiers à avoir introduit ce sport fantastique en Mauritanie…

C’était dans les années 89, il y a donc 26 ans ! Déjà… Ça passe vite nom d’un chien ! A l’époque, Aziz avait encore ses dents de lait en matière politique, il n’y avait donc pas de goudron en Mauritanie ou si peu…

 

Que des grands axes entre les villes ou entre quartiers. A Tevrag-zeina, qui existait à peine, les goudrons comme ailleurs étaient presque blancs. On en cherchait pour pratiquer notre sport en paix mais c’était tellement difficile à trouver qu’on a fini par se rabattre sur les petites surfaces disponibles dans les jardins des Mouknass ou autres Moulaye El Hassan sous leur tikit.

Pour moi, tout a commencé à Dakar, où l’on pratiquait la chose quasiment jour et nuit entre les cours. C’est un sport complet qui relève de l’art car derrière l’aspect simplet de la chose, il faut un temps fou et des souvenirs immortels de chutes pour arriver à se faire plaisir, c’est-à-dire rouler en ville en passant par-dessus les obstacles. Bien sûr notre niveau n’avait rien à voir avec ce que l’on voit dans cette vidéo mais on arrivait à faire des choses qui demandaient beaucoup d’exercices avant de les réussir. C’est un sentiment de liberté et de légèreté inimaginable.

Puis un jour ce fut 1989 ! Les tueries entre sénégalais et mauritaniens. Je me souviens que pendant que dans la maison, les adultes mettaient des couvertures aux fenêtres après avoir éteint toutes les lumières, on m’a dit de rentrer car j’étais dans la rue en train de faire du skate sans me soucier de ce qui se passait… 

Puis direction Nouakchott. Là-bas, ne connaissant pas la ville, je n’ai trouvé un peu de goudron qu’au stade olympique or c’était là qu’on entassait les pauvres rapatriés du Sénégal. Avec le recul je comprends que chaque jour un gardien nous chassait de là  car au milieu de tant de malheurs, on s’amusait à faire des sauts sur un tremplin improvisé jusqu’au jour où j’ai croisé le regard d’un spectateur parmi la petite foule autour de nous : il avait la moitié du visage arrachée. Je n’oublierai jamais, on voyait toutes ses dents. Depuis je n’y suis plus retourné.

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Vlane A.O.S.A.

 

Source : Chez Vlane (Le 2 mai 2015)

 

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