Un tiers seulement des pays en développement sont parvenus à réaliser les objectifs d’une « Éducation pour tous » que s’était assignée la communauté internationale en 2000 mais aucun ne se trouve en Afrique subsaharienne.
C’est le bilan établi par l’Unesco, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, dans le dernier rapport mondial de suivi de l’éducation pour tous (EPT), publié jeudi 9 avril.
Seize des vingt pays les plus mal notés au regard des efforts réalisés au cours de ces quinze dernières années sont africains, pointe l’organisation internationale en précisant que même pour le plus scruté de ces objectifs – à savoir l’accès universel à l’école primaire- seuls sept pays sont au rendez-vous. Il s’agit du Burundi, du Cap Vert, de Maurice, du Rwanda, de Sao Tome et Principe, de la Tanzanie et de la Zambie. Le Nigeria, première économie du continent depuis l’an dernier, est loin de l’objectif. « Les disparités régionales entre le Nord et le Sud demeurent fortes » relève Nicole Bella, chargée de l’analyse des politiques éducatives à l’Unesco. Au total sur le continent, 30 millions d’enfants ne vont pas en classe et ce sont bien plus souvent des filles que des garçons.
Les crédits consacrés à l’éducation ont progressé davantage que dans le reste du monde. Au Ghana, ils représentent plus d’un tiers des dépenses budgétaires. Au Burundi, en Éthiopie, au Kenya, en Tanzanie par exemple, les frais de scolarité ont été supprimés dans le primaire permettant à de nombreux enfants d’accéder à l’éducation. Ces efforts des États n’ont pas été soutenus par les bailleurs en dépit des promesses faites à l’aube du nouveau millénaire. La part de l’aide internationale consacrée à l’éducation de base est ainsi passée de 47 % à 31 %.
L’Unesco met toutefois en garde contre « une politique du chiffre » qui dans la plupart des pays s’est faite au détriment de la qualité. Plus de quatre enfants sur dix qui entrent en primaire n’achèvent pas leur scolarité.
Les écoles privées se multiplient
« Pour faire des économies, les gouvernements ont recruté en masse des instituteurs qui ne sont pas formés. Mais ils sont en train de se rendre compte que c’est une erreur » explique Nicole Bella. Au Bénin, au Cameroun ou au Mali, il y a davantage d’enseignants sous contrat temporaire que de fonctionnaires titulaires de l’éducation nationale. Un peu partout, on voit se multiplier les écoles privées pour pallier aux insuffisances des systèmes publics et répondre à une forte demande sociale. « Les parents sont prêts à des sacrifices financiers pour l’éducation de leurs enfants » poursuit-elle.
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