Vers de nouveaux affrontements à la frontière Mali-Mauritanie ? : les combattants du Mnla et alliés investissent les localités de Foïta et Fassala

Le week-end dernier, d’importants mouvements de troupes ont été signalés dans le nord-ouest du Mali, près de la frontière Mauritanienne, dans les localités de Foïta et Fassala.

 

Ces hommes armés étaient à bord de pick-up sur lesquels flottait le drapeau du Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla). Ce qui laisse déduire qu’il s’agit de combattants de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma).

De sources concordantes et dignes de foi, c’est depuis la mi-mars, deux jours après la visite de la commission internationale de médiation à Kidal, que les rebelles kidalois ont commencé à s’installer progressivement, mais discrètement dans cette zone. Dans leur stratégie d’occupation de ces lieux, ils ont pris la précaution de contourner les localités d’Almoustrat et de Tabankort afin d’éviter de se faire repérer par les combattants du Groupes d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (Gatia) dont ils redoutent la force de frappe. Il n’est un secret pour personne que le Gatia, qui demeure la bête noire de la Cma, a maintes fois montré sa capacité à anéantir les velléités expansionnistes de ce mouvements politico-militaire.

Si aux multiples efforts déployés par la communauté internationale pour faire entendre raison à la Cma et l’amener à parapher le projet d’accord de paix, celle-ci a opposé un refus, il est alors clair qu’elle s’inscrit dans une logique de guerre. Les mouvements de leurs troupes constatés ce week-end sont symptomatiques de leur plan machiavélique pour déclencher les hostilités.

On a souvenance que ces derniers temps, le Mnla et ses alliés ont enregistré beaucoup de défections dans leurs rangs. Nombreux sont leurs combattants qui ont rallié la plateforme des groupes d’autodéfense. Ainsi, il va s’en dire que pour mener une activité guerrière de quelle que nature que ce soit, le Mnla et ses alliés auront besoin de renforcer leur effectif en combattants pour combler le vide laissé par les déserteurs.

Pour les besoins de cette “invasion” des localités de Foïta et Fassala, les combattants du Mnla et alliés se sont faits appuyer par des touaregs du Niger, des combattants d’Al Qaïda au Magherb Islamique (Aqmi) et des Bellahs recrutés ça et là. Selon certains observateurs avertis, le choix des localités de Foïta et Fassala est stratégique à double titre étant donné que c’est une zone frontalière entre le Mali et la Mauritanie.

D’abord, Foïta est à l’ouest dans la région de Tombouctou, donc assez loin de Tabankort et d’Amoustrat qui sont deux localités contrôlées par le Gatia. Quant à Fassala, elle est la bourgade la plus proche de Foïta, mais administrativement elle compte avec la Mauritanie, et peut servir de base arrière aux rebelles maliens. Donc en cas de déconvenue à Foïta avec l’armée malienne ou le Gatia, les envahisseurs pourront rapidement franchir la frontière pour se retrouver à Fassala en territoire Mauritanien. Ainsi, ils seront tout au moins à l’abri, car le Gatia ne jouit pas du droit de les poursuivre en territoire étranger.

Selon ces mêmes observateurs, l’attitude de l’armée mauritanienne, face à cette situation, est plus qu’inquiétante. Elle semble ne pas se préoccuper de ces bruits de bottes à sa frontière, malgré qu’elle soit fortement présente en ces lieux-là. Pourtant, à plusieurs occasions, les armées malienne et mauritanienne ont travaillé main dans la main, pour combattre le terrorisme transfrontalier. On se souvient encore de l’opération baptisée “Benkan”, une opération conjointe qui a été menée par les armées malienne et mauritanienne pour “nettoyer” la forêt du Ouagadou.
 

Dans un passé récent, le Mali a maintes fois accordé à l’armée mauritanienne le droit de poursuite sur son territoire. Nous en voulons pour exemple ce droit de poursuite que le Mali a accordé à l’armée mauritanienne quand celle-ci était aux trousses des combattants d’Aqmi et qu’elle a réussi à frapper et à défaire dans la localité de Tine Aïssa, à seulement 100 km de la vile de Tombouctou.

Cette bonne collaboration entre ces deux armées se serait-elle effritée ? Pourquoi face aux attroupements des rebelles du Mnla et alliés dans les localités de Foïta et Fassala, l’armée mauritanienne reste-t-elle sans réaction ? En tout cas, les populations des localités envahies par les rebelles du Mnla et alliés ne dorment plus que d’un œil. Quid aussi de l’opération Barkhane avec tous les moyens sophistiqués dont elle dispose dans les domaines du renseignement et de la communication ? En tout cas il y va de sa crédibilité si les rebelles qui s’attroupent en ce moment dans la zone frontalière entre le Mali et la Mauritanie réussissaient à perpétrer un quelconque acte de nuisance.

Mamadou GABA

 

Source :   Le soir de Bamako via  Afribone

 

 

 

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