À la suite des rumeurs de déprogrammation, le président de la transition burkinabè a appelé à la diffusion de "Timbuktu" au Festival panafricain du cinéma (Fespaco).
Ce n'est pas du chantage, mais ça y ressemble. Lors d'un événement culturel ce jeudi à Ouagadougou dans la capitale du Burkina Faso, le président Michel Kafando a mis un coup de pression à la direction du Fespaco. "Quelque chose qui pourrait m'inciter à aller avec vous dans les salles de cinéma ces jours-ci, c'est si vous me promettez que vous allez diffuser le film Timbuktu. Alors, très certainement, je serai avec vous", a-t-il déclaré.
Pas de commentaires pour l'instant
Des rumeurs font état d'une déprogrammation de Timbuktu, qui a raflé sept prix lors de la dernière cérémonie des Césars, l'équivalent français des Oscars, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Abderrahmane Sissako. Le film, une chronique de la vie quotidienne dans le nord du Mali sous la coupe des djihadistes pendant plusieurs mois en 2012, a également été récemment sélectionné aux Oscars dans la catégorie "meilleur film étranger". Dans un communiqué envoyé à l'AFP, M. Sissako dit avoir appris "avec consternation" la décision du 24e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) de "retirer" son film de la programmation.
Pas de menaces sur le Burkina
Contactée par l'AFP, la direction du Fespaco s'est pour l'instant refusée à tout commentaire. "Il y a pas mal de problèmes sécuritaires qui se posent" autour de Timbuktu, a estimé le ministre de la Culture burkinabé Jean-Claude Dioma, interrogé par l'AFP, promettant de livrer rapidement la "position officielle" du gouvernement sur le sujet. "Personnellement, je n'ai pas eu vent de menaces sur le Burkina ou sur de quelconques intérêts (étrangers), mais il y a des menaces partout où les islamistes pensent qu'on est en train de toucher à des aspects de leur croyance", a-t-il commenté. Aucune menace spécifique n'a pour l'instant été détectée sur le Burkina du fait de la diffusion de Timbuktu", ont indiqué plusieurs sources diplomatiques à l'AFP. Des manifestations contre la publication d'une caricature de Mahomet dans l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo s'étaient transformées mi-janvier en émeutes anti-chrétiens au Niger voisin, faisant 10 morts et des dizaines de blessés. Le Fespaco doit se tenir durant une semaine, du samedi 28 février au samedi 7 mars, à Ouagadougou.
Source : Le Point Afrique
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