Depuis le 23 février 2015, les détenus d’opinion Biram Dah ABEID (récipiendaire du prix des droits de l’homme de l’Onu 2013), Brahim Bilal et Djiby SOW observent une grève de la faim suite au durcissement des conditions de leur incarcération.
Le 11 février 2015, ils avaient adressé une lettre au procureur de la République de la wilaya du Brakna pour dénoncer aussi bien les conditions de leur arrestation et de leur détention à la prison d'Aleg depuis leur transfert hors de la circonscription juridique d'origine (Rosso ou Nouakchott) que leur mise à l'étroit dans des conditions humiliantes (interdiction de visites pour leurs familles, réduction de leur temps de promenade).
Depuis l'envoi de cette lettre, aucune réponse de la part du procureur aux ordres, ni de la part du régime liberticide Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a toujours soutenu qu’il anéantirait la cause défendue par Biram Dah. En effet, l’actuel Directeur national de la sureté, Ould Maget (cité dans les rapports d’amnesty international et de Human Rights watch pour des faits de torture et meurtres de militaires noirs mauritaniens en 1990) l’aurait juré devant un parterre d’Oulémas et de représentants de tribu.
Face à cette nouvelle donne inquiétante et aux menaces de mort qui pèsent sur Biram Dah Abeid, Brahim Bilal et Djby Sow, défenseurs des Droits humains livrés à un état autoritaire qui bafoue leurs droits fondamentaux, le Comité de Soutien aux détenus d’Aleg :
– prend à témoin les communautés nationale et internationale, ainsi que tous les épris de justice quant aux conséquences dangereuses des mesures restrictives appliquées aux détenus,
– interpelle les opinions nationale et internationale sur l’attitude irresponsable des autorités mauritaniennes qui mettent en jeu les vies humaines pour des faits d’expression d’opinions,
– lance un appel urgent au monde libre afin de rappeler au régime de Mohamed Ould Abdel aziz et à sa justice les obligations auxquelles ils sont liés,
– exige la révision du procès de Biram Dah Abeid, de Djiby Sow et de leurs codétenus,
– tient pour responsable le gouvernement mauritanien de toute atteinte à la vie, à l’intégrité physique et morale des détenus, "
– APPELLE ENFIN à une mobilisation générale de l’ensemble des communautés mauritaniennes et de la diaspora pour maintenir, soutenir et renforcer la plus virulente des pressions contre ce régime liberticide, esclavagiste, raciste et antipatriotique.
Le Comité de Soutien Paris, le 24 février 2015
(Reçu à Kassataya le 26 février 2015)
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