Dialogue Politique : Et si le Président Aziz réussissait à s’entendre avec le FNDU et Ahmed Ould Daddah ?

Et si le président Mohamed Ould Abdel Aziz réussissait à s’entendre avec le FNDU et son Président M. Ahmed Ould Daddah pour calmer le jeu jusqu’à la fin de son mandat en 2019 ? Pas impossible mais trop beau pour être vrai !

 

Et pourtant, nombre d’observateurs s’étaient accordés à dire que le Président Aziz avait tourné, et définitivement, la page des anciens leaders de l’opposition pour les remplacer par de nouvelles figures, plus jeunes et moins hostiles. Tant et si bien qu’il s’en est allé les chercher là où on les attendait le moins : chez les islamistes du parti Tewassoul auxquels il a « offert » les places du RFD au Parlement et à la tête de l’Institution du Chef  de file de l’opposition démocratique, ce seul titre que détenait Ahmed Ould Daddah depuis la fin transition militaire de 2005-2007.

Certes, une telle analyse n’est pas à négliger mais elle semble être faussée par les rebondissements que connaît la scène politique depuis que le Président Aziz a arboré la tenue de Président de l’Union Africaine et surtout depuis qu’il a vécu, de près, la sortie par la petite porte de son homologue burkinabé, Blaise Compaoré, chassé par la rue pour avoir tenté de tripatouiller la constitution.

Convaincu donc de devoir lâcher du lest, le président Aziz revient à de meilleurs sentiments à l’endroit de son opposition radicale, sans doute parce que les islamistes, à eux seuls, ne suffisent pas à asseoir la démocratie qu’il entend instaurer et laisser derrière lui.

De même que le soutien que les « amis » étrangers sont disposés à lui apporter, les Etats-Unis d’Amérique en premier et bien avant les français, ainsi que les européens, les français en tête, le soutien, disais-je, porte d’abord sur l’amorce d’un dialogue politique inclusif permettant l’entrée en jeu et en force de « l’opposition marginalisée » afin de préparer une transition démocratique souple, pacifique et réussie d’ici la fin de son mandat prévue en 2019.

Pour ce faire, le Président Aziz cessera de maintenir Ahmed Ould Daddah et compagnie, toujours dans une position si radicale qu’ils ne participent à rien et c’est peut-être en cela que ce dialogue annoncé sera sans condition, volontariste des deux côtés et assurément réussi.

Le parti Tewassoul qui croit avoir définitivement pris la première place devant le RFD et tous les autres de l’opposition (UFP, APP, entre autres), se prête déjà au jeu mais il risque de tomber de très haut.

La CAP fera-t-elle mieux que Tewassoul ? Une chose est sûre : toute la classe politique de l’opposition traditionnelle et du FNDU jouera son va-tout contre le parti islamiste auquel elle avait refusé le statut de chef de file de l’opposition démocratique. Elle sera aidée en cela par le Pouvoir en place et les alliés étrangers que le phénomène de DAECH ne fait que renforcer dans leur conviction de s’éloigner de l’islamisme politique.

Ainsi, le Président Aziz se sera joué de Tewassoul auquel il aura, un temps, concédé le double statut de chef de file de l’opposition démocratique et de première force politique de l’opposition et aura gagné en puissance en rendant à César à qui appartient à César.

Mohamed Ould Khattatt

 

Source : ANI

 

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