UNITÉ NATIONALE : VISION DU PARTI TAWASSOUL

Allah, Le Tout Puissant, a dit : «Les croyants ne sont que des frères. Établissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu'on vous fasse miséricorde. » (Verset 10 de la Sourate 49, « Al-hujurat –(les appartements).» 

 

Et le Prophète, Paix et salut sur lui, à dit : « Il est interdit au musulman de tuer un autre musulman, de voler ses biens ou de l’humilier

Le débat sur l’unité nationale est suscité en permanence en Mauritanie sous différents angles. Cela s’explique par un concours d’événements qui ont marqué l’histoire du pays et qui sont liés à l’aspect socio-ethnique du pays, au communautarisme ou à la question de l’esclavage (pratiques et séquelles).

Il est normal que le parti Tawassoul, qui est doté d’une vision fédératrice et qui se réfère à l’Islam tout en se souciant de l’intérêt de la nation depuis sa création, accorde une grande importance à l’unité nationale, que ce soit dans sa documentation, (vision intellectuelle, déclarations politiques, statut, etc.) ou encore dans son suivi de la question (Prise de position, communiqués, relations etc.)

Mais ces efforts n’ont pas suffi pour clore le débat. L’on s’interroge de nouveau et à chaque occasion sur les atouts et menaces de la cohabitation et sur la problématique de la cohésion sociale. Tawassoul a vu alors la nécessité d’élaborer une vision globale et de proposer une approche claire aux Mauritaniens pour ainsi contribuer, sérieusement, à la préservation de leur unité et le recouvrement de leurs droits ainsi que l’instauration d’une politique de rupture avec les thèses et pratiques qui perpétuent l’injustice ou favorisent la désunion.

 

 

 

 

 

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Nous n’avons pas besoin de replonger dans l’histoire ou de s’arrêter sur chaque événement pour constater que les spécialistes et ceux qui sont intéressés par la question de l’unité nationale sont unanimes sur le fait que différentes communautés, d’origine Africaine, Sanhadja (Berbère) ou Arabe, ont cohabité sur ce territoire qui est «La République Islamique de Mauritanie.» Mais, leurs relations parfois tendues et selon des contextes historiques particuliers, n’ont jamais fait sombrer le pays dans des conflits raciaux, comme ce fut le cas dans d’autres pays pourtant semblable à la Mauritanie sur le plan socioculturel.

Marqué par son caractère fédérateur et par son message universel, l’Islam a toujours constitué le trait d’union et le principal facteur de cohésion entre nos différentes communautés. En revanche, les régimes sectaires et raciaux ont favorisé l’existence de clivage ethnique et ont généré des conflits sociaux lesquels ont été amplifiés par la colonisation. Celles-ci ont connu leur meilleur moment de cohabitation durant le règne islamique, à l’époque notamment des Almoravides, qui ont joué un grand rôle dans la propagation et l’ancrage de l’Islam, et durant la période durant laquelle s’est développée l’expérience politico-réformiste au sein des grandes composantes ethniques dans un climat d’unité et de fraternité comme relaté dans les écrits de l’époque.

La colonisation a mené une politique de discorde et d’invasion culturelle. La conséquence a été négative sur les relations socioculturelles qu’entretiennent les communautés qui vont constituer plus tard la Mauritanie indépendante. L’État lors de son indépendance le 28 novembre 1960 n’était pas doté d’une vision claire lui permettait de bâtir une nation unie sur le principe de citoyenneté.

La République naissante en adoptant la forme islamique, prouve que seul l’Islam peut unir les Mauritaniens. Cependant, l’État a suivi une politique visant à faire taire les revendications socioculturelles ou à proposer des solutions incomplètes. L’État a été aussi incapable d’adopter une position d’arbitre dans les conflits ethnico-culturels notamment lors de la crise de 1966 (manifestations, affrontements et arrestations).

La situation a été plus s’est détériorée   avec le renforcement de la thèse nationaliste et ethnique après le coup d’État de 1978. Elle s’est   aggravée à l’arrivée du président Maouyaa Ould Sid ‘Ahmed Taya (1984-2005) dont le régime a sévi sévèrement, surtout après la publication du « Manifeste du négro-mauritanien opprimé (1986) ». Cela a été suivi d’arrestations et de la tentative de coup d’État de 1987.

La crise de 1989 a été une étape douloureuse durant laquelle des Mauritaniens comme des Sénégalais ont été victimes d’exécution sommaire. La situation a cependant pris une tournure plus dangereuse entre la période 1990-1991 avec le ciblage systématique, par l’État, de la communauté négro-mauritanienne dont plusieurs membres seront soit tués soit exilés.

L’unité nationale en a été profondément secouée. Les politiques ont alors formulé des revendications, dont le flambeau a été porté par les défenseurs des droits humains, pour exiger le règlement du problème dit du « Passif humanitaire » et demander à ce qu’on mette un terme à ces injustices.

Il y a eu également les tentatives successives de d’apaiser   la situation d’où l’initiative du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallah (2007-2008) de rapatrier les déportés mauritaniens au Sénégal et de présenter les excuses de l’État mauritanien. D’autres dispositions ont été prises pour rétablir de bons rapports entre les Mauritaniens comme les quelques indemnisations et la prière de Kaédi qui ont eux lieu

Mais malgré cela la crise persiste et la méfiance règne encore au sein des communautés. Ce qui fait de la question ethnique, des relations intercommunautaires et du contrat de citoyenneté des problématiques qui doivent être discutées à partir d’une vision éclairée.

Quant à la problématique de l’esclavage et ses questions relatives, dont la place des Harratins (esclaves affranchis) au sein de l’État et de la société, elle n’a pas été traité très tôt, comme cela a été cas de la cohabitions. Le sujet de l’esclavage a été certes abordé dans les archives coloniales et en début d’indépendance, mais de façon superficielle. Il a été ensuite posé comme problématique par le mouvement politique de gauche, apparu à la fin des années 60 et jusqu’au début des années 70 on assistait aux premières tentatives d’isolement de la question. Ainsi est né le mouvement El Hor et la question a commencé à intéresser toutes les parties prenantes, y compris l’État et le courant islamique. Ce dernier l’a abordé par l’enseignement et le rappel du respect des préceptes de l’Islam.

Les différents régimes civils ou militaires qui se sont succédé ont nié l’existence du phénomène de l’esclavage. Ils ont aussi mené des campagnes contre les organisations qui posaient la problématique en les accusant de collaborer avec l’extérieur dans l’intention de nuire au pays.

Paradoxalement, tous ces régimes ont instauré des lois explicitement ou implicitement relatives à l’esclavage. Il y a eu l’Ordonnance d’abolition du 9 novembre 1981 sous le régime de Mohamed Khouna Ould Haïdallah (1980-1984), la loi de 2003 contre le commerce d’êtres humains sous l’ère Maaouya, la Loi 48-2007 qui incrimine l’esclavage et prévoit une peine allant de 5 à 10 ans de prison pour les auteurs, sous la présidence démocratique de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallah. Et il y a eu enfin, les amendements constitutionnels recommandés à l’issu du dialogue qui s’est déroulé, du 17 septembre au 19 octobre 2011.

Le sujet intéresse davantage les courants et partis politiques ainsi que diverses organisations. Il existe finalement une sorte d’unanimité autours de l’esclavage malgré les différences de point de vue : certains dénoncent l’existence de l’esclavage, le combattent et appellent à l’éradication de ses séquelles, tandis que d’autres pensent qu’il n’en reste que des séquelles.

DIAGNOSTIC DU PROBLÈME

Nous nous basons sur l’introduction générale pour définir le sujet et diagnostiquer le problème. L’unité nationale inclut tous les thèmes relatifs à la cohésion sociale, à l’intégrité territoriale ou à l’unité du peuple, et par conséquent tous les sujets en rapport avec les problèmes ethniques, socioculturels ou ceux liés aux droits, au sectarisme, au régionalisme, etc.

La question ethnique pose la problématique de la cohabitation interethnique, la question des langues et le souhait de tous les citoyens de vivre dans un État garantissant leur diversité et leur bonne cohabitation. Elle aborde les violations des droits de l’homme par le passé (victimes et exécutions sommaires), en prenant l’exemple des déportés qui souffrent de problèmes de réintégration, de manque des services indispensables et du non respect en terme de droits fonciers et d’état civil.

La question sociale et des droits pose la problématique de l’esclavage et les moyens de son éradication complète ainsi que de ses séquelles, en vue d’instaurer un État basé sur la citoyenneté, l’égalité et sur la discrimination positive en faveur des marginalisés. 

La question du communautarisme pose la problématique de la catégorisation sociale au sein des composantes nationales, ce qui a abouti à la marginalisation morale et matérielle de certains groupes. Elle exige de promouvoir l’égalité et demande d’initier une politique de rupture avec le mépris et l’exclusion. Les citoyens doivent tous se sentir protégés par l’État et par la société.

La question liée au régionalisme concerne le besoin d’équilibre en matière d’importance, de valorisation et de développement entre les différentes parties du territoire afin que toutes les régions du pays soient au même pied d’égalité dans les domaines de l’enseignement, de santé, des services publics ou de création de pôles de développement, tout en prenant compte les spécificités économiques de chaque région afin de garantir un développement homogène du pays.

La question de l’unité nationale, partant des ces quatre dimensions précitées, divise les Mauritaniens : les uns ignorent cette réalité et nient les violations des droits, le déséquilibre dans les rapports de force, dans l’influence, le pouvoir ou la richesse. Les autres exagèrent dans leur manière d’aborder la question refusant de reconnaître les progrès sociaux réalisés dans le domaine que l’on pourrait améliorer et élargir pour en tirer profit.

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GENÈSE DE LA VISION

Tenant compte de l’évolution historique de la question de l’unité nationale, considérant sa complexité et partant de la vision intellectuelle adoptée lors du Congrès général du parti, nous, Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (TAWASSOUL), proposons une vision basée sur les points suivants :

PREMIÈREMENT, il s’agit du regard que l’Islam porte sur les groupes humains, qui se résume dans les premiers versets du Saint Coran révélé à l’époque où le communautarisme et le racisme dictaient les comportements : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux.» (Verset 13 de la Sourate 49, « Al-hujurat –(les appartements).» 

Expliquant ce verset, l’interprétateur du Coran, Hafedh Ibn Kathir, a dit : «Tous les hommes sont au même degré de noblesse, si l’on se réfère à leur origine qui renvoie à Adam et Eve. Cependant, ils se distinguent par leur dévouement à la religion, leur obéissance à Allah et par le suivi de son messager, paix sur lui."

Il a été aussi rapporté du Prophète Mohamed, paix et salut sur lui, ceci : «Ô les hommes, vous provenez d’un même créateur et du même père. Un Arabe ne doit pas prétendre être le plus noble, comme un homme noir ne doit pas se considérer plus noble qu’un autre rouge, si ce n’est pas par la foi. Le meilleur d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux.»

Les nations, les ethnies, les tribus ou les peuples sont égaux devant l’Islam en opportunités et en droits. Les hommes ne se distinguent que par leur foi et par les bonnes actions qu’ils mènent en faveur de leur peuple.  

Un autre hadith rapporté du Prophète, paix salut sur lui, abonde dans le même sens : «Dieu vous a épargné de l’orgueil des païens qui exaltaient la gloire des ancêtres. Désormais, vous êtes soit un musulman pieux soit un criminel malheureux. Vous êtes tous des fils d’Adam et Adam a été créé à partir de l’argile

Par la réprobation puis l’interdiction même à ses compagnons et à plus forte raison à d’autres personnes, le prophète leur avait une fois reproché en faisant allusion au racisme : « comment osez-vous reprendre le discours des païens en ma présence !… Arrêtez, c’est un discours pourri.» dans une allusion claire aux clivages ethniques.

 

DEUXIÈMEMENT, l’Islam a concrétisé toutes ces idées en créant une société musulmane diversifiée dans laquelle les peuples ont retrouvé leur place et les plus vulnérables sont protégés. La preuve c’est cette fraternité entre Hamza Ben Abdel Moutaleb et Zeid Ben Hareth, entre Bilal Ben Rabah et Khaled Ben Royeha El-Khasaami et entre Ababacr El-Sedigh et Khaled Ben Zeid. Il s’agissait en fait d’une nouvelle époque qui a modifié les règles d’appartenance et de noblesse.

Dans son ouvrage intitulé Précis sur les Ulémas et les savants du Hadith d’origine servile معرفة الموالي من الرواة والعلماء)) le savant musulman Al Hafidh Ibn Salah a illustré de façon exemplaire l’accès des esclaves affranchis plus que les autres au titre d’uléma et de Professeur de la jurisprudence islamique dans les grandes villes islamiques. Dans un débat que le savant musulman EzZouhri tenait avec le Khalife Omeyades Abdel Malick Ben Marwan, il a montré comment l’Islam a hissé ces ex-esclaves au premier rang grâce à leur savoir. « Celui qui en prend soin accède aux premiers des musulmans, celui qui le néglige est relégué aux oubliettes»,

Les déviations qui sont apparues à une certaine époque de l’Islam ainsi que l’apparition du racisme sont imputables au fait que c’est parce que la Umma a renoncé à beaucoup des ses principes religieux lesquels déterminaient le rapport entre les hommes et leur apprenaient à se débarrasser des considérations purement ethniques, tribales ou régionalistes.

 TROISIÈMEMENT c’est que la stratégie du parti Tawassoul relative à l’esclavage et à ses séquelles, se réfère à l’islam lequel prend en considération l’aspiration des hommes à la liberté, limite les causes de leur asservissement et encourage leur affranchissement. L’Islam a même recommandé l’affranchissement de l’esclave démuni et mis en place des dispositions visant à éradiquer le phénomène. L’Islam appelle donc à la liberté et met en place des mécanismes nécessaires pour parvenir. Cette vision doit être encouragée, d’autant plus que l’origine et la pratique de l’esclavage violent les normes islamiques.

En effet, l’histoire témoigne du fait que la plupart des esclaves dans ce pays le sont devenus par agression ou enlèvement. L’État doit donc promouvoir une vraie citoyenneté qui garantit à tous les citoyens leur place et préserve leur droits au sein de la société. Il faudra donc élaboration une stratégie claire et précise qui met un terme aux pratiques de l’esclavage, éradique ses séquelles et fonde une société fraternelle et égalitaire dans laquelle les victimes de cette pratique pourront s’épanouir.

QUATRIÈMEMENT  le fait que ce pays soit caractérisé par sa diversité ethnique, sociale et culturelle  doit constituer un atout et une richesse à développer dans un cadre islamique et national…d’autre part, les langues nationales –comme stipulé dans la Constitution- sont l’arabe, le poular, le soninké et le wolof…L’Arabe est la langue officielle du pays parce qu’elle est la langue du Coran lequel fédère toutes les composantes ethniques de la Mauritanie.

En effet, le discours racial et l’institutionnalisation de la domination des uns sur les autres constituent le plus grand risque chez les sociétés caractérisées par une diversité ethnico-linguistique. Si nous revenons à l’histoire et observons le monde autour de nous nous verrons comment les discours racistes et les conflits inter ethniques motivés par la volonté des uns à dominer les autres, ont anéantis des sociétés et des pays.

Reconnaître notre diversité c’est être juste, par contre la nier aura des conséquences néfastes. Il est donc nécessaire d’institutionnaliser cette diversité dans une unité nationale basée sur la justice et sur l’égalité qui profitera à la réconciliation nationale.

CONTOURS DE LA VISION

 Le parti Tawassoul, pour ne pas rester dans les généralités a décidé de mettre en exergue tous les éléments indispensables pour résoudre la problématique de l’unité nationale et sauvegarder l’avenir du pays et le destin du peuple, ne va pas rester dans les généralités. Plutôt, il veut être explicite sur cette question de l’unité nationale dont dépend l’avenir du pays et le destin du peuple.

1-   Il est alors nécessaire d’admettre avant tout que certaines communautés du pays, notamment les victimes de l’esclavage et les Harratins, ont subi de l’injustice et de la marginalisation. Des groupes au sein des différentes communautés, comme les « Forgerons » et autres, ont aussi souffert de cette marginalisation et de ce mépris. Et que l’injustice a frappé la communauté negro-mauritanienne surtout au cours des années 1989, 90 et 91. Mais il faut commencer par la réparation morale en admettant les erreurs puis demander le pardon, c’est l’étape nécessaire vers les autres formes de réparation de toutes ces injustices.

Admettre cette injustice et demander le pardon ne veut pas dire stigmatiser une communauté ou un groupe donné ; les erreurs incombent ceux qui en sont responsables qu’ils soient des individus ou appartiennent à un régime. En revanche, le pardon doit être l’affaire de tous. Disons-pour être honnête- que tous ont appelé à la liberté et à l’égalité. Disons aussi qu’on ne peut pas combattre l’injustice en commettant une autre. Soyons donc animés par l’esprit de justice et non par le désir de vengeance.

2-   La solution au problème de l’unité nationale ne pourra être seulement sociale, culturelle, politique ou sur le plan des droits. Il doit s’agir aussi d’une approche globale qui prend en considération tous les paramètres entrant en jeu.

La démocratie est une solution aux problèmes politiques, et le fondement de l’État suivant la volonté du peuple est la première étape vers un État de droit. Donnons aussi raison à ceux qui disent que la démocratie et l’interprétation politique des rapports de force. Elle crée du coup des déséquilibres sociaux, économiques et culturels du moment où la dictature ne garantit pas l’égalité des chances.

C’est à partir d’une action donc nationale, inclusive et équilibrée que nous pourrons garantir la démocratie en politique, promouvoir les couches sociales défavorisées, instaurer la discrimination positive en faveur des groupes et des zones marginalisés et préserver les droits culturels des uns des autres dans un environnement d’unité et de cohésion sociale.

3-   Le problème de partage du pouvoir et des richesses est aussi posé. Certains veulent que ce partage soit équitable voire même institutionnalisé, pendant que d’autres mettent en garde contre tout accaparement du pouvoir et des richesses, car cela continuera à semer la division, à pérenniser le racisme et à tuer les compétences.

Nous parti, Tawassoul, appelons à une représentation équitable de toutes les composantes nationales sur tous les plans. Dans une société comme la nôtre- l’histoire en témoigne- le risque est grand quand le partage du pouvoir et des richesses se fait sur la base ethnique, de la couleur de la peau ou communautaristes. Cela ne fait qu’élargir le fossé entre les communautés, renforcer la domination raciale et mettre les compétences en péril.

Dans une société comme la nôtre, qui a souffert de l’injustice, de la marginalisation, de la domination des uns sur les autres et de l’absence de l’État dans son rôle d’instaurer la justice et de garantir la stabilité, il est impératif de mener une politique visant à permettre à toutes les communautés de se sentir êtres chez elles et d’occuper la place qu’elles méritent. Cela passera par le respect la diversité culturelle, la préservation des droits, l’instauration de la justice, une garanti de l’égalité et parfois même par application d’une discrimination positive. Il ne faut cependant pas que ce dernier point soit l’objet de disposition de loi qui pourrait déboucher à d’autres formes de ségrégation. 

4-   La question culturelle et la problématique de l’enseignement et de l’Administration doivent être bien traitées. Il n’est pas concevable qu’une nation ne fonde pas son enseignement sur sa religion, ses références et sur ses langues officielle et nationales. Aucun peuple ne pourra prétendre un avenir radieux si son enseignement ne répond pas aux exigences de la modernité, du progrès et du développement.

Pour ce qui est de l’Administration, nous proposons une solution consensuelle au problème de la langue à utiliser, une solution autour de la langue officielle et des langues nationales. Nous proposons aussi une représentativité de toutes les sensibilités nationales tout en prenant compte des deux composantes arabophone et francophone afin de permettre aux uns et aux autres d’évoluer et d’occuper des fonctions dans leur langue de formation.          

 S’agissant du problème des autres langues nationales : le Poulaar, le Soninké et le Wolof, nous ne devons pas nous retarder dans les généralités. Il faut mener une nouvelle politique de leur revalorisation en y mettant les moyens nécessaires et en leur accordant leur place dans l’enseignement.

 AXES PRIORITAIRES DE LA VISION

Il est nécessaire de traduire toues les théories développées en pratique suivant des axes prioritaires qui se résume comme suit :

  1. Retour aux valeurs islamiques basées sur la foi et sur l’égalité entre les hommes et rependre le vrai message de l’Islam qui concrétise se sens.
  2. Revenir aux enseignements de l’Islam basés sur la fraternité, la solidarité, la bienfaisance, le pardon, le soutien aux nécessiteux et sur le principe de la salutation et de la réconciliation entre les gens.
  3. Lancer un projet de réconciliation nationale qui prévoit un dialogue inclusif et objectif pour corriger les injustices du passé et ouvrier de nouvelles perspectives vers la reconstruction du pays et vers un nouveau contrat national.
  4. Apporter une solution définitive au problème du Passif humanitaire basée sur les devoirs de vérité, de mémoire et de justice ainsi que sur le principe de la réconciliation et du pardon.
  5. Réhabiliter les déportés dans leurs droits foncier et civique et leur accorder une indemnisation juste.  
  6. Instaurer une loi qui incrimine le racisme et sanctionne ses auteurs comme celle qui incrimine les pratiques de l’esclavage.
  7. Faire une conception générale d’une reforme éducative basée sur la culture islamique qui fédère les Mauritaniens et basée sur la langue officielle et sur les différentes langues nationales, tout en s’ouvrant aux autres langues internationales conscient des exigences du progrès et du développement.
  8. Proposer l’élargissement de la décentralisation et accorder plus de prérogatives aux conseils communaux pour qu’ils servent davantage les zones suivant les particularités sociales et les exigences du développement. Réviser aussi le découpage administratif sur de nouvelles bases justes et équilibrées.     
  9. Permettre à ce qu’il ait un équilibre entre les différentes parties du territoire afin que chacune puisse bénéficier des ressources du pays. Il faut aussi prendre en compte les particularités économiques de chaque wilaya dans une stratégie nationale globale.
  10. Procéder au règlement juste et équitable du problème foncier
  11. Reformer le système judiciaire de sorte que toutes les composantes sociales y soient intégrées, pour instaurer la justice et garantir son indépendance.
  12. Faire face aux formes d’injustice sociale qu’elles soient des pratiques sectaires ou esclavagistes, par des mesures concrètes.
  13. Amener les oulémas, les imams et les autres religieux à jouer leur rôle pour empêcher de prendre l’Islam comme prétexte pour couvrir les pratiques esclavagistes.
  14. Renforcer l’esprit de citoyenneté et l’inclure dans les programmes scolaires
  15. Proposer des modèles d’intégration sociale, de solidarité économique, renforcer les liens sociaux à travers le rapprochement des groupes par des mariages intercommunautaires
  16. Adopter une politique de discrimination positive en faveur des groupes vulnérables dans l’octroi de financement, les projets de développement et dans l’enseignement.
  17. Adopter une stratégie équilibrée qui prend en charge tous les problèmes d’injustice et de marginalisations dont les composantes et les groupes qui appellent au respect de leurs droits ont été victimes tout en s’éloignant des discours qui appellent au la séparation et au discorde.
  18. Faire de sorte que les medias reflètent la diversité socioculturelle et en permettant   à toutes les communautés d’accéder à ces médias de manière équitable. 
  19. Réformer et élargir l’enseignement original à toutes les communautés et diffuser le message de l’Islam qui garantit l’unité nationale.
  20. Libérer notre héritage populaire de son côté négatif qui appelle au racisme, à la haine ou à l’esclavage.
  21. Faire renaître l’héritage socioculturel de toutes les composantes nationales et reconnaître les symboles et l’histoire de tous dans la scène.

 

                                                                                  Le bureau PolitiqueLe 17 décembre 2014/ 25 Safar 1436

 

 

(Reçu à Kassataya le 22 janvier 2015)

 

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