Comment ne pas réagir ? Même après avoir entendu la sortie du célèbre mollah Sidi Yahya que je n’avais jamais entendu jusque-là, se félicitant de la réaction des croyants à Nouadhibou après avoir assiégé le tribunal, harcelé la justice jusqu’à gain de cause à savoir la peine de mort au point empêcher les infidèles de dormir à base de klaxon dans les rues pour leur rappeler que la Mauritanie islamique est encore vivante et qu’on ne peut pas s’attaquer au prophète PSL impunément,
je n’ai pas voulu réagir pourtant, contre toute attente, après ses excitations, il a réussi à me faire rire aux larmes à d’autres passages car c’est un incroyable orateur, un tribun hors norme, dangereux car il a en main les trois facteurs qui, combinés, peuvent seuls renverser le pouvoir : religion, pauvreté et hartanité car le gros de ses troupes est hartani et il s’exprime en hassania en plus il est plein d’humour et nul ne peut s’attaquer à ce qu’il dit car il reste dans des généralités acceptées par tout musulman à savoir « instaurer la loi de Dieu » sauf qu’avec lui il n’y a pas de débat vu que c’est lui qui décide ce qui correspond à cette loi sans aucun débat possible face à l'oracle.
Ses sorties circulent partout chez le petit peuple en CD, cassettes et via les téléphones et en public il peut s’exprimer devant 3 à 4000 personnes ; pendant ce temps, on regarde ailleurs : avocats commis d’office à Nouadhibou où il faut affronter l’obscurantisme désormais puissant chez nous et 21 avocats à Rosso pour Birame qui ne réunit pas 100 activistes, on a parlé en son heure de Dedew le mollah bourgeois qui ne rassemble rien face à Sidi Yahya, on écoute les FPC, ex-flam, parler d’autonomie alors qu’aux élections présidentielles le seul candidat négro-mauritanien en lice n’a pas réussi à réunir 5% des voix.
A Paris nos pathétiques chercheurs mauritaniens, qui ont fui devant notre affaire Dreyfus comme l’ordre national des avocats mauritaniens, s’apprêtent en janvier, en beaux esprits inutiles chez eux, à fêter la mémoire de l’illustre Pierre Bonte au Collège de France pendant qu’en Mauritanie c’est une chercheuse étrangère qui s’implique à faire connaître la vérité à propos des écrits d'Ould Mkheitir en demandant à ses collègues de signer au moins une pétition qui a atteint désormais les 3000 signatures alors que 4 organisations des droits de l’homme mauritaniennes n’ont pas pu la faire dépasser la barre des 300 en un an…
Vlane A.O.S.A.
Source : Chez Vlane (Le 7 janvier 2015)
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