IMMIGRATION : LA FRANCE «RETIENT» LES RETRAITES SENEGALAIS

Dur ! Dur ! La vie d’un émigré en France. Après plusieurs années de dure labeur dans des conditions de travail pénibles, l’émigré sénégalais, à l’instar de ses camarades français, doit cotiser quarante annuités pour prétendre à une retraite à taux plein.

 
Après avoir vécu plus en France qu’au Sénégal, les vieux retraités ne doivent pas quitter leur pays d’adoption pendant plus de trois ans. Toute absence au-delà de cette durée entraine une interdiction d’entrée dans le territoire français. Le comble de l’ironie, c’est que ces migrants ont vécu une large partie de leur vie sur le territoire français, loin de leurs enfants qu’ils n’ont pas vu grandir, leurs femmes qu’ils connaissent peu et leurs parents qu’ils enterrent rarement.  Le repos bien mérité auprès des siens, tant espéré, doit prendre fin au bout de trois ans car la France «retient» ses immigrés.
 
Plusieurs cas d’expulsion ou de rétention dans des centres administratifs  ont été signalés. Il a fallu l’intervention du consul du Sénégal, soutenu par un avocat du détenu pour éviter de justesse le renvoi à la frontière d’un ressortissant du village de Démbacané, (région de Matam).  
 
Le retraité a néanmoins vécu pendant une dizaine de jour dans un centre de rétention administratif qui accueille des «sans papiers». Un autre ressortissant du dit village n’a pas eu cette chance ; il a été reconduit à Dakar le jour de sa descente à l’aéroport d’Orly. Il y est toujours bloqué au Sénégal depuis un mois.
 
Ici, les vieux retraités pleurent parce qu’ils veulent tout simplement un peu de dignité : quitter leur «France» et y revenir pour proroger leur titres de séjour et revoir les villes de leur exil. 
 
Le grand écart se poursuit et rien n’arrêtera cette vie de nomade inscrite à jamais dans le parcours des immigrés sénégalais en France. 
 
A moins qu’une réaction des autorités sénégalaises aboutisse à un accord entre la France et le Sénégal qui permettrait à la vielle diaspora de choisir son lieu de repos.
 
 
Source : Sud Quotidien (Sénégal)
 

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