Nous sommes mardi 23 décembre. Khadija, une Marocaine de Rabat, la trentaine bien entamée, en France depuis une dizaine d’années, « musulmane très pratiquante », comme elle se définit, est venue accompagnée de ses trois enfants et d’une amie Houda à la fête de Noël du quartier.
Houda : « Je sais que certains disent qu’un musulman ne doit pas célébrer Noël mais Jésus Christ, qu’on appelle Aissa, fait partie des prophètes. Et puis, les enfants sont tellement heureux ».
Organisée chaque année par un parterre d’associations locales, dans une salle de l’école Jean Moulin de Garges les Gonesse (95), prêtée pour l’occasion, près de 400 personnes ont assisté à la fête.
« Depuis une dizaine d’années maintenant, nous nous réunissons ici avec toutes les familles du quartier, explique Hind Ayadi, présidente de l’association Espoir et Création. Il y a de plus en plus de monde et la plupart des participants sont musulmans. Il y a plusieurs ateliers pour les enfants, comme la peinture, le dessin, les séances de maquillage. Nous leur offrons des cadeaux. Sans oublier le spectacle et la présence d’un magicien ».
« Tous mes enfants croient au Père Noël. Depuis quelques semaines, à l’école, Noël est partout. Leurs camarades de classe ne parlent que de ça, alors, il est difficile de ne pas suivre le mouvement », reprend Khadidja, qui n’est pas allée jusqu’à mettre un sapin chez elle, mais elle fera « tout de même un diner le 24 au soir ». « Une bonne occasion de se retrouver avec la famille, mais aussi d’inviter des amis à la maison », conclut Khadidja.
Justement, sa copine Houda, une Algérienne, qu’elle a rencontrée à un autre évènement, sera de la partie. « Même en Algérie, nous fêtions Noël. Je sais que certains disent qu’un musulman ne doit pas célébrer Noël mais Jésus Christ, qu’on appelle Aissa, fait partie des prophètes. Et puis, les enfants sont tellement heureux ».
Mohamed, la cinquantaine, venue avec sa fille de 4 ans, trouve que « malgré le côté commercial de Noël », les instants où « on peut être ensemble », doivent être privilégiés. « Avec ce qu’il se passe en ce moment, avec l’Etat islamique, avec tous ces fous furieux qui prétendent tuer au nom de l’Islam, avec la haine qui grandit entre communautés, avec cette islamophobie qui a atteint un niveau record, fêter Noël avec nos frères chrétiens, c’est devenu une bouffée d’air ».
Nadir Dendoune
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Nous sommes mardi 23 décembre. Khadija, une Marocaine de Rabat, la trentaine bien entamée, en France depuis une dizaine d’années, « musulmane très pratiquante », comme elle se définit, est venue accompagnée de ses trois enfants et d’une amie Houda à la fête de Noël du quartier.
Houda : « Je sais que certains disent qu’un musulman ne doit pas célébrer Noël mais Jésus Christ, qu’on appelle Aissa, fait partie des prophètes. Et puis, les enfants sont tellement heureux ».
Organisée chaque année par un parterre d’associations locales, dans une salle de l’école Jean Moulin de Garges les Gonesse (95), prêtée pour l’occasion, près de 400 personnes ont assisté à la fête.
« Depuis une dizaine d’années maintenant, nous nous réunissons ici avec toutes les familles du quartier, explique Hind Ayadi, présidente de l’association Espoir et Création. Il y a de plus en plus de monde et la plupart des participants sont musulmans. Il y a plusieurs ateliers pour les enfants, comme la peinture, le dessin, les séances de maquillage. Nous leur offrons des cadeaux. Sans oublier le spectacle et la présence d’un magicien ».
« Tous mes enfants croient au Père Noël. Depuis quelques semaines, à l’école, Noël est partout. Leurs camarades de classe ne parlent que de ça, alors, il est difficile de ne pas suivre le mouvement », reprend Khadidja, qui n’est pas allée jusqu’à mettre un sapin chez elle, mais elle fera « tout de même un diner le 24 au soir ». « Une bonne occasion de se retrouver avec la famille, mais aussi d’inviter des amis à la maison », conclut Khadidja.
Justement, sa copine Houda, une Algérienne, qu’elle a rencontrée à un autre évènement, sera de la partie. « Même en Algérie, nous fêtions Noël. Je sais que certains disent qu’un musulman ne doit pas célébrer Noël mais Jésus Christ, qu’on appelle Aissa, fait partie des prophètes. Et puis, les enfants sont tellement heureux ».
Mohamed, la cinquantaine, venue avec sa fille de 4 ans, trouve que « malgré le côté commercial de Noël », les instants où « on peut être ensemble », doivent être privilégiés. « Avec ce qu’il se passe en ce moment, avec l’Etat islamique, avec tous ces fous furieux qui prétendent tuer au nom de l’Islam, avec la haine qui grandit entre communautés, avec cette islamophobie qui a atteint un niveau record, fêter Noël avec nos frères chrétiens, c’est devenu une bouffée d’air ».
Nadir Dendoune
Source : Le Courrier de l’Atlas
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