Réhabilitation de barrages, navigabilité, irrigation : L’Omvs cherche 900 milliards de FCfa

La 67ème session ordinaire du Conseil des ministres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) s’est déroulée, hier, à Dakar.

 

A l’issue de la réunion, l’organisation a réitéré son ambition de mobiliser 2 milliards de dollars, soit environ 900 milliards de FCfa, pour faire face à ses grands projets structurants liés notamment à la navigation ou à l’interconnexion énergétique.

L’ambition  de l’Omvs est de mobiliser, dans les cinq prochaines années, 2 milliards de dollars (près de 900 milliards de FCfa) pour faire face à l’ensemble des grands projets structurants, y compris la navigation, la réhabilitation des barrages de Diama, Gourbassi, Koukoutamba, le réseau interconnecté et le système irrigué. C’est en tout cas le vœu exprimé par le haut-commissaire de l’organisation, Kabiné Komara.
 

Dans le même  ordre d’idées, le président en exercice du Conseil des ministres, le ministre malien de l’Eau et de l’Assainissement, Abdoulaye Idrissa Maïga, a évoqué les urgences à traiter. Parmi les priorités, figure la recherche de solutions idoines à certaines questions clés, dont le démarrage effectif des travaux de l’aménagement hydroélectrique du barrage de Gouina.

Il a d’ailleurs déploré que, depuis la pose de la première pierre du projet, le 17 décembre 2013, certaines conditions suspensives du premier décaissement ne sont pas encore levées. Aujourd’hui, a ajouté M. Maïga, l’organisation a la responsabilité de trouver les solutions adaptées à ces questions urgentes, dans le respect des engagements envers les partenaires techniques et financiers (Ptf).
 

Pourtant, dans le cadre de la réalisation des infrastructures hydroélectriques, la réception opérationnelle de l’aménagement hydroélectrique de Félou a été faite depuis le 30 avril 2014. S’agissant de l’exploitation de la centrale hydroélectrique de Manantali, malgré la ferme volonté de maintenir la coopération sud-sud, les négociations n’ont pu aboutir avec la société sud-africaine Eskom. L’urgence réside aujourd’hui dans le recrutement d’un opérateur professionnel pour prendre en main l’exploitation des deux centrales que sont Manantali et Félou.

S’agissant de la réalisation des travaux de certains aménagements structurants, comme la réhabilitation du barrage de Diama, la construction des infrastructures de navigation et celle de l’ouvrage hydroélectrique de Gourbassi, une clé de répartition consensuelle transitoire a été retenue pour faciliter la mobilisation des financements nécessaires. C’est dans cette optique que la Banque africaine de développement (Bad) a inscrit le projet Gourbassi parmi les 50 prioritaires du continent dans le cadre du Programme  de développement des infrastructures de l’Afrique (Pdia). Le coût de l’ouvrage est estimé à 250 millions de dollars, soit environ 113 milliards de FCfa.

La navigabilité du fleuve Sénégal sera possible début 2015
 

La navigabilité du fleuve Sénégal est prévue début 2015. Car dans le budget de l’année prochaine, des ressources sont prévues pour la réhabilitation de certains quais, selon le Top management de l’Omvs. En attendant les financements extérieurs, la navigation sera possible entre Saint-Louis et Rosso, et même au-delà. La navigation est jugée importante. Elle doit permettre la massification des échanges entre populations riveraines et  l’exploitation des ressources minières. Elle  permettra au Mali d’accéder à la mer. Le volet environnemental et social est aussi important. Des propositions ont été retenues des partenaires chinois pour la mobilisation de financements nécessaires à la réalisation des infrastructures de la navigation sur le fleuve Sénégal, notamment le port minéralier et la réalisation de l’ouvrage de Koukoutamba.

Le Conseil des ministres de l’Omvs a vivement félicité le haut-commissaire Kabiné Komara qui a reçu récemment l’Oscar du leadership décerné par le Conseil  international des managers africains (Cima).

Mansour Faye appelle à se doter l’organisation d’instruments de mesure des performances

Le ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye, a appelé, hier, l’Omvs à se doter d’outils qui permettent de mesurer, de manière plus pertinente et plus précise, l’impact des programmes sur les économies des pays dans leurs différents compartiments. Dans la même veine, l’autorité a insisté sur la nécessité de voir la finalisation du processus d’élaboration de la nouvelle clé de répartition des coûts et charges entamée depuis la fin des années 90 et qui devrait connaître son épilogue en 2015. L’ambition est de présenter ces résultats aux chefs d’Etat conformément à leurs directives de mars 2013.            

Le virus Ebola a freiné les échanges économiques dans l’espace Omvs
 

L’apparition du virus Ebola, notamment en Guinée, a suscité une prise de conscience qui doit être vulgarisée dans tous les quatre Etats membres de l’Omvs, selon le haut-commissaire Kabiné Komara. Mais, il existe une collaboration transfrontalière entre les pays membres. Un pont aérien est organisé à partir du Sénégal en signe de solidarité au peuple guinéen. L’Omvs compte sur elle-même avant de compter sur la coopération internationale. A en croire les experts, Ebola a freiné les échanges  économiques (produits agricoles et artisanaux) dans l’espace Omvs. Or, les 4 pays sont interdépendants au moment où le marché transfrontalier est largement touché. Le transport aérien et maritime est aussi mis à rude épreuve.                     

Mamadou Lamine DIATTA

 

Source : Le Soleil (Sénégal)

 

 

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