Mauritanie : la diaspora commémore le 28 novembre noir de 90

Les mauritaniens en France s'apprêtent à descendre dans la rue le 29 novembre prochain à Paris entre le parvis des droits de l'homme et l'ambassade de la Mauritanie à l'appel des organisations mauritaniennes des droits de l'homme, des mouvements et partis politiques en France.

 

Les manifestants entendent dénoncer les tueries extrajudiciaires de 90 à 91 de militaires négro mauritaniens dans les casernes militaires et l'impunité des criminels depuis 24 ans maintenant.Une journée de deuil national pour interpeller le régime de Ould Aziz et la communauté internationale.

28 c'est le nombre de soldats négro mauritaniens assassinés lâchement entre 90 et 91 pour le seul motif qu'ils appartenaient aux FLAM.Ils ont été pendus dans les camps mauritaniens d'Inal, d'Azlat, de Jreida et de Nbeyka . Un chiffre qui coïncide également avec l'indépendance de la Mauritanie.Le régime de Ould Taya l'a voulu ainsi pour marquer sa haine contre une communauté contre une intelligentsia qui avait osé dénoncer le racisme d'Etat et braver la dictature militaire.

Une période sombre de l'histoire mauritanienne qui vient s'ajouter aux années de braise de 86 et 89 pendant lesquelles presque toute la direction des FLAM a connu les pires horreurs des geoles de Oualata et que d'autres centaines de négro mauritaniens furent enterrés dans des fosses communes à Sorimalé au Sud du pays et plus de 60 000 déportés au Sénégal et au Mali. Pour la diaspora qui va descendre dans la rue à Paris le 29 novembre prochain ,le 28 novembre revêt une autre signification, un deuil national à la mémoire de tous ces martyrs.

Les organisateurs de cette manifestation entendent dénoncer ainsi ces tueries extrajudiciaires dans les casernes militaires et l'impunité des criminels du régime raciste d'exception de Ould Taya depuis maintenant 24 ans.Au de-là de ce symbole cette journée est révélatrice de l'ampleur de la barbarie calculée de Ould Taya de 84 à 2005 et la détermination de la diaspora à faire de cette marche une convergence des luttes de la communauté noire.Les mauritaniens en France entendent aussi interpeller Ould Aziz qui a déjà entamé son second quinquennat pour mesurer toutes les souffrances des veuves et orphelins qui ne réclament en fait que justice et réparation.

Encore une fois ils seront peut-être des milliers de mauritaniens sous la houlette d'organisations des droits de l'homme, de mouvements et partis politiques à se rassembler entre le parvis des droits de l'homme à la place Trocadéro à Paris et l'ambassade de la Mauritanie pour commémorer le 28 novembre noir 90.Devoir de mémoire pour les futures générations et devoir de justice pour les victimes dans un contexte de crise politique grave marquée par la répression et l'emprisonnement de militants des droits de l'homme dans la capitale mauritanienne.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à KASSATAYA le 21 novembre  2014)

 

 

Les opinions exprimées dans la rubrique Tribune n'engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page