Alors que des rapports indiquent que l'Etat islamique (EIIL) envisage de réécrire et de modifier le Coran, universitaires, érudits et leaders religieux réaffirment la nécessité de lutter contre ce groupe sur son propre terrain idéologique.
Selon la chaîne irakienne Afek, "l'Etat islamique a décidé de réécrire le Coran, en supprimant certains versets".
Le quotidien turc Aydinlik a également indiqué que l'EIIL avait fait part de son intention de réaménager certains versets du Coran.
Ce groupe extrémiste affirme en effet que les versets qu'il souhaite supprimer avaient été rédigés par des "fraudeurs".
Mais selon Cheikh Mohamed Arbaoui, imam de la mosquée d'al-Bashir Ibrahimi à Alger, "les intellectuels sunnites et l'ensemble de la communauté croient en l'intégrité absolue du Coran et veulent le protéger de toute distorsion, changement, modification, manque ou ajout."
"C'est la raison pour laquelle les érudits sunnites et la communauté affirment que quiconque prétend l'existence de distorsions dans le Coran est un infidèle, et que ceux qui tiennent des propos susceptibles de tromper la nation sont également des infidèles", ajoute cet imam.
Cheikh Arbaoui met en garde contre "des programmes destinés à fragmenter l'Oumma par la violence extrême, le meurtre et les idées terroristes".
L'EIIL n'a "rien à voir avec l'Islam", ajoute-t-il.
Il appelle à "propager la vraie religion islamique et à déployer et soutenir la pensée modérée, barrière infranchissable contre ces organisations terroristes et leurs plans".
Sadiq Nabti, professeur de droit religieux, explique quant à lui que l'idéologie de l'EIIL résulte d'interprétations erronées des versets et des enseignements du Prophète (QLPSSL).
La vision du takfir développée par cette organisation est rejetée par les érudits et les intellectuels sunnites, car elle aboutit à excommunier de très nombreux Musulmans, souligne cet universitaire.
"Ils rejettent les propos des intellectuels et des érudits religieux, et n'acceptent que ceux qui partagent leur propre approche", explique-t-il.
Et Nabti d'ajouter : "Excommunier tous ceux qui ne pensent pas comme eux, tuer et torturer… tout cela est contraire à la loi de Dieu."
Mais pour des groupes extrémistes comme l'EIIL, le dénominateur commun reste une sauvagerie extrême, explique Zubair Arous, professeur de sociologie à l'université d'Alger.
"Les organisations violentes ont adopté une idéologie radicalement différente, qui exige de nous que nous repensions nos analyses", a-t-il expliqué lors d'un récent forum organisé par Echorouk.
Walid Ramzi à Alger pour Magharebia
(Photo : AFP)
Source : Magharebia.com
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