En décembre 2014, lors de la prochaine Conférence annuelle sur le climat, la répartition du Fonds vert sera âprement discutée. Déjà les pays africains plaident pour davantage de fonds dédiés aux mesures leur permettant de s’adapter à l’inévitable.
Johannesbourg, Brendon Bosworth/InfoSud-IPS – Alors que l’ONU a réuni, la semaine dernière à New York, près de 120 chefs d’Etat et une star hollywoodienne pour plaider la cause de la planète, les négociations internationales sur le changement climatique entrent maintenant dans une phase critique. Dirigeants politiques, organisations et autres associations de défense de l’environnement, tous sont sur le pied de guerre en vue des prochaines conférences mondiales sur le climat prévues fin 2014 à Lima, et surtout en décembre 2015 à Paris.
Cette dernière échéance est dans tous les esprits des lobbyistes car elle doit entériner des mesures contraignantes pour les Etats, et surtout décider de la répartition du très convoité Fonds vert, initié en 2009 lors du sommet de Copenhague : une réserve d’argent, gérée par l’ONU, pour laquelle les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars (95 milliards de francs suisses) par an d’ici 2020, afin d’aider les pays les plus pauvres -qui seront aussi les plus touchés- à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à s’adapter aux effets du réchauffement.
Réels besoins des Africains
Parmi les nations qui seront très impactées, de nombreux pays d’Afrique montent déjà au créneau pour pousser les Etats occidentaux à revoir leurs engagements en fonction des réels besoins des Africains. « Nous sommes à un stade où nous adapter est une priorité absolue, estime le sud-africain Maesela Kekana, membre du Groupe des Négociateurs Africains. Si nous n’obtenons pas qu’une part importante du Fonds soit dédiée à l’adaptation, alors cela signifie que l’Afrique n’aurait de toute façon jamais rien pu obtenir depuis le début. »
Par le passé, la majeure partie des dons octroyés pour lutter contre le réchauffement sont allés vers l’atténuation, qui permet de limiter les changements climatiques, tandis que l’adaptation vise à réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et des populations. Le Groupe Africain souhaite que le Fonds vert divise son financement en parts égales entre ces deux mesures, et plaide pour que cet objectif fasse partie de l’accord qui sera signé à Paris en 2015.
« Coquille vide »
Reste à s’assurer que les fonds promis seront bien au rendez-vous. Alors que les caisses étaient désespérément vides jusqu’au sommet de New York, beaucoup de pays ont depuis promis de verser leur part, mais comme bon leur semble. Ainsi, la Suisse et la Corée du Sud ont promis 100 millions d’euros (plus de 120 millions de francs suisses). Les Etats-Unis veulent de leur côté versé 15 millions de dollars (plus de 14 millions de francs suisses) à la Banque mondiale pour arrêter les émissions de méthane, tandis que la Chine a promis 6 petits millions de dollars (5,7 millions de francs suisses) pour développer la coopération sud-sud.
« En somme, pour paraphraser l’un de mes confrères africains, le Fonds vert reste une coquille vide », analyse Matthew Stilwell. Et ce conseiller en négociations sur les changements climatiques de souligner : « La tendance des pays développés est de conserver la majeure partie de l’argent promis, pour la distribuer ensuite au cas par cas, dans le cadre des accords donnant-donnant qui seront négociés lors du sommet de Paris. »
Source : InfoSud (Le 30 septembre 2014)
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